jeudi, avril 25, 2024

Thierno Bocoum :  » Ce n’est pas avec Moustapha Niasse que nous aurons les ruptures souhaitées à l’Assemblée nationale »

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Après le renouvellement mouvementé du bureau de l’Assemblée nationale, le député Thierno BOCOUM vilipende, dans l’entretien qu’il nous accordé, hier, la majorité parlementaire. Toutes griffés dehors, le secrétaire national chargé de la communication et de la jeunesse de Rewmi solde ses comptes et aborde d’autres questions d’actualité.

Le bureau de l’Assemblée Nationale vient d’être renouvelé. Vous en dites quoi?

Le bureau a été élu démocratiquement et c’est tout à l’honneur de ses membres.

Il est cependant regrettable de constater que les mêmes pratiques seront reconduites. Ces pratiques consistant à torpiller l’initiative parlementaire, à trainer le pas dans le contrôle de l’exécutif, à refuser la transparence dans la gestion du budget de l’assemblée nationale, à croire que la rupture c’est réfectionner des ascenseurs.

Nous devons travailler pour une assemblée nationale qui joue pleinement son rôle et pour cela nous sommes tous interpellés, au-delà de nos contingences politiques.

Est-ce à dire que l’actuel Président de l’Assemblée Nationale ne peut apporter les changements, dont vous faites allusion ?

Ma conviction est que ce n’est pas avec Moustapha NIASS que nous aurons les ruptures souhaitées. Je ne vois pas ce que son expérience nous a apporté de même que son expertise. Il est dans des schémas politiques qui s’inscrivent dans la recherche effrénées de circonstances pour donner des gages à Macky Sall. Il n’est pas dans une dynamique de transmission de savoir et d’expérience. Il ne s’inscrit pas dans une logique de rupture. C’est très dommage. Il y’a, dans notre pays, une tendance qui veut que nos personnalités valeureuses perdent le chemin de la grande porte quand ils s’apprêtent à partir. C’est à la limite inquiétant.

On a comme l’impression que Moustapha Niasse est une cible pour vous…

Moustapha NIASS n’a jamais été notre cible et ne le sera jamais parce que dans la vie il faut savoir mener des combats utiles. Par contre il reste avéré que Rewmi est la cible de Moustapha NIASS. Il s’est impliqué de toutes ses forces pour empêcher à Rewmi d’avoir son groupe parlementaire. A l’hémicycle, ce sont les chantiers de destruction qui peuvent mobiliser les efforts des « alliés » et qui fossilisent leurs ententes. Les chantiers qui vont dans le sens de la rupture sont systématiquement enterrés.

Dans cette entente diabolique, j’ai également vu un Moustapha Diakhaté se démener comme un beau Diable. Il était méconnaissable. Il n’a pas dormi pendant plusieurs jours rien que pour réussir, avec ses complices, leur coup de Jarnac contre la démocratie dans l’hémicycle. Il faisait pitié à voir. D’ailleurs, je me demande si ce n’est pas le manque de sommeil qui lui a fait prendre les décisions ridicules contre Cheikh Diop Dione et contre Mame Khary Mbacké.

Vous savez quand on est obnubilé par les privilèges, on pense que la plus grande sanction c’est d’en privé à quelqu’un. Au contraire, les privilèges sont parfois des formes de prisons pour toute personne qui tient à sa liberté. Quand on les supprime on soulage la personne et on la libère. Aujourd’hui c’est eux qui perdent leur sommeil et leur liberté. Ils font tout pour garder leur position de pouvoir et pour cela ils sont capable de tout. C’est cela qui est triste.

N’ont-ils pas réussi leur coup avec les défections des députés Mariama Diallo et de Madjiguene Fall?

Réussir un coup pour un parlementaire c’est se battre pour la transparence dans l’hémicycle, c’est se battre pour faire passer les initiatives parlementaires notamment les propositions de loi qui sont bloquées de même que les commission d’enquête parlementaire. C’est redonner à l’assemblée nationale toute sa dignité. C’est cela réussir un coup et non se réjouir du fait que des collègues ont accepté d’être corrompus et de trahir leur engagement. Ils n’ont réussi aucun coup si ce n’est le coup de la honte, celui de la régression démocratique. Vous savez, nous avons affaire à des gens qui sont réfractaires à la critique, qui ne sont pas des démocrates. Ils pensent que tout doit être marron- beige dans ce pays.

