dimanche, octobre 13, 2024

Enlévement de démineurs dans le village Kaylou, communauté rurale de Nyassia région de Ziguinchor

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Après avoir mis en garde à l’Etat d’arrêter l’opération de déminage dans la Casamance, César Atout Badiatte dont on doutait de la capacité militaire, après le départ d’un de ses lieutenants Ousmane Niantang Diatta, a orchestré le kidnapping des démineurs dans le village Kaylou, communauté rurale de Nyassia région de Ziguinchor (sud).

Le gouvernement du Sénégal procède depuis les cinq dernières à des opérations de déminage dans la région naturelle de la Casamance où les mines ont fait plus de 800 victimes. Le mois d’octobre dernier, la société sud-africaine Mechem, engagée par le Sénégal pour retirer les mines, était dans la zone où la présence de mines est élevée étant donné la présence des bandes armées appartenant au mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC).

Pour dissuader les démineurs de la zone, la branche armée que dirige César Atout Badiate avait déclaré, le mois dernier, à Sao Domingo en Guinée Bissau, aux émissaires du gouvernement du Sénégal et aux ONG, que la zone rouge est atteinte, estimant qu’au-delà, la sécurité des démineurs n’était plus garantie. Malgré cet avertissement, les sociétés chargées de déminer continuaient leurs opérations, comme si de rien n’était. Et personne ne doutait même de sa force de frappe militaire, après le départ d’un de ses lieutenants, Ousmane Niantang Diatta. C’est ce vendredi, juste après la prière de 14 heures, que le commandant César Badiate et ses hommes ont rallié le village de Kaylou, non loin de la frontière Bissau Guinéenne, enlevant 12 démineurs conduits dans un lieu tenu secret.

Les exigences du commandant Badiatte

Depuis samedi, des bonnes volontés sont entrées en contact pour obtenir la libération des 12 démineurs, mais en vain. En effet, selon un proche de cette branche, leur libération est assignée à la condition que « l’Etat du Sénégal écrive et signe (vouloir, ndlr) arrêter le déminage dans leur zone ». Notre interlocuteur parle d’une impossibilité de procéder à une opération de déminage dans cette zone, vu qu’ils n’ont pas signé d’accord avec le gouvernement.

Pour ce combattant, une fois cette zone déminée, il sera facile pour leurs ennemis de les attaquer. Toutefois, la branche armée réitère son engagement à aller à la table des négociations avec le gouvernement du Sénégal qui, selon les maquisards, « risque gros dans ce dossier ». En effet, certains d’entre eux se plaignent que l’Etat ne semble avoir qu’un seul interlocuteur, Salif Sadio, qui avait pris en otage huit soldats pendant 12 mois avant de les libérer, avec la promesse de négociations en Europe.

Trois femmes bientôt libérées

Les hommes de César disent, selon nos sources, vouloir libérer les trois femmes de l’équipe, même s’ils précisent tenir à la satisfaction de leur revendication, c’est-à-dire l’arrêt de l’opération de déminage dans leur zone de cantonnement.

Le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) dit être en contact avec le groupe rebelle qui a enlevé les 12 démineurs samedi dernier. Dans un communiqué, le Cicr tient à réaffirmer sa neutralité dans cette affaire mais se dit cependant disposé à rendre visite aux otages pour rassurer leurs parents.

La société sud-africaine Mechem a démarré ses activités en Octobre 2012 dans la région de Ziguinchor en proie à une crise armée depuis 1981.

Khalil Dieme (afrik.com)

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