mardi, avril 23, 2024

RECTO-VERSO – MYRMA (CHANTEUSE) : « Ma rupture avec Baba Hamdy »

Ne ratez pas!

b[«Il y a beaucoup de charlatans et de faux-producteurs dans le milieu de la musique sénégalaise»
«Je t’aime» est le single qui a révélé au public Myrma, née Mame Marème Paye. Après une éclipse de cinq ans, l’étoile de ce numéro de Recto-Verso réapparait avec deux autres, «Tolou ci» et «Sénégal». Elle s’apprête à scintiller, passer à la vitesse supérieure. Myrma prépare son premier album. Le bébé sera bientôt sur le marché. Dans cet entretien sans langue de bois, elle parle de ce projet, mais également, des histoires, belles et moins belles, qui ont jalonné sa jeune carrière. Entretien !]b

Après trois singles, vous êtes sur le point de sortir votre premier album. C’est quoi son titre et à quand sa sortie ?

On n’a pas encore choisi de date pour la sortie de l’album, mais c’est pour bientôt. C’est sûr que ce sera avant la fin de l’année. Le titre de l’album sera une surprise. Je ne vais pas la dévoiler maintenant. Tout ce que je peux dire, c’est qu’il sera un peu sentimental. Je suis sûre que beaucoup seront surpris par le titre, ce qui les insistera à se procurer l’album pour écouter le morceau éponyme. Ils sauront pourquoi j’ai choisi ce titre pour mon premier album.

Vos singles «Tolou ci» et «Sénégal» sont tirés de l’album. Pourquoi ce choix ?

Je voulais marquer mon retour, après cinq ans d’absence. Au moment où sortait le single «Tolou ci», j’étais en train de finir les autres morceaux de l’album en studio. On s’est dit puisque ce son est fin prêt autant lancer ce single pour montrer que Myrma est de nouveau là, le temps de finir les autres titres. Mais la sortie de ces deux singles ne va en rien gêner la promotion de l’album, parce que les titres qu’on a gardés sont meilleurs. Et juste avant la sortie de l’album, on a prévu de faire découvrir aux mélomanes un clip qui porte le même nom que l’album.

Avec «Je t’aime», vous étiez dans un registre «soft». Quel est votre genre musical de prédilection ?

Je fais de la variété, de l’acoustique, du bon mbalakh, de la pop musique… Mais, je reconnais que je suis plus à l’aise dans l’acoustique. Mes morceaux, à la base, sont composés en acoustique. C’est après que l’arrangement se fait en mbalakh, vu que nous sommes au Sénégal et que les gens aiment les musiques assez rythmées. Dans mon prochain album, on trouvera toutes ces sonorités : un morceau soft, un autre tradi-moderne et un typiquement acoustique.

Après la sortie de votre single «Je t’aime», on vous a tout de suite collé l’étiquette de «chanteuse de l’amour». Cela vous va-t-il plu ?

(Elle éclate de rire) Ce qui m’étonne, je n’ai sorti qu’un seul titre chantant l’amour. Mais j’accepte qu’on me qualifie ainsi. Cela montre au moins que j’ai fait un pas, que j’ai une identité qui me distingue des autres. C’est que je me retrouve plus dans les chansons qui parlent d’amour. D’ailleurs, dans mon album, on va encore parler d’amour avec le titre «Et pourtant !», qui raconte comment les gens ont tendance à négliger les amoureux ou amoureuses, ne tendant de se ressaisir que lorsque celle-ci ou celui-là les quitte.

Que reflètent les thèmes de vos chansons ? Votre vécu ?

La plupart des thèmes que j’aborde dans mes sons relatent mon vécu, soit directement soit indirectement. Je m’inspire aussi des réalités de la vie. Et dans mon album à venir, cinq titres sont de ma composition. Ils sont quasiment autobiographiques.

On a appris qu’Abdou Guitté Seck a participé à votre album. Dites-nous en plus.

C’est vrai qu’on a fait un duo pour le titre «Xarit», dans la deuxième partie de l’album. Je le remercie d’ailleurs parce qu’il m’a beaucoup coachée dans le travail vocal. Il était toujours présent lors des enregistrements en studio. Il arrivait même avant moi et m’appelait pour me dire : «Tu es en retard, je suis déjà au studio». Des gestes que j’ai beaucoup appréciés. Notre collaboration est née de mon producteur, Jules Samb, qui me l’a présenté, puisqu’il voulait, avant mon album, que je fasse des chœurs pour lui. Dans ce titre, Jimmy Mbaye y a aussi participé, avec un coté harmonique très beau. Il y a Bakane Seck qui gérait le côté musical et artistique.

«J’ai fait un single avec Baba Amdy. Il avait promis de produire l’album, mais ne l’a pas fait. J’ai quitté son label»

Pourquoi avoir attendu cinq ans avant de revenir avec un projet ?

Durant ces 5 ans, j’ai eu pas mal de propositions de soi-disant producteurs. Il y beaucoup de charlatans dans le milieu de la musique, avec des faux producteurs à la pelle. Ils essayent de jouer avec tes envies et tes sentiments pour tenter de t’appâter. Durant ces années de silence, c’est cela que j’évitais à chaque fois. J’avais des difficultés pour trouver le bon producteur qui pourrait vraiment me produire, c’est pourquoi cela a pris du temps. Mon actuel producteur, je l’ai rencontré par hasard, chez une cousine qui nous a présentés. C’est par la suite, quand il a décidé de m’aider, que j’ai appelé Bakane Seck, qui est un ami, pour des conseils. Bakane m’a confirmé que le producteur était un gars bien et qu’il allait m’appuyer. Il a tenu promesse et fait les démarches auprès de Jules Samb, jusqu’à ce que notre collaboration se fasse enfin.

Vous avez parlé de «charlatans» et de «faux producteurs». Soyez plus précise ?

Ces genres de producteurs, j’en ai vus. Devant moi, ils se disaient : «c’est une fille, de surcroit jeune, alors je vais tenter de la détourner». Ce qu’ils ne savent pas c’est que je suis très éveillée. Mais après tout, quand on a une bonne éducation et qu’on ne perd pas de vue ses repères dans la vie, on ne se laisse pas détourner.

Vous n’avez pas répondu. Vous a-t-on fait des propositions indécentes, par exemple ? Le cas échéant, qui vous en a fait ?

J’en ai eues, des propositions indécentes. Je m’en arrête là.

Pourquoi Baba Amdy, dont vous étiez l’une des protégées, n’a pas produit votre album ?

J’ai entendu toutes sortes de version sur la fin de ma collaboration avec Baba Amdy. Il se disait même qu’on s’est marié, qu’il s’apprêtait à m’épouser et moi j’ai boudé le mariage. Ce que les gens ne savent pas c’est que la carrière définit l’artiste. Sur sa voie, l’artiste fait de nombreuses rencontres. Et je ne souhaite pas m’arrêter à un seul producteur, j’ai envie que ma musique ait une certaine ouverture

Qu’est-ce qui s’est passé avec Baba Amdy ?

J’ai collaboré avec Baba, aujourd’hui, j’ai un autre producteur. A la fin de notre contrat, on peut continuer à travailler ensemble ou arrêter. Avec Baba, on a fait un single. Il avait promis de produire l’album, chose qui n’a pas été faite. J’ai quitté son label et je fais mon propre chemin, parce que la compatibilité n’y était plus. C’est juste ça.

Avez-vous gardé de bonnes relations, malgré tout ?

On entretient de très bonnes relations. Quand les gens nous voient ensemble, ils se demandent même si on ne continue pas de travailler ensemble. Pour les singles que j’ai sortis cette année, il m’a appelée pour m’encourager et me procurer des conseils, c’est un frère. Il m’a même demandé de lui amener un de mes morceaux que j’avais joué en play-back pour qu’il fasse l’arrangement.

Vous avez une fois dit que les artistes sont méfiants entre eux, à cause des pratiques mystiques. Vous a-t-on une fois jeté un sort ?

Je n’ai jamais subi d’attaque mystique et je ne souhaite pas en subir. Ce que j’ai dit c’est que cela fait partie de nos réalités. Mais, il faut reconnaitre que dans ce milieu, ces choses existent. Les gens en parlent, du moins.

Vous prenez alors des bains mystiques ?

Bien sûr, je prends des bains mystiques. Il n’est pas interdit de se prémunir. L’être humain peut être dangereux, et la magie noire existe. Je fais mes ablutions, je prie tout les jours, mais cela n’est pas suffisant.

Qui est votre chanteur préféré ?

J’aime bien Youssou Ndour. A part lui, il y a un chanteur indien du nom de Shunu Nigham qui fait plutôt dans la Pop musique aux Etats-Unis. C’est un chanteur qui a une ouverture vocale extraordinaire, il peut chanter en mode traditionnelle, en mode moderne ainsi qu’en acoustique, il est fort. J’écoute aussi Mariah Carey, Angélique Kidjio, Whitney Houston, les Boys II Men… La chanteuse sénégalaise que j’écoute le plus, c’est Viviane Chidid.

Le duo de vos rêves ?

Avec Youssou Ndour, parce que c’est un artiste que j’apprécie depuis le bas âge. Et Shunu Nigham aussi, c’est évident.

«Un grand artiste m’a un jour invitée à son concert et au moment de monter sur la scène, un de ses gars m’a chassée. C’était une vraie humiliation.»

Les femmes artistes sont souvent très courtisées. Est-ce le cas pour vous ?

Toutes les femmes sont courtisées, encore plus quand on est au-devant de la scène. Mais pour moi, la seule chose que je regarde, c’est la musique.

Voulez-vous dire que vous êtes un cœur à prendre ?

Non, mon cœur est déjà pris par la musique. Elle ne trahit pas. Cela fait un bout de temps que cette relation dure, sans jamais s’user.

Mais, on ne se marie pas ni ne fait des enfants avec la musique. Ou voulez-vous mourir célibataire ?

Je veux bien me marier, peut-être que ce sera pour bientôt, seul Dieu sait. Mais pour le moment, les histoires de copain et de mariage ne sont pas ma priorité. C’est ma carrière qui passe en premier.

Vous l’imaginez comment votre futur mari ?

Grand, court, beau, vilain, riche, pauvre, véhiculé, belle villa, tout cela ce sont des détails pour moi. Le plus important, c’est qu’il ait un bon cœur.

Le plus beau souvenir de votre jeune carrière ?

La sortie de mon album.

Le pire ?

Il y en a pas mal, entre la jalousie et les coups bas que les gens font dans la musique. Un jour, un grand artiste, bien connu de la place, m’a invitée à son concert et au moment de monter sur la scène, un de ses gars m’a éconduite. S’il m’avait seulement demandé de descendre, mais le gars m’a extirpée, alors que j’étais sur le podium, au vu de tout le monde. C’était une vraie humiliation. J’ai énormément pleuré ce jour-là. Toutefois, l’artiste m’a appelée le lendemain pour s’excuser. Mais, je me dis aussi que quand on invite quelqu’un, il faut prendre toutes les dispositions pour lui éviter de telles mésaventures. Mais, j’en ai vu pire encore.

Propos recueillis par

Christine MENDY

Photos : Amadou DÈME

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