Faut pas me mélanger avec les gens, comme disent mes cousins ivoiriens. Ni avec Khalifa Sall le maire, ni avec les commerçants dont certains on fait cent ans sur place. Mais l’incendie du marché Sandaga, quelques jours seulement après la décision de fermeture du site, continue d’alimenter la suspicion. Qui a intérêt à brûler le marché Sandaga ? Khalifa Sall, disent sans hésiter certains commerçants. Rien qu’à voir la façon dont il exultait comme un gamin lors de ses différentiées visites sur les lieux de l’incendie, «dou kène, mome rek la.»
Faux répondent les amis du maire. Il n’y a qu’à voir comment Pape Diop, dès qu’il a été averti, s’est précipité sur place pour tirer à boulets rouges sur Khalifa, qu’il ne fait aucun doute qu’il est derrière.
Enfin, ils sont très nombreux les autres, à parier que ce ne sont pas les deux édiles qui seraient à la base de l’incendie. Du moins directement. Ils accusent plutôt des commerçants véreux, de connivence avec l’Etat et certains hauts d’en haut, qui lorgneraient le site depuis de nombreuses années pour le débarrasser de ses anciennes bâtisses et y construire des immeubles flambant neufs.
Mais l’un dans l’autre, qui va regretter Sandaga qui croulait sous les ruines et qui constituait un véritable danger pour les passants ? Presque personne. Mais, devrait-on le réhabiliter ou le raser ? C’est là où se trouve l’intérêt. Et on risque bientôt de voir des masques tomber, là où on ne s’y attendait pas.
Cébé / rewmi.com