Les Chambres africaines extraordinaires mises en place pour le procès de l’ex-président tchadien, Hissène Habré, sont à pied d’œuvre pour boucler l’instruction du dossier. La procédure de mise en accusation devrait prendre un nouveau tournant en début 2014, après deux nouvelles Commissions rogatoires envoyées au Tchad avant la fin de l’année en cours.
Rebondissement dans l’affaire Hissène Habré. Le dossier de l’ancien président tchadien risque de prendre une nouvelle tournure dans les jours à venir. Les membres des Chambres africaines extraordinaires s’activent pour envoyer deux nouvelles Commissions rogatoires à Ndjamena avant la fin de l’année. Ce, à la suite de la mission récemment envoyée au siège du Tribunal pénal international (Tpi). Les hommes du Procureur spécial Mbacké Fall devraient, dans les tous prochains jours, effectuer une descente sur le terrain dans la capitale tchadienne, pour une deuxième fois dans l’exécution de Commissions rogatoires. Ce sera l’un des derniers déplacements sur les lieux où les supposées infractions retenues à l’encontre d’Hissène Habré ont été commises. Suivant les informations que nous avons reçues, les investigateurs qui doivent retourner à Ndjamena sur instruction des Chambres africaines extraordinaires auront dans leur bagages les pièces administratives afférentes aux mandats de justice devant permettre une mise en route vers Dakar, très prochainement, de certains complices aux autres co-auteurs de Habré. On nous apprend que des réunions de coordination entre autorités sénégalaises et tchadiennes en vue de la localisation des autres personnalités, suspectées d’avoir participé au génocide perpétré dans les années 80 au Tchad, seront tenues sur place en vue d’un meilleur dispatching des mandats d’arrêt internationaux qui s’appliqueront à eux. Sauf réaménagement et si le calendrier des autorités judiciaires est respecté, le début de l’année 2014 devrait marquer un tournant décisif dans la procédure de mise en accusation de l’ancien chef d’Etat tchadien.
1 097 personnes avaient déjà été entendues en septembre dernier par les Chambres africaines extraordinaires dans l’instruction de cette affaire, à titre de victimes directes ou indirectes.
Quelques dizaines de citoyens tchadiens et d’autres nationalités ont également fait leur déposition devant les mêmes enquêteurs, en qualité de témoins à charge essentiellement, selon une source proche du dossier. Les documents rassemblés au cours de cette mission à Ndjamena, joints à d’autres éléments d’enquête, ont été compulsés et judicieusement exploités pour la suite de la procédure judiciaire déclenchée.
Accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture au Tchad, Hissène Habré s’est réfugié au Sénégal depuis plus d’une vingtaine d’années. Il a été arrêté et placé en garde à vue le 23 juin 2013.
ADAMA DIENG
L’OBS