Les éléments de la brigade de gendarmerie de Vélingara (Sud) cherchent à mettre la main sur un maître coranique originaire de la Gambie voisine, accusé d’exploitation d’enfants-talibés.
Suite à des dénonciations anonymes qui leur sont adressées, les gendarmes se sont rendus au quartier Centre II, où le marabout gambien s’est établi avec 17 talibés, pour vérifier les soupçons de maltraitance sur ces enfants.
‘’Nous étions informés des agissements de ce maître coranique qui refuse de s’occuper de ses talibés dont les droits humains sont bafoués en longueur de journée’’, s’est désolé un proche du dossier.
Selon lui, un de ses talibés âgé de 12 ans a été recruté par une restauratrice moyennant des sommes allant de 300 francs CFA à 400 francs la journée. ‘’Ce qui est grave pour un enfant mineur et c’était avec la complicité du marabout’’, a poursuivi la même source.
‘’Notre interlocuteur informe que les maudites pièces sonnantes et trébuchantes que reçoit le talibé sont reversées au maître coranique. Ce dernier exige que ses talibés lui donnent par jour, entre 200 francs et 300 francs sous peine d’être sévèrement puni.’’
Le mis en cause était absent lors de la descente effectuée par les gendarmes. ‘’Il est parti en Gambie, mais son représentant est là et c’est le plus grand de ses talibés’’, a indiqué le propriétaire de la maison où logent les élèves coraniques.
Interpellé par les pandores, le logeur a pris l’engagement de ramener les talibés en Gambie. Au quartier Centre II de la commune de Vélingara où il s’est établi, le marabout a pris deux chambres pour 17 talibés qu’il a emmenés de la Gambie, son pays natal.
‘’Ce marabout a été interpellé une première fois par une organisation de défense des droits des enfants qui l’avait conduit dans les locaux de la brigade de gendarmerie de Vélingara pour avoir exploité ses talibés. Les conseils qui lui ont été prodigués ne lui ont donné de leçons. Cette fois-ci encore nous cherchons à mettre la main sur ce marabout’’, a signalé une source sécuritaire.
‘’Ces enfants mineurs sont exploités et ne sont pas dans des conditions d’apprentissage correct’’, a dénoncé ce même contact. ‘’Dans les chambres, les 17 talibé sont entassés comme des sacs. Ce qui fait que les enfants souffrent énormément.’’
MSM/SAB / APS