vendredi, avril 19, 2024

Sokhna Khadidiatou Mbaye alias «Fleur Mbaye», Mannequin – «Je n’ai pas froid aux yeux»

Ne ratez pas!

Des travaux champêtres aux podiums, Fleur Mbaye raconte sans regret. Pour les quolibets et les crocs-en-jambe le mannequin se dit zen. En bonne adulte, elle déclare trouver pointure à ses pieds et que le mariage est pour bientôt. Entretien réalisé le même jour que sa fameuse…armoire.

Fleur, vous êtes réputée mannequin sulfureux, icône du Dakar by night. Etes-vous vraiment cette femme délurée que la chronique présente ici et là ?

Pas du tout. Je suis quelqu’un de franche et directe. Je n’ai pas froid aux yeux et je dis ce que je pense. Ma philosophie est de ne jamais regretter. Je ne regrette jamais mes actes. J’ai 28 ans, je fais 1m78, je pèse 58kg. Je m’appelle Sokhna Khadidiatou Mbaye. Le surnom de Fleur date de l’époque du lycée de Mbacké. Dans les années 1999-2000, on était en classe de première et on jouait aux «amis invisibles». C’est de là que j’ai pris mon surnom. Comme dans ce jeu, on ne donnait pas son vrai nom, j’ai pris celui de Fleur.

Là, vous avez la boule presque à zéro, pourquoi vous êtes-vous coupée les cheveux d’aussi près ?

Je me suis rasée parce que j’ai cette habitude. Etant sportive, j’ai eu à faire pas mal de sports, je n’aimais pas avoir de cheveux longs, car avec la sueur, c’était difficile de les entretenir et tout. Donc, je me rasais tout le temps. Cette habitude me poursuit jusqu’à aujourd’hui. Et la coiffure que je porte là s’appelle «Cristiano». D’ailleurs, Mon plus grand souhait, c’est d’avoir un fils qui sera footballeur comme Cristiano Ronaldo. Je demande, après chaque prière, à Serigne Fallou Mbacké, mon guide religieux, d’intercéder auprès d’Allah pour que mon souhait soit exaucé.

Quel genre de sport faisiez-vous ?

En ce moment, je fais de la Step. C’est un sport pratiqué en salle de musculation avec compagnie de la musique. C’est un sport collectif. Auparavant, j’ai fait du handball et j’ai participé à plusieurs Uassu (Union des associations sports scolaires et universitaires) quand j’étais à Mbacké. Après, j’ai rejoint le club de Handball du Jaaraf où j’ai fait 2 ans. Je suis partie parce qu’il y avait des choses qui ne me plaisaient pas. Après l’épisode du Jaraaf, j’ai été recruté au Coud (Centre des œuvres universitaires de Dakar) comme contrôleuse de tickets dans les restaurants, en 2003. J’ai fait 5 ans au Coud. Mais, j’alliais ce boulot avec un autre travail à l’Ambassade des Usa.

«Qui s’y frotte s’y pique»

Vous semblez être une vraie businesswoman ?

Oui, je fais du commerce aussi. Comme tout «baol-baol», j’aime le commerce. Et bien que je ne dispose pas de magasin, je fais du porte à porte pour écouler ma marchandise.

Malgré votre statut de mannequin célèbre

Oui. Je ne me considère pas comme une star. Je vends des produits pour les femmes (des sacs, des accessoires et autres). Mes produits sont accessibles à toutes les bourses. Je ne suis pas aussi friquée pour vendre des produits hors de prix.

Combien de podiums avez-vous fait ?

Je ne sais pas ! Déjà, j’ai fais 5 Dakar Fashion week, 5 Sira vision, c’est quand même quelque chose. En plus, j’ai fait Douala, Bissau et Ema style une fois, Satisfashion et Chalar, …

Combien d’années avez-vous fait dans le milieu ?

J’ai fait 5ans dans le mannequinat. J’ai débuté en 2008.

Qu’est-ce qui vous a poussée à faire du mannequinat ?

Bon, je peux dire que c’était une passion. Quand j’étais à l’école, lors de l’ouverture du Foyer, on organisait de petits défilés de miss et j’y prenais part. Après cela, j’avais mon boulot à Dakar, j’étais venue pour bosser et étudier l’anglais au British Council et deux amies m’ont conseillé de faire le mannequinat. L’une était mannequin, l’autre styliste. Après, j’en ai parlé à ma mère et à ma famille et tout le monde m’en a encouragée. J’ai fait mon premier casting avec maman Collé Ardo. Et c’est parti…

Etes-vous la fille d’un imam?

Non, du tout. Je suis d’une famille modeste et polygame. Mon papa est cultivateur et ma mère ménagère. Mon père a des champs à Kolda et vers Khelcom, c’est un très bon cultivateur. Quand j’étais plus jeune, j’étais très forte en pilage de mil. Je sais faire le couscous et cuisiner aux feux de bois. J’allais aussi aux champs, au puits, etc. Je suis une vraie villageoise, une femme rurale. Je connais bien les travaux champêtres.

Pourtant, à attendre les gens déblatérer sur les mannequins et surtout vous, on vous donne pas ce mental de fille combattante. Certains vous placent même dans le lot des flambeuses, des filles faciles qu’on dégote dans les boîtes de nuit ?

Peut-être que ceux qui nous taxent de filles faciles ont leurs raisons. Mais, il faut reconnaître qu’il y a énormément de préjugés au Sénégal et pas mal de personnes font des erreurs sur les personnes. Dans le mannequinat, il y a des gens honnêtes et sérieux qui ne vont jamais vendre leur honneur. Mais aussi, comme dans tout métier, il y a toujours des gens qui sont jaloux et qui racontent n’importe quoi. Pour avancer d’ailleurs, il ne faut pas écouter ce qu’ils disent. Pour les gens qui soutiennent qu’on est des filles faciles, je leur demande juste de venir se frotter à nous. Car, qui s’y frotte s’y pique.

«Je ne fume pas, ne bois pas. Je ne suis pas non plus une lesbienne»

Prenez-vous de l’alcool ?

Je ne fume pas et je n’ai jamais pris une seule goutte d’alcool. Mais tout le temps, dans le net ou les magazines, on sort des photos où je suis assise à une table où il y a une bouteille d’alcool. C’est normal que les gens interprètent, mais je n’en suis pour rien et je suis quitte avec ma conscience.

On vous a vue aussi défiler en bikini…

(Elle coupe) Saviez-vous qu’avant que je défile avec n’importe quelle tenue, je préviens d’abord ma famille ? J’ai eu à défiler une fois en maillot de bain et c’était ma première Dakar Fashion week, en 2008. Après le défilé, j’ai vu des appels manqués de membres de ma famille et je les ai rappelés. Ils m’ont taquinée et c’était tout. Tout cela pour vous dire le niveau de complicité que j’ai avec ma famille. Elle est au courant de tout ce que je fais et c’est l’essentiel pour moi. Je trouve qu’il n’y a rien de grave de défiler en deux pièces car à la plage vous en trouvez énormément.

On vous taxe d’être en couple avec votre copine Sacha. Qu’en est-il exactement ?

D’abord, Sacha, c’est ma petite sœur de cœur. On est comme des jumelles. Pour cette question, je devais même vous renvoyer vers la maman de Sacha pour qu’elle vous réponde. Mais, il faut savoir qu’il n’y a rien de vrai dans tout ce l’on raconte. Je me demande comment une fille peut laisser la sensation charnelle de l’homme et partager sa vie avec un partenaire du même sexe. On n’est pas des lesbiennes. Qu’on nous laisse tranquille.

A quand la retraite des podiums ?

Quand mon mari en décidera. L’avenir de ma carrière de mannequin dépendra de lui. S’il le souhaite, j’arrête ou je continue.

Donc vous êtes mariée ?

Non, pas encore, mais c’est pour bientôt.

A quand exactement ?

On ne m’a pas encore fixé de date. Mais je sais que ça ne va pas tarder à venir. J’ai vraiment envie de me marier pour bien prendre soin de mon époux.

L’Obs

 

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