Les Jeunes du M23 viennent par ce présent communiqué, à l’issue de leur rencontre ordinaire tenue aujourd’hui au siège de la RADDHO, se prononcer sur certaines questions importantes en leur sens, de l’actualité nationale. Des faits et des orientations, qui à coup sûr, auront des incidences soit positives ou négatives sur le processus démocratique, social et économique du pays. Ceci, dans le cadre de la mission impartie à notre organisation, qui est de veiller au respect des principes, d’alerter les populations et d’inciter à une posture citoyenne et patriotique. Et enfin, participer au débat national qui interpelle tous les Sénégalais.
Des actes posés par le Président de la République dans le cadre de sa politique sociale, tels que le Programme de couverture médicale « Santé pour tous », les Bourses sociales familiales, la marche des libéraux, l’Affaire Dangoté, le renouvellement du Bureau de l’Assemblée nationale ont été passés en revue entre autres questions saillantes de l’actualité.
Nous saluons vivement le lancement du programme social « Santé pour tous » qui en soi, est une vraie alternative dans la politique sanitaire et la protection infantile des autorités en place. Compte tenu des difficultés liées à l’accès aux soins et la cible vulnérable constituée par les enfants de moins de cinq ans, la gratuité est un réel soulagement et peut aider à combattre le taux de mortalité chez les enfants de cette tranche d’âge. Contrairement, les Bourses sociales sont appréciées autrement. Certes, les populations, surtout en zone rurale, ont plus que besoin de soutien et d’aide de la part du gouvernement, pour satisfaire le minimum de préoccupations. Même si cela passe pour une excuse valable, nous persistons à dire qu’il y a un manque aberrant de vision, et est un programme qui matérialise une politique sociale limitative et astreignante, qui comporte beaucoup d’inconvénients.
D’abord, pour une politique futuriste pour combattre la pauvreté, le sous-emploi et un chômage à grande échelle, particulièrement chez les jeunes, il est inconcevable qu’un pouvoir censé proposer de nouveaux créneaux de richesses, se permette par cette manière, de promouvoir davantage la mendicité et de créer une situation de paresse et d’attentisme. Macky Sall devrait plutôt songer à la formation et la qualification des jeunes pour enrichir le marché de l’emploi au lieu de verser à ces familles la modique somme de moins de trois cent francs (300f) par jour.
Ensuite, cette bourse en notre sens, est pareille à la Fondation « Servir le Sénégal ». Une entité qui par son action, s’astreint à une perpétuelle quête de clientèle politique pour le Président de la République et son parti. Comme à l’accoutumée, le parti au pouvoir profite des biens publics, des politiques sociales, pour monter sa côte au détriment de l’intérêt général. Ce que nous continuerons toujours à dénoncer.
La marche organisée par les Libéraux le Mardi 08 passé, dans la quiétude et un bon encadrement policier, offre à bien des égards, beaucoup d’enseignements et de leçons de démocratie. Primo, cela fait espérer que les autorités en place ont compris les exigences du jeu démocratique, évoquant les droits et libertés consacrés et garantis par la Constitution et annonce peut être un esprit de dépassement dans la conduite de beaucoup de dossiers concernant la gestion des biens publics de ces derniers. Secundo, c’est une claque sur la figure des déchus, qui ne rechignaient jamais à fouler aux pieds les règles les plus élémentaires de démocratie. Eux qui étaient passés en maîtres de la répression et l’arrogance lorsqu’ils étaient au pouvoir, se mettent à leur tour à vociférer et gesticuler. Comme dirait l’autre : « A chacun son tour chez le coiffeur ». Un avertissement pour tout le monde. Concernant l’affaire « Dangoté », nous exprimons nos sincères regrets à la tournure prise par la situation et en appelons à la concertation et au dialogue pour apaiser le climat. Tout en saluant les actes que feu Seurigne Saliou, sa famille et la communauté mouride en général ont servis à la nation dans le cadre religieux, économique et social, nous ne manquerons de souligner les avantages qu’un dialogue entre les parties concernées pourrait apporter au Sénégal sur le plan de l’emploi et de l’économie. Cependant, nous nous désolons de l’incompréhension née de la sortie du Porte-parole du gouvernement et qui lui a valu l’ire de certains dignitaires religieux. Souleymane Jules Diop indésiré à Tivaouane, Abdoulatif Coulibaly persona non grata à Touba, c’est ce que cela vaut d’être « politicien ».
Toute notre compassion aux Sénégalais qui espéraient la rupture dans la conduite du pouvoir, surtout au niveau des Institutions de la République. Une Assemblée nationale caporalisée, soumise à l’Exécutif, mise au pas. Des Députés qui se font acheter, qui renient la posture républicaine, les intérêts de la nation pour préserver un avenir politique suspendu au bon vouloir du chef de l’APR, c’est ce à quoi nous assistons. La continuité dans la plus vile des formes. Un Moustapha Niasse suffisant du renouvellement de son mandat, un Moustapha Diakhaté qui fait mieux que Doudou Wade, des députés bénis oui-oui, un Macky Sall maitre-chanteur, des leaders de Benno Bokk Yakkar tels des soldats qui disent que le chef a toujours raison. Avec ce qui se passe à l’Hémicycle, on dirait qu’on est en pleine scène de marionnettiste. Nous ne sommes vraiment pas à la veille de la rupture annoncée par Macky, au contraire, c’est la bamboula. Par ailleurs, nous demandons à l’Etat de respecter le calendrier républicain et de poser le dialogue dans le cadre de l’Acte trois de la décentralisation. Malgré le bien-fondé du projet, aucune décision politique ne doit être prise sans concertation entre les acteurs.
Commission « Orientations et Stratégies » des Jeunes du M23