Mais, Moustapha Niass a déclaré avoir épongé des dettes

Le fait de déclarer qu’il ait payé des dettes et qu’il pouvait faire autrement, est un aveu de taille. cela signifie qu’il dispose du pouvoir discrétionnaire d’orienter les fonds a lui alloué vers des destinations qu’il a lui même choisies. Seulement il n’y a pas de contrôle de ce pouvoir discrétionnaire. Il nous demande juste de le croire sur parole. C’est de cela dont il s’agit. Il y’a un défaut de transparence dans la gestion du budget de l’assemblée nationale. C’est un fait avéré.

Vous n’êtes plus à la tête de la commission de Comptabilité et de contrôle, comptez vous, quand mêmes, continuer le combat pour la transparence dans la gestion du budget de ladite institution?

Le combat pour la transparence est un combat juste. Des combats justes on ne les abandonne pas. Au contraire, on les intensifie. La loi est claire. Il suffit de la respecter pour tourner la page de la suspicion. Maintenant si on décide de ne pas la respecter, c’est normal qu’on communique autant. En ce qui me concerne je reste membre simple de la commission de Comptabilité et de contrôle et j’ose espérer que la nouvelle présidente, ma collègue Ndeye Fatou Diouf ne fera pas moins que moi. De toutes les façons, le combat va continuer avec ou sans elle.

Que pensez vous de la résolution prise par le régime de reporter les élections locales?

Le calendrier républicain doit être respecté. Les rendez-vous donné au peuple doivent être honorés. La simple volonté d’une autorité politique ne doit pas remettre en question le calendrier électoral. Il faut qu’on apprenne à respecter les sénégalais. Une réforme peut se faire à tout moment mais son application doit être indépendante de l’organisation d’une élection. Si la réflexion n’est pas achevé qu’on prenne le temps de le faire et surtout qu’on évalue l’acte II. Je pense qu’il y’a une certaine précipitation injustifiable. Une réforme de cette importance doit pouvoir être menée en toute sérénité. Il faut prendre le temps qu’il faut pour diminuer les marges d’erreur.

Mais le Président de la république a lancé un appel à l’endroit de la classe politique, des élus et de la société civile, pour des concertations autour de l’acte III de la décentralisation …

Le Président de la Republique Macky Sall n’a qu’à faire le travail que les sénégalais attendent de lui. Les faux appels au dialogue nous savons maintenant les repérer. Dans sa propre coalition il n’a pas créé un cadre de dialogue. Ce n’est pas avec des personnalités ou des entités extérieures à la coalition qu’il va engager un dialogue sincère.

Nous constatons qu’il va tout droit au mur et il a malheureusement décidé d’accélérer. Nous avons alerté depuis longtemps, il n’a pas voulu nous entendre. Les sénégalais jugeront, le moment venu.

Deukbi dafa Macky, ça vous inspire quoi?

Cela m’inspire ce que cela inspire à la majorité des sénégalais. C’est une situation qui est décrite par les sénégalais eux-mêmes. Ce n’est pas un constat politicien. C’est la photocopie lettrée d’une situation vécue et décrite par nos compatriotes. La vie est dure. C’est une réalité créée à travers une mauvaise politique économique et un amateurisme dans la conduite des affaires du pays. Et puisque les sénégalais savent distinguer celui qui détermine la politique de la nation et ceux qui l’exécute, ils ont bien repéré et désigné le responsable, qui n’est personne d’autre que le Président de la république. C’est pourquoi vous ne les avez pas entendu dire que  » deukbi dafa Abdoul Mbaye » ou que « deukbi dafa Mimi ». Le constat est que celui qui détermine la politique de la Nation et qui avait promis le « Yokuté » aux sénégalais n’a pas encore séduit.

Où en est Rewmi dans son processus de structuration ?

Le processus de structuration du Parti avance très bien, sous la houlette du directeur des structures, le frère Dethié Fall. Rewmi accorde beaucoup d’importance à cette structuration qui va nous permettre d’installer des responsables légitimes dans toutes les collectivités et de pouvoir mieux nous organiser face aux échéances à venir.

Source : Le Populaire

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