jeudi, avril 25, 2024

Opinion : Changement de direction ou changement d’erreur ?

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Que doit-on penser de la destitution du Premier ministre Abdoul Mbaye ? Il était l’élément extérieur à l’APR, promu à ce poste pour signifier que le président de la République privilégie les compétences à l’étiquette politique. Comment peut-on envisager le développement lorsque les décisions d’une telle importance sont prises sur un coup de colère ?

Les régimes précédents nous ont habitués aux décisions brutales, prémices d’une nouvelle fuite en avant, qui fera oublier les promesses faites lors de la campagne. Or, le président de la République est responsable des choix qu’il fait. Le brusque désaveu de son Premier ministre est à la mesure de ses incohérences. La destitution d’Abdoul Mbaye justifiera l’incapacité du nouveau gouvernement à résoudre le drame des inondations, d’accompagner la gestion de la campagne agricole, de préparer la rentrée scolaire du mois d’octobre et de trouver des places á l’université pour les nouveaux bacheliers, de réduire le chômage. Le président de la République nous sert les anciennes stratégies de Wade, et nous savons aujourd’hui qu’il ne sert à rien de changer les hommes, pour mieux dissimuler le visage de ses erreurs. Il a été incapable d’élire un Premier ministre qui soit en accord avec sa perception de l’avenir. Ce qui nous conduit à nous demander si Macky Sall a une perception quelconque de quoi que ce soit ?

L’histoire se répète. L’année dernière á la même période, forcé de rentrer de vacances d’Afrique du Sud, par les ravages des inondations, le président de la République nous servait une suppression du Sénat qu’il avait défendu pour nous faire oublier son incapacité á faire face aux défis qui l’attendait. Mais puisqu’il faut créer des postes pour contenter des alliés qui braillent, il le remplaça par l’inutile Conseil Economique et Social. Les financiers du Tiers-Monde, les intérêts des membres des coalitions qui l’ont élu, les emprunts pour organiser le Sommet de la Francophonie dans un pays sans électricité, sont devenus des normes de Bonne gouvernance. Le Premier ministre Abdoul Mbaye a été naïf de croire que sa bonne volonté pourrait faire évoluer et changer le cours de l’histoire. On lui a imposé une équipe ministérielle, fruit d’un consensus entre les coalitions au détriment des priorités qui servent l’intérêt général ! Ni sa vision ni ses compétences n’ont été mises à profit pour faire avancer le Sénégal.

A défaut d’idées, changeons d’erreur !

Le nouveau gouvernement est un pansement sur une jambe de bois. La nouvelle Première ministre n’a obtenu aucun résultat tangible dans la tentative de récupération des biens mal acquis. Elle est spécialiste des coups d’éclats médiatiques. Nous n’avons aucune suite sur les audits que le nouveau régime devait mener avec des cabinets indépendants. Le nouveau ministre de la Justice est l’avocat de personnalités impliquées dans des détournements de bien publics et dont les dossiers sont examinés par la Justice. Le ministre des Finances a été déjà cité pour mauvaise gestion dans des rapports de l’IGE. Le ministre de l’Intérieur, contrairement aux engagements pris par la coalition durant les Assises nationales, est un militant de l’APR. Le ministre de l’Industrie et des Mines est actionnaire avec son ami Pape Goumba LO, de la Société Soserna qui a un permis pour exploiter les carrières de Yang Yang á Linguère.

Le nouveau gouvernement compte 32 ministres au lieu des 25 ministres promis jadis par le Président de la République. Le ministre du Plan n’a aucune compétence pour faire face aux bailleurs de fonds qui vont imposer au gouvernement leur feuille de route.

Les priorités sont dans la prise en charge des secteurs prégnants pour impulser une dynamique économique et sociale, mettre fin au gaspillage en réduisant la taille du gouvernement et notamment les 80 milliards du budget alloué à la présidence de la République, ainsi que le nombre des conseillers inutiles, pour bâillonner quelque militants, effectuer des changements législatifs radicaux pour déclarer la guerre totale à toute forme de corruption. La priorité est d’offrir l’intégrité et la transparence aux sénégalais en lieu et place de la tragi-comédie des décisions spectaculaires.

Il nous faut obtenir une certaine autonomie à l’égard des institutions financière internationales pour pouvoir considérer la possibilité du développement et créer les conditions de l’accumulation d’un capital national á travers un secteur bancaire dynamique en impulsant des politiques de redressement sectoriels pour relancer l’économie et la croissance afin de lutter contre le chômage et l’illettrisme, surtout chez les femmes.

La priorité est de définir l’agenda des réformes nécessaires pour amorcer les vraies politiques de ruptures sur le plan institutionnel et économique. La priorité est de redéfinir le rapport à la diaspora qui qui exige que l’Etat lui reconnaisse le rôle qu’elle joue dans développement du Sénégal.

Les défis auxquels notre pays doit faire face nécessitent un engagement constant et des personnalités politiques irréprochables. Le changement ne viendra pas d’un homme qui a publiquement avoué s’être enrichi grâce aux faveurs de son Maître. Le porte-parole de la presidence, M. Souleymane Jules Diop lui-même, accusait le Président de la République d’avoir détourné sept milliards des fonds taïwanais, de s’être enrichi illicitement en passant du statut de locataire á une fortune de huit milliards en 12 ans. Il ne faut rien attendre de ce gouvernement et de cette coalition. Opposons á l’anarchie des intérêts particuliers, la défense d’une conscience nationale et une priorité des intérêts du peuple sur l’Etat.

Malick Noel SECK, Secrétaire général du Front National de Salut Public – Mom sarew
Email : fnsp.momsarew@gmail.com

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