Le souci d’assurer l’alimentation en eau de Dakar dans le futur ne préoccupe pas que les autorités sénégalaises, puisqu’elles ont réussi à emporter dans leur conviction, la Banque africaine de développement. L’institution dirigée par le Rwandais Donald Kaberuka a décidé la semaine dernière, de financer le Projet de restauration des fonctions écologiques et économiques du Lac de Guiers (Prefelac). Le financement, sous forme de prêt et de subvention, s’élève à plus de 12 milliards de francs Cfa.
Selon les termes de l’accord de convention, «le projet vise à rétablir l’hydraulicité du lac en améliorant sa disponibilité annuelle en eau, actuellement de 1,2 milliard de m3, pour la porter à 2,1 milliards d’ici à 2017. L’opération permettra aussi la remise en eau de la Réserve spéciale d’avifaune de Ndiael.»
Le Prefelac vise à obtenir, entre autres, l’amélioration de l’accès à l’eau pour plus de 4 millions de personnes dans le pays et près d’un million de têtes de bétail ; la valorisation d’au moins 30 000 hectares de terres irrigables et de 20 000 hectares de zones humides portant des habitats naturels remarquables ; l’accroissement des bénéfices directs tirés de l’élevage dans la zone du projet, qui atteindront au moins 530 millions de Francs Cfa par an ; l’accroissement de la production halieutique du lac, qui passera de 238 à 486 tonnes par an ; la création de plus de 3 000 emplois ruraux au profit de jeunes et de femmes, dont au moins 100 emplois verts ; ainsi que le retrait de la Réserve de Ndiael de la liste de Montreux. Cette fameuse liste concerne les sites marins, ou sites Ramsar, dont les caractéristiques ont été ou sont susceptibles d’être modifiés suite à des évolutions technologiques, de pollution, ou des interventions humaines. Pour les bénéficiaires, il s’agit bien sûr des 3 millions d’habitants de Dakar, en plus des riverains du lac. Cet accident devrait pousser les pouvoirs publics à accélérer le début des travaux.
le Quotidien