jeudi, avril 18, 2024

Fabrication de bombes, chansons pop coréennes et pas de danse: voici la formation des super espions en Corée du Nord

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Fabrication de bombes, arts martiaux, escalade… Rien que de très classique dans la formation de super espion qu’a endurée le Nord-Coréen Kim Dong-Sik avant d’être envoyé incognito au Sud. Mais il lui a fallu aussi mémoriser des centaines de chansons pop et de pas de danse. Ces connaissances sont jugées capitales pour se fondre à la société sud-coréenne sans se faire remarquer, raconte Kim dans ses mémoires récemment publiées, qui dévoilent les méthodes de l’agence d’espionnage nord-coréenne. Arrêté au Sud en 1995, l’espion a passé plusieurs années à répondre aux questions des services secrets sud-coréens, avant de rejoindre leurs rangs en tant qu’analyste.

Une famille fidèle au régime, de bons résultats scolaires et une loyauté sans faille à la dynastie au pouvoir

Il a 17 ans lorsqu’il est sélectionné, avec 200 autres jeunes, pour intégrer l’université de politique militaire de Kumsong, à Pyongyang, qui forme les agents destinés à infiltrer la Corée du Sud, voisin capitaliste et frère ennemi du régime communiste du Nord. Les critères de cette sélection nationale sont une famille fidèle au régime, de bons résultats scolaires et une loyauté sans faille à la dynastie au pouvoir.

Interdiction de voir ou de contacter sa famille

Une fois dans les murs de l’école, il est interdit aux jeunes gens d’en sortir ou de contacter leur famille, à l’exception des cartes de voeux du Nouvel An, envoyées sans préciser l’adresse de l’expéditeur. La formation est intense: fabrication d’armes et de bombes, arts martiaux, escalade, géologie, navigation maritime, code morse, sans oublier les cours d’idéologie.

« La pensée de la mort était toujours avec nous »

En cas de capture par l’ennemi, l’espion doit avaler une pilule de cyanure. « La pensée de la mort était toujours avec nous. C’était un lourd fardeau pour des jeunes de 20 ans », se souvient le quinquagénaire auprès de l’AFP. Plusieurs dizaines abandonnent en route mais Kim Dong-Sik persévère. Pour se muer en « vrais » Sud-Coréens, les futurs espions apprennent à parler avec l’accent du sud de la frontière et se familiarisent à la culture et l’esprit du pays. Ils sont formés par des Sud-Coréens enlevés par Pyongyang.

Les Sud-Coréens décrits comme sous développés et esclaves des Etats-Unis

Avec cette formation, les jeunes gens goûtent pour la première fois à la réalité de ce voisin, décrit par le régime comme sous-développé et esclave des Etats-Unis. Programmes télévisés, journaux, magazines, livres, informations sur les célébrités locales sont ingurgités quotidiennement. Mais rien ne trouble les jeunes recrues. « Nous étions trop loyaux pour être ébranlés. On nous disait que seuls les très riches avaient ce train de vie, et nous le croyions », explique Kim.

Plusieurs missions en Corée du Sud

Après presque dix ans de formation, il est envoyé en mission en 1990 pour tenter de recruter des sympathisants d’extrême-gauche et de ramener Ri Son-Sil, une espionne qui dirigeait un vaste réseau au Sud. Il réussit sa mission et reçoit la médaille prestigieuse de « Héros de la République ». Il repart en 1995, avec un collègue, avec pour tache cette fois de ramener un espion, déguisé en moine, que le Nord suspecte de double jeu avec le Sud. Mais les forces de sécurité sont sur ses traces et tuent son compagnon lors d’un échange de tirs.

Le régime s’est vengé sur sa famille

Arrêté, Kim Dong-Sik passe quatre années aux mains des services secrets sud-coréens. Il échappe cependant à la prison. « Ils ont pensé qu’au final, avec toute mon expérience et mes informations, j’avais plus de valeur comme analyste », dit-il. Sa famille en Corée du Nord payera le prix de sa défection: ses parents ont été l’objet d’une purge, tués ou envoyés dans un camp, a-t-il appris plus tard. « Pour eux (le régime nord-coréen), j’ai échoué deux fois: avec la mission, et en ne me tuant pas après la capture », déclare Kim.

Une nouvelle vie

En Corée du Sud, il démarre une nouvelle vie. Il passe un doctorat sur la stratégie d’espionnage nord-coréenne, se marie et a deux fils. « J’ai appris à apprécier une vie ordinaire et tranquille ». Il refuse toujours de se laisser photographier de face et dit avoir écrit ce livre pour ses fils, « afin qu’ils puissent un jour comprendre mon passé ».

Source: http://feedproxy.google.com/~r/RTLInternational/~3/qa_QD3IumV8/story01.htm

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