Les opérateurs Tabaski devraient mettre la main à la poche, s’ils veulent continuer à bénéficier des crédits de la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (Cncas). Compte tenu du faible niveau de remboursement des crédits, la Cncas menace d’écarter les mauvais payeurs de ses listes.
Par Dialigué FAYE
Pour un crédit de 26 millions de francs Cfa contracté à la Caisse nationale de crédit agricole du Sénégal (Cncas), les opérateurs de la Tabaski 2008, dont les demandes ont été sélectionnées n’ont remboursé qu’un taux de 8%. Dans les autres régions, le niveau de remboursement des crédits est jugé beaucoup plus satisfaisant. Dans la localité de Ndioum par exemple, les opérateurs ont remboursé à 100%. A Kolda, le taux des remboursements est estimé à 80%, pour 83% à Sédhiou. C’est du moins, ce qu’a indiqué hier Massow Ndiaye, cadre à la Cncas, à l’occasion d’un atelier sur les préparatifs de la Tabaski 2009.
Même si la Cncas se dit disposée à financer la prochaine opération Tabaski, il n’en demeure pas moins que les responsables menacent d’écarter les «mauvais payeurs» de la région de Dakar. «Il faut que les opérateurs fassent un effort dans le remboursement. Si nous sommes disposés à les financer, il faut que les éleveurs soient disposés à rembourser leurs crédits», déclare M. Ndiaye.
Pour faciliter l’approvisionnement des populations en moutons, des porteurs de projets «crédibles» ont été sélectionnés dans les différentes régions et appuyés dans le montage de leurs demandes de crédit, qui ont été soumises aux institutions financières, essentiellement, la Cncas et les mutuelles d’épargne et de crédit partenaires du Projet de modernisation et d’intensification agricole (Pmia). Au total, un volume de 474 millions de francs Cfa a été octroyé aux opérateurs pour réaliser des opérations Tabaski. Les mutuelles du système Pmia, en partenariat avec le Projet d’appui à l’élevage (Papel) ont contribué à ce financement pour 218 millions de francs Cfa, et la Cncas, pour 256 millions de francs Cfa.
Contrairement à la Cncas, Alioune Fall, le directeur du Pmia indique que les crédits que son institution financière avait alloués à des éleveurs, ont été remboursés à 100%. Le Pmia travaille en collaboration avec les mutuelles, à travers des lignes de crédits, alors que la Cncas accorde directement des crédits aux éleveurs.
Pour éviter de tuer le crédit, notamment le crédit rural, le directeur de l’Elevage, Mamadou Ousseynou Sakho exhorte les éleveurs à rembourser leurs crédits, une fois l’opération terminée. La Direction de l’Elevage a ainsi décidé d’étudier la question afin d’être plus sélective par rapport à l’accès aux financements.
Pour la Tabaski 2009, l’essentiel des financements sera supporté par le fonds de stabulation que le gouvernement entend mettre en place pour un montant d’un milliard de francs Cfa. «Ce fonds devrait être opérationnel à partir de cette année pour davantage faciliter l’accès aux crédits à des taux beaucoup plus flexibles. Les taux varient entre 3 et 5,5%, jamais atteints dans le sous-secteur Elevage», note le directeur de l’Elevage.
Malgré tout, les acteurs prévoient pour la tabaski 2009, un niveau de financement plus bas.