Le coordinateur du Programme national de promotion de la santé oculaire, Dr Boubacar Sarr, a exhorté les autorités sanitaires à s’inspirer de l’expérience gambienne dans la lutte contre la cécité en formant des relais intermédiaires au niveau communautaire.
M. Sarr fonde son argument sur le fait que la Gambie n’est pas seulement un exemple dans la lutte contre la cécité, mais c’est un pays de référence pour l’Afrique noire francophone, en matière d’indicateur de santé oculaire. «C’est le pays qui a le meilleur indicateur en matière de santé oculaire. Et si la Gambie a réussi à dompter la cataracte, pourquoi pas le Sénégal qui regorge d’éminents spécialistes en la matière, et dispose de plateaux techniques relevés», a indiqué Boubacar Sarr, invitant ainsi notre pays à s’inspirer du modèle gambien. C’était à l’occasion d’une visite des membres de la Commission santé du Conseil économique, social et environnemental (Cese) au Centre médico-social de l’Ipres, à l’occasion de la journée mondiale de la vue. Il explique que si la Gambie est parvenue à des résultats probants dans le domaine de la santé oculaire, c’est parce qu’elle s’est appuyée sur des forces et cadres intermédiaires, bref le niveau communautaire. «En Gambie, les relais sont formés, rien que pour détecter les malades et les orienter vers les structures de santé», précise-t-il.
«Des efforts méconnus»
Toutefois, il trouve inacceptable que des personnes souffrent de cécité (évitable). Car, soutient-il, étant des choses basiques qu’on aurait pu régler depuis très longtemps. A son avis, on doit dépasser ce cap, en essayant de former des cadres intermédiaires pour la prise en charge des questions récurrentes. «Il est très difficile de déplacer des médecins, en l’absence de politique de motivation conséquente», fulmine M. Sarr. Pour sa part, le président de la Commission santé, travail et affaires sociales du Cese a invité les autorités sanitaires à mieux communiquer sur la question de la santé oculaire au Sénégal. «La santé oculaire est une préoccupation mais malheureusement, c’est une préoccupation qui n’est pas bien prise en charge, du fait de la question de l’information. Il est vrai qu’il y a beaucoup d’efforts qui sont consentis, mais c’est méconnu du grand public», a fait savoir Mademba Sock.
Mouhamadou BA