jeudi, mars 28, 2024

Patrimoine et Produits culturels du Fouladou, du Pakao et du Balantacounda

Ne ratez pas!

Située en en Haute-Casamance à 670 km de Dakar, Kolda est accessible par la route nationale 6, communément appelée « route du Sud ». Suite au découpage administratif de février 2008, Kolda a vu Sédhiou se détacher pour être érigé en région. Du coté Est, la localité est limitée par la région de Tambacounda, au nord par la Gambie et au sud, par la Guinée Bissau et la Guinée Conakry.

Région peuplée en majorité de Peuls, de Mandingues et de Balantes avec une histoire riche en péripéties, elle compte environ 65 000 habitants selon les dernières estimations officielles. La forte présence du gibier dans cette localité est un facteur déterminant dans le développement du tourisme cynégétique. Mais son patrimoine et ses richesses culturelles la capitale du Fouladou, du Pakao et du Balantacounda, un site distingué.

L’héritage des souverains Alpha et Moussa Molo

Fondateur du royaume du Fouladou, au sud du Sénégal, Alpha Yaya Molo Baldé ou Alpha Molo, était un chef peul qui a régné au XIXe siècle. Il fonda le village de Ndorna en 1870 qui deviendra la capitale politique et économique du Fouladou. Son fils Moussa Molo, né à Sulabali vers 1846, lui a succéda et décida de parachever son œuvre. Il construit le tataa (résidence) de Ndorma à l’image des fortifications de défense en pierres héritées des grands empires du Soudan médiéval dont celui du Kaabu.

Aujourd’hui les ruines du tataa sont encore sur place pour perpétuer, dans la mémoire collective, les faits importants de ce patrimoine historique.

Ce Tata disposait de deux portes d’entrée principales, un puits personnel de Moussa Molo et un autre pour le public. Chacune de ses épouses avait sa « bumbaa » (grande case) et ses toilettes. Tout autour, il y avait des sortes de tranchées bien aménagées.

Entre 1887 et 1893, ce dernier collabore avec les Français et participe à la capture du marabout du Boundou, Mamadou Lamine Dramé, en décembre 1887. Mais en 1903, c’est la rupture avec la France et il s’enfuit en Gambie où il trouva la mort en 1931, époque à laquelle le Fouladou avait définitivement fini d’être une terre peul.

Les quatorze pierres de Soulabaly : Le cercle de décision

Ce site est un lieu de mémoire hautement symbolique dans l’histoire du Fouladou. Les quatorze pierres de Soulabaly symbolisent le pacte d’engagement de Alpha Molo et ses compagnons dans leur volonté de combattre les Mandingues pour libérer le Fuladu. Sur ces 14 pierres, 4 témoignent de la première rencontre au cours de laquelle l’idée a été émise et les 10 autres la décision d’aller libérer leur terroir. L’option de concertation apparait sur la disposition de ces pierres, d’où le nom : le cercle de décision.

Le tunnel de Moussa Molo

Près de Paroumba, au sud-est de Vélingara, le tunnel est long d’environ trois kilomètres. Il a été aménagé dans une grotte et a conservé une profondeur qui varie selon les niveaux. Avec une entrée très basse (il faut ramper pour entrer), le reste du parcours du tunnel a une hauteur normale permettant d’avancer debout. Cependant il faut beaucoup de courage pour y accéder, et d’ailleurs, les populations racontent qu’une femme du nom de Adama, y aurait disparue mystiquement.

Le « Tamouldé »

Le tambour de Moussa Molo était un moyen de communication qui permettait de faire des annonces sur un rayon de cinquante kilomètres. La puissance de sa résonnance revêt un caractère vraiment mystique. De nos jours, il ne reste qu’une partie de l’instrument qui n’est plus couvert d’ailleurs de peau. Il est jalousement conservé par le vieux Coly Baldé dans le village de Parumba.

L’arbre de Moussa Molo

Il se trouve au quartier Doumassou, situé au cœur de Kolda. Moussa Molo en partance pour Ndorna, village fondé en 1870 par son père Alpha Molo, a fait le tour de cet arbre devenu, du coup, sacré pour les populations de cette localité. Aujourd’hui, l’arbre rattrapé par l’urbanisation de la ville, reste un lieu de mémoire et les populations continuent d’effectuer le rituel du « Tour de l’arbre ».

Les faits marquants des Tataa (résidence) de Dianké Waly

Dianké Waly, dernier souverain de l’Empire du Kaabu (1843-1867) a fortement marqué les Kabunké et l’épopée de « Kansala Kelo » (la guerre de Kansala) qui est l’un des faits les plus populaires de cette page de l’histoire. Bien qu’étant un neveu des rois, Dianké Wali a été intronisé grâce à la lignée de sa mère.

Comme tous les souverains du Kaabu, le passage à Payoungou est obligatoire avant l’intronisation à Kansala. On retrouve, ainsi, sur un site près de Payoungou dans le Vélingara, des empreintes de pieds gravées sur les pierres latéritiques. Elles aidaient à prédire l’avenir en y versant de l’eau. La transformation du liquide en lait prédit le bonheur et en sang, le malheur.

Les ruines des deux Tataa associées au règne de Dianké Waly ont été répertoriées :
• Le Tata de Kabendou qui a servi de résidence à Dianké Waly près de Payoungou avec des traces retrouvées dans de hautes herbes.
• Le Tata de Samassanssang fut plutôt un site de repli des guerriers de Dianké Waly.

Ala la kolongho

Ala la kolongho qui signifie « le puits de Dieu », est découvert par un chasseur mandingue venant de Kabendou au sud de Vélingara, sur invitation de son chien. Depuis lors, jamais la nappe phréatique n’a connu un recul au niveau de ce puits.

Site qui revêt une très grande importance aux yeux des populations locales, ce puits centenaire, contiendrait de l’eau considérée comme bénite et toute prière formulée sur place serait exaucée. Entre autres faits miraculeux pour ce puits, c’est que son niveau d’eau ne bouge pas et toute personne qui y tombe accidentellement en ressort indemne.

Le Dialangbantang et le Tammbaadibi

Le Dialangbantang et le Tammbaadibi représentés respectivement par un fromager et un tabatier, assuraient la même mission. Ces deux arbres, pour ne pas dire l’esprit qui se dissimule, assuraient le test qui permettait de savoir si le roi à introniser sera apte à diriger les siens. En cas d’incapacité, le roi tombe au cours du bain de Dialangbantang qui a lieu au Village de Payoungou au Sud de Vélingara.

Des instruments et genres de musiques traditionnelles

Le Gnagniérou : utilisé autrefois pour égayer le roi et sa cour, le Gnagniérou est un instrument de musique traditionnelle monocorde. Confectionné comme un violon, il est composé d’une calebasse recouverte d’une peau, avec une tige de bois tirant la corde. Joué avec un archet, il servait également à galvaniser le souverain et ses troupes.

Le Hoddu : joué par un Bambado, lorsque le roi recevait des hôtes de marque, le Hoddu est un instrument de musique traditionnelle à 4 cordes avec une calebasse plus allongée recouverte de peau. Ce griot devait ainsi faire les éloges du roi dans la parfaite maitrise de la parole et de son arbre généalogique. De nos jours, il est encore joué mais assure plutôt une fonction festive.

Le Kumu : est un genre musical traditionnel joué par un groupe de cantatrices composé d’une lead-vocale, de choristes et d’une batteuse qui tambourine sur une calebasse renversée dans une bassine d’eau. Le spectacle offre des sonorités agréablement particulières et s’enrichie parfois avec le jeu du tam-tam. Le Kumu anime en général les cérémonies familiales (baptêmes, mariages…)

Le Kardoungal : processus de traitement traditionnel du coton

L’artisanat traditionnel a aussi connu ses lettres de noblesse avec un riche savoir-faire local. Ainsi, l’exemple du Kardungal, technique de traitement du coton en milieu Peul, reste un cas inédit. Le processus commence de l’égrenage du coton au filage pour aboutir au produit fini. L’outil principal de cet exercice utilisé pour le filage est aussi appelé « Kardoungal » et l’action de filer est dénommé « Yillugol » .

Les Parures traditionnelles des communautés Diombonga et Laobé

Localisées dans le Sinthiang Dioumou Diamanka, les Parures traditionnelles des communautés Diombonga et Laobé sont des valeurs vivantes du patrimoine culturel immatériel de Kolda. Colliers en perles, boucles accrochées aux oreilles, pendentifs sur le front, bracelets et bagues, sont autant d’accessoires colorés et vivants qui extériorisent, tout l’intérêt accordé à l’esthétique, à travers cet arsenal de séduction des jeunes filles.

Les jeux traditionnels du Wori et du Thiokki

Les jeux traditionnels du Wori et du Thiokki sont dans un état d’usage réel. Le Wori se fait avec des pierres dans une sorte de petite pirogue, alors que le Thiokki se joue sur terre avec des bâtonnets. Petits et grands s’y adonnent encore de nos jours.

Source : ministère de la Culture (via au-senegal.com)

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