vendredi, mars 29, 2024

TABASKI: Le marché Hlm attend sa clientèle

Ne ratez pas!

A une semaine de la Tabaski, l’engouement d’antan pour la fête des Sénégalais n’est pas encore un rendez-vous. Pour tâter le pouls, un tour au marché le plus prisé des dakarois pour les achats d’habits de fête : le marché des Hlm. Le constat est que la clientèle traine encore les pieds pour prendre d’assaut le marché, emplette de fête comme excuse.

Entre les cars rapides, minibus Tata, bus Dakar Dem Dikk, le marché Hlm se dessine sous un soleil de plomb. Les bruits assourdissants des moteurs des véhicules mêlés aux klaxons n’entachent en rien les différentes sonorités musicales émanant du marché. Veille de fête oblige ! Il faut jouer des coudes pour se frayer un passage entre les tabliers que les vendeurs à la sauvette, qui se partagent les devantures des magasins. Pourtant, avec tout ce décor festif, et l’affluence notée, le constat chez les vendeurs de ce marché est sans appel : à une semaine de la fête du mouton, la clientèle est toujours attendue, se présente au compte goutte.

«Ça ne va pas du tout»

Mamadou Kane, la quarantaine bien entamée, tient une boutique couleur arc en ciel où se côtoient différentes sortes de tissus et de boubous prêt à porter. «Les clients se présentent, mais il y a une énorme différence de l’affluence comparée aux années précédentes», dit-il, précisant que «cette année ci, ça ne va pas du tout, les affaires ne marchent pas comme il le faut». Et ce n’est pas la semaine restante avant la fête qui le contredira, parce que «dans le commerce de tissus, ce n’est pas à la veille des fêtes que les achats se font». Ce manque d’affluence est dû, «au manque d’argent qui se fait de plus en plus ressentir dans la bourse des Sénégalais». La preuve, «les tissus temps qui était tant prisés par les sénégalais ont de plus en plus du mal à trouver acquéreur comme les gagnila, gezner et autres». Et, renseigne-t-il, «les Sénégalais ont trouvé une parade pour remplacer, leurs tissus préférés. Maintenant, il y a le «gagnila» deuxième main qui coûte cinq fois moins cher que l’original qui fait le bonheur des clients». Ce tissu se marchande «entre 2000 et 2500 F Cfa, le mètre». Du, côté des vendeurs de chaussures, la rengaine est la même, le temps des bonnes affaires n’est toujours plus au rendez-vous. Pour le chausseur des dames qu’il est, Mame Balla Seck prétend ne plus vivre que d’espoir pour le moment.

Morosité inexplicable

Pour les raisons de ce manque de rush des clients à une semaine de la Tabaski, c’est à n’y rien comprendre. Peut-être, «c’est la période d’hivernage, avec les inondations ou la pénurie d’eau de ces derniers jours», tente de s’illusionner ce marchand qui admet, au finish, ne disposer d’aucune explication plausible. Côté clients, l’explication du délitement de l’engouement pour les achats est à chercher dans la cherté des produits. Bien moulée dans un jean bleu avec un haut blanc, Ramatoulaye fait ses emplettes. Son choix est tout trouvé, un tissu brodé rouge pour ses enfants. «Il n’y a pas d’autre possibilité, on ne peut pas laisser les enfants sans habits de fête», jette-t-elle. Sa parade, c’est le marchandage à l’usure. A deux pas d’elle, une autre mère de famille, Khady Niang, selon qui, rien n’à faire : «habiller sa famille pour la fête c’est vraiment un casse-tête chinois». «Non seulement, tissus, chaussures et autres accessoires sont chers, mais les vendeurs n’acceptent pas de faire des rabais, les prix étant devenus fixes», se désole-t-elle. Et comble de maigreur des vaches mercantiles : maintenant, les vendeurs refusent de vendre un demi-mètre de tissu en complément au mètre dont on a besoin. Le choix porté sur un «gagnila» de second choix couleur saumon, devenu tendance, semble issir du manque d’argent, «la maladie la mieux partagée des Sénégalais».

Christine MENDY

Source: http://www.rewmi.com

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