mardi, juin 3, 2025

Modou Diagne Fada : « Cette déclaration de politique générale n’est rien d’autre que du réchauffé»

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La déclaration de politique générale d’Aminata Touré est  » du réchauffé et du déjà entendu, selon Modou Diagne Fada. Le président du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates se dit ainsi déçu du discours du Pm.  » Cette déclaration de politique générale n’est rien d’autre que du réchauffé. Vous nous avez servis du déjà entendu. Les Sénégalais attendaient de fortes annonces sur la baisse du coût de la vie, regrette-il.  » Malgré les assurances du gouvernement, le mouton de Tabaski s’est fait désirer pour plusieurs foyers sénégalais. Pendant près d’un mois, la capitale sénégalaise et une grande partie de la zone côtière sont restées sans eau, soutient par ailleurs Modou Diagne Fada, faisant allusion à la récente pénurie d’eau.

Voici l’intégralité de son discours 

Mr le Président  de l’Assemblée nationale,
Mme le Premier ministre,
Mesdames, Messieurs les ministres,
Mes chers collègues,
Après vous avoir écouté attentivement, madame le Premier ministre, je me rends compte que vous avez du pain sur la planche.
Franchement, je suis déçu et avec moi l’écrasante majorité des sénégalais qui espéraient une prise en charge correcte de leurs préoccupations. Vous nous avez servi du réchauffé du déjà entendu

Madame le Premier ministre, 

Le prix de l’arachide au producteur est fixé à 150F contre 190 l’année dernière soit une baisse de 40F alors que le kilogramme de semence a été cédé aux paysans à 200Fcfa. Quelle incohérence !!

Madame le Premier Ministre 
Malgré les assurances de votre gouvernement le mouton de Tabaski s’est fait désirer dans plusieurs foyers sénégalais      .
Pendant plus d’un mois, une grande partie de la capitale sénégalaise, de la petite côte et certaines villes de l’intérieur sont restées sans eau du fait de la négligence de votre gouvernement.
La rentrée scolaire  n’est toujours pas effective du fait de l’occupation de plusieurs établissements par des familles sinistrées. D’autres familles sont endeuillées par un hivernage meurtrier, des accidents de la route particulièrement mortels et des agressions répétitives et injustifiées. Les sénégalais attendaient de fortes annonces autour de la réduction  du coût de la vie, notamment, les prix des denrées de première nécessité,  des loyers, du transport, du carburant et de l’électricité.

Madame le premier ministre,
L’accélération de la cadence  avec le citoyen au cœur des politiques publiques signifie pour vous : confisquer les Libertés et droits fondamentaux,  remettre en cause les acquis sociaux et écorner l’image du pays. J’en veux pour preuve la non application à ce jour des décisions de la cour de justice de la CEDEAO sur le respect des privilèges de juridiction et sur l’interdiction de sortie du territoire. Notre pays malheureusement a renoué avec la pratique  des détenus politiques et d’opinions comme sous l’ère socialiste

Madame le Premier ministre,
En 2014, le service de la dette sera de 523 milliards contre 347 milliards en 2012, le déficit budgétaire, 544 milliards  contre 301 milliards en mars 2012, entrainant du coup un non-respect flagrant de vos engagements récents de le réduire à moins de 4% du PIB. Les dépenses courantes ont connu une hausse de plus de 266 milliards passant de 1435 milliards en 2012 à 1704 milliards dans le projet de loi de finances 2014 malgré les promesses de réduction de 120 à 130 milliards.
Les sénégalais regrettent le régime de WADE, les sondages le  démontrent et c’est devenu le sentiment le mieux partagé par l’écrasante majorité de nos compatriotes à travers les transports en commun, les grands-places, les marchés  et les rassemblements publics.
La situation des entreprises est catastrophique avec des centaines d’entre elles qui ferment avec leur cortège de chômeurs. Les engagements de financement du développement par les instruments que sont le FONGIP et le FONSIS peinent à démarrer pour défaut de  pertinence et de financement malgré vos annonces électoralistes mirobolantes.

Madame le Premier Ministre,
Les jeunes attendent encore la promesse des 500 000 emplois.
Les retraités attendent toujours leur bonification retraite de 20  mille francs par mois que votre candidat leur avait promis !
Les sénégalais attendent toujours l’accès à la santé sans bourse déliée, la fin des délestages et des inondations de la banlieue.
Votre gouvernement peine à dégager une vision claire pour notre pays, les orientations stratégiques déclinées ne sont pas en phase avec celles  inscrites dans la stratégie nationale de développement économique et social. Les plus avertis ne s’étonnent guère du report de la réunion du groupe consultatif de Paris pour impréparation !

Madame le Premier ministre chers collègues,
Notre pays est bloqué ! Pris en otage par une coalition de partis  dont les origines, les ambitions, les préoccupations et les programmes sont tous divergents.
Les changements attendus et la tenue des promesses évoquées plus haut ne sauraient être portés par cette majorité composite, hétéroclite, tacticienne, calculatrice et préoccupée par des intérêts partisans.
Le manque de solidarité qui la caractérise est aujourd’hui un secret de polichinelle. La récente crise de l’eau en est une parfaite illustration.

Madame le Premier ministre,
En lieu et place d’une concertation sur le report des élections locales enrobées dans une prétendue réforme de notre architecture décentralisée, nous optons pour un dialogue politique responsable, franc et sincère sur les questions essentielles de la nation à savoir, la concorde nationale,   l’emploi des jeunes, la crise casamançaise, la crise de l’école, l’insécurité galopante, le financement public des partis politiques, le statut de l’opposition. etc

Madame le Premier Ministre
La bonne gouvernance, la transparence et la lutte contre la corruption restent des sujets préoccupants pour nous. D’ailleurs, notre groupe déposera une proposition de modification de la LOI Organique Relative à la LOI de Finances pour mieux encadrer la signature des décrets d’avance par leur limitation à un pourcentage du budget bien défini et l’implication de l’Assemblée nationale.
Malgré vos critiques faciles, le régime sortant vous a laissé une situation reluisante.  En attestent les notes satisfaisantes de nos partenaires au développement comme le FMI avec la revue de l’ISPE 2013.
Le Sénégal était numéro 1 au sein de la CEDEAO dans la lutte contre le blanchiment d’argent comme annoncé par le DG du GIABA.
La qualité de la signature laissée par l’ancien régime vous a permis aujourd’hui de solliciter 500 millions de dollars sur le marché financier international

Je vous remercie de votre aimable attention.

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