Le tribunal départemental des flagrants délits de Dakar a jugé avant-hier jeudi, le brigadier-chef M. S. de la police de Kolda, accusé par le Ch. Mb vendeur de pneus de lui avoir escroqué une somme de six millions de Cfa. En effet, il lui aurait promis des visas. Le parquet a requis une peine d’emprisonnement d’un an assorti de sursis contre le prévenu. L’affaire est mise en délibéré au 24 septembre.
Nous sommes en 2002, en ce moment, M S officiait à la maison de la culture Douta Seck, en service au commissariat de la Médina. Un jour, il a fait la connaissance de Ch. Mb, alors qu’il venait d’acheter auprès de ce dernier des pneus. Le vendeur de pneus qui a déjà eu écho, comme quoi M. S. fait voyager des candidats à l’immigration en un temps court, s’en est ouvert à lui pour faire voyager deux de ses frères. M S donna son accord sans aucun détail sur les modalités et les clauses concernant le voyage. Une semaine après, cette première rencontre, il appela Ch. Mb, et lui signifia que les deux sésames et les billets doivent être rémunérés à la somme de 4 millions de Cfa. Sans aucune arrière-pensée, le commerçant alla trouver M.S et lui versa la somme. Et pour gagner davantage la confiance de son « client », ce jour-là M. S s’était habillé en tenue policier et lui déclara « qu’avec la police, il n’y a pas de doute, mieux, dans quelques jours, il aura ses sésames ». Une semaine plus tard le policier est venu voir son client et lui signifia qu’il aurait besoin d’un candidat pour compléter le groupe qui sera composé de six personnes, c’est-à-dire les trois du vendeur de pneus et les trois autres du policiers. C’est ainsi que Ch. Mb. s’approcha d’un de ses neveux, qui, à son tour lui versa la somme de deux millions. Cependant les va-et-vient des frères de Ch. Mb et de son neveu à l’ambassade Suisse où le policier dit avoir déposé les dossiers par l’entremise d’un certain Waly Diouf (condamné à six ferme pour escroquerie aux visas au préjudice de M. S., ndlr) commença à inquiéter son neveu qui se pose déjà des questions sur cette hypothétique voyage. Il alertera son oncle à qui, il a demandé de lui retirer son argent. Sans tarder, l’oncle dira à « son policier » de lui restituer tout son due car n’ayant plus confiance dans l’obtention de ses titres de voyage. N’obtenant pas gain de cause, il porta plainte contre le policier et ce fut un marathon judiciaire qui dura plus 4 ans. A la barre et comme à l’enquête préliminaire le prévenu a nié en bloc les faits mais reconnaît tout de même que les six millions lui ont été versés par Ch. Mbacké pour faire voyager ses deux frère et son neveu. Dans ces déclarations, le policier soutient qu’au moment de leur accord, il a clairement dit au plaignant que c’est Waly Diouf qui est le principal facilitateur dans ce voyage et que lui aussi a versé la somme de six millions pour ses neveux. Il aussi dans ses déclarations qu’après avoir constaté des doute dans ce fameux voyage il a porté plainte contre Waly Diouf, qui selon a été jugé et condamné à six mois ferme, pour escroquerie. Prenant, à son tour la parole le plaignant a catégoriquement démenti toutes les déclarations qu’aurait servies le prévenu à la barre. Et selon lui, jamais un facilitateur ne lui aurait été présenté par M. Sarr. « C’est lui-même qui m’a fait part de son engagement de me trouver ses visas et jamais il ne m’a cité le nom d’un certain Waly Diouf comme facilitateur. J’ignore le nom de cette personne » a déclaré le plaignant.
Son avocat revenant par la suite, a souligné dans sa plaidoirie que M. S. a usé de sa fonction pour manœuvrer son client en lui soutirant son argent, non sans demander au tribunal de retenir le prévenu dans les liens de la prévention.
Le ministère public quant à lui, a jugé les faits suffisants en espèce pour reconnaître la culpabilité du prévenu et sur ce, il a requis un an d’emprisonnement assorti de sursis contre lui.
Le conseil de la défense Me Fall, dira qu’il y a eu légèreté de la part du plaignant, qui selon toujours lui s’est fié au statut de son interlocuteur pour lui confier une telle transaction. Il n’y a donc pas usage de fausse qualité de la part de son client, qui voulait aider le prévenu et qui à son tour, était roulé dans la farine. Il n’y a pas d’escroquerie dans cette affaire, car la partie civile a été incapable d’apporter des preuves. Il l a demandé la relaxe pure et simple de son client. Le verdict est attendu au 24 septembre.