Le très prolixe avocat du Barreau sénégalais, Me El Hadji Diouf n’a pas froid aux yeux. De la barre aux pelouses, combattant infatigable des assujettis, l’enfant de Kaolack n’hésite pas à enfiler sa toge pour devenir la voix des sans voix. Face à «L’Observateur», «l’avocat du peuple» conte les 5 dates de sa vie.
9 mars 1990 : «C’était le jour de ma prestation de serment en tant qu’avocat. Durant mes humanités, j’ai toujours rêvé d’être avocat. Je n’ai jamais fait l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam, actuel Ena) et je n’ai jamais voulu être administrateur ou juge. Dans ma vie, je n’ai jamais voulu être fonctionnaire puisque les fonctionnaires ont des supérieurs et ils sont tenus de respecter la hiérarchie. Et moi, comme je suis de nature rebelle, je ne peux pas accepter l’injustice. Je suis un homme libre et je n’ai qu’un Seul Chef, Dieu. Moi, je voulais être avocat et Dieu m’a aidé à être avocat. J’ai toujours dit avocat ou rien, c’est pourquoi cette date m’a beaucoup marqué.»
2 février 1992 : «La date de mon premier mariage. J’ai quitté le statut de célibataire depuis ma naissance pour embrasser la carrière d’un homme responsable avec de nouvelles responsabilités de chef de famille. Un homme tant qu’il n’a pas un être complémentaire (sa femme et je ne parle pas de mariage homo car je suis un combattant infatigable de l’homosexualité) n’a pas encore vaincu la peur qu’on chasse. Et le jour de la célébration de votre union, c’est un jour qu’on n’oublie jamais.»
25 juillet 1994 : «La naissance de ma première fille. J’ai vu pour la première fois une personne qui allait m’appeler «papa». Et j’avais l’immense plaisir d’entendre ma progéniture m’appeler papa.»
23 juin 2011 : «La date où le peuple sénégalais a réaffirmé sa souveraineté. Cette date m’a beaucoup marqué puisque je suis entré publiquement dans l’histoire politique de mon pays et je l’ai marquée d’une pierre blanche. Ce jour-là, j’avais sauvé l’Assemblée nationale. Et le peuple sénégalais est tellement reconnaissant que partout où je passe, on m’appelle «l’homme du 23 juin» et on me colle le sobriquet de «député du peuple». Et personne ne peut parler du 23 juin sans citer mon nom.»
31 août 2013 : «La victoire du Jaraaf à la finale de la Coupe du Sénégal. Cette date m’a beaucoup marqué puisque je n’ai fait que 15 jours d’intérim à la présidence du Jaraaf et par la volonté divine, j’ai gagné la Coupe du Sénégal devant le Casa-Sports. Pendant 15 jours, on m’a donné un club sans le moindre sou et grâce à mes relations, on est arrivé à bout de notre objectif en rassemblant tout Jaraaf derrière moi pour aller au stade et remporter cette belle finale.»
L’Obs