Il s’appelle Fabouly Gaye. L’actuel président du Conseil régional de Kolda est investi par ses camarades libéraux à la candidature au poste de maire pour les prochaines élections locales. Désormais le secrétaire général de l’Ujtl locale fera face à son ancien mentor, le maire Bécaye Diop, qui occupe les lieux depuis les dernières élections locales. La candidature de Fabouly Gaye est déclarée par le mouvement local des femmes du Pds dans la capitale du Fouladou.
«Quelques points de satisfaction» du bilan de Fabouly
A en croire Mimi Kandé, une des leade des femmes libérales de Kolda, «la mairie est le véritable lieu où Fabouly s’occupera de plus près des préoccupations des populations locales». Cette responsable libérale en veut pour preuves, les différentes actions de l’homme depuis qu’il est à la tête du Conseil régional : construction et réhabilitation des salles de classe et des postes de santé, appui aux écoles en fournitures et mobiliers, formation des jeunes dans différents domaines d’activités génératrices de revenus, et surtout l’intervention du Conseil régional en donnant la caution de 4 millions de francs à la Senelec pour l’éclairage du stade régional qui fait aujourd’hui la fierté des populations du Fouladou en matière de sport.
Ce sont là les quelques points de satisfaction qui imposent une confiance avérée des Libéraux face à Fabouly Gaye. Dans une salle pleine à craquer, les femmes du Pds ont sonné la mobilisation autour de Mimi Kandé et de Binta Diop pour porter haut la candidature de Fabouly Gaye.
Après un mandat à la tête du Conseil régional, le secrétaire général local de l’Ujtl oriente ses ambitions vers la mairie où son ancien maître politique s’active à consolider et à maintenir les acquis pour rempiler à nouveau au poste de maire. Désormais les deux anciens compagnons qui sont devenus des «ennemis politiques» révèlent un véritable choc des ambitions pour le fauteuil de maire.
«Kolda a besoin d’un maire résident»
A la tête de la section locale de Bokk Gis Gis depuis la chute du régime libéral, Bécaye Diop ne lâche pas prise. Et c’est son ancien poulain qui va à l’assaut de son fauteuil avec un engagement volontariste des militantes et militants libéraux. Les jeunes de l’Ujtl emboîtent le pas au mouvement local des femmes libérales dans la mobilisation autour de la candidature de leur leader inconditionnel. Fabouly Gaye a la bénédiction de ces deux franges fortes du parti qui affichent la sérénité pour «un changement» à la tête de la mairie.
De l’avis de Mimi Kandé, «Kolda a besoin d’un maire résident, qui dort et se réveille avec ses populations dans la même ville». A cela, le porte-parole des jeunes dira que les arguments sont à foison pour convaincre l’électorat de faire de son candidat le premier magistrat de la ville. Pour Martin Mansal, «le président du Conseil régional a créé beaucoup d’emplois du coté des jeunes qui assurent le personnel d’appoint dans les différents services surtout déconcentrés de l’Etat». Suffisant pour que les femmes et les jeunes du Pds mènent des caravanes de sensibilisation en faveur de cette candidature qui, selon eux, «est plus crédible et plus cohérente face aux ambitions des populations locales».
«Les ministères confiés aux fils de la Casamance ne sont que de pauvres départements»
Porté en triomphe par ses camarades de parti, le président du Conseil régional a, auparavant, ouvert un coin du voile sur les 23 milliards de francs que l’actuel régime promet pour développer le sud du pays. De l’avis de Fabouly Gaye, «c’est un manque de considération du Président Macky Sall vis-à-vis de la Casamance». Car renseigne-t-il : «cette enveloppe ne peut même pas développer considérablement une seule communauté rurale, à plus forte raison toute la Casamance naturelle. Et le secrétaire général de l’Ujtl d’interpeller le régime en place sur les milliards déjà promis à l’occasion des conseils de ministres décentralisés à Ziguinchor et Kolda».
Sur le même tempo, Fabouly Gaye déclare que «les ministères confiés aux fils de la Casamance ne sont que de pauvres départements où le ministre en question n’a pas un pouvoir de décision politique». Ainsi dans ses nouveaux habits d’opposant, le président du Conseil régional invite le chef de l’Etat à respecter son engagement de limiter son mandat à 5 ans, sans quoi le pays sera en ébullition. Fabouly Gaye ajoute que les conclusions de la commission nationale de réforme des institutions (Cnri) doivent faire l’objet de respect scrupuleux de la part de l’actuel locataire du Palais présidentiel.
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Correspondant