lundi, juin 9, 2025

Daouda Faye Vava, ancien ministre : «l’amitié entre Macky Sall et Alioune Badara Cissé est si profonde que,…»

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L’ancien ministre et président de Association pour la promotion du développement durable parti écologique libéral, Daouda Faye, a déclaré que l’amitié entre Macky Sall et Alioune Badara Cissé est si profonde que le second ne peut pas être définitivement écarté de l’Apr.

Me Alioune Badara Cissé, vient d’être sanctionné. Pensez-vous que la séparation entre Macky et lui est envisageable ?

Ça ne doit pas être possible. Alioune Badara Cissé (Abc), c’est quand même, comme il l’a dit une fois, un co-géniteur de l’Apr. Et son compagnonnage avec Macky date de bien avant l’Apr. Quand Macky était Premier ministre, Abc était Secrétaire général du gouvernement. Et quand Macky est parti, il l’a suivi. Je pense qu’ils ont des relations très étroites. Parce que le jour de la prestation de serment de Macky Sall, en tant que président de la République, j’étais assis, comme par hasard, à côté d’Abc. Et pendant que tout le monde était assis, il est resté debout à pleurer. C’est moi qui lui donnais des mouchoirs. Quand je n’en avais plus, c’est Ndoye, ancien ministre des Finances, qui m’en refilait pour lui. Parce qu’il était derrière moi. A l’époque, j’avais mesuré à quel point Abc avait de l’affection et de l’amitié pour Macky Sall. Parce qu’il était heureux. Abc n’est pas mon ami, mais une juste connaissance. Je me dois de témoigner : cet acte symbolique est important. Maintenant, il y a une incompréhension entre des amis. Ceux qui peuvent les réconcilier doivent le faire. C’est mieux. Maintenant, s’ils ne peuvent pas le faire, qu’ils les laissent tranquilles. En politique, c’est des hauts et des bas ; on a toujours besoin de l’autre. Il y a plein de choses qui se racontent sur son sort à l’Apr. Mais ce n’est pas mon problème ; je ne suis pas de l’Apr.

Votre conviction est que les deux hommes ne doivent pas se séparer…

En tout cas, ce ne serait pas normal. L’homme que j’ai vu à la prestation de serment, l’homme que j’ai vu en tant que Secrétaire général du gouvernement de Macky Sall, Pm, l’homme que j’ai vu tout abandonner et aller avec Macky Sall, ne peut pas et ne doit pas être écarté définitivement ; il peut être sanctionné, averti, blâmé, mais le radier de ce parti n’est pas normal.

Vous cautionnez les déclarations jugées fracassantes par son parti ?

Je crois qu’il n’y a rien de méchant. Ce sont des déclarations de position, de rappel à l’ordre. Il ne faut pas oublier que Macky est dans une position difficile. Avec des alliés qui seront ses prochains adversaires. Et lui, est certainement agressé moralement. Il est souvent interpellé. Et il faut qu’on attire son attention. Et comme ils ne se voient pas souvent, il ne peut que l’interpeller par voie de presse. Je le comprends, pour avoir été témoin de son émotion à la prestation de serment de Macky. Cet homme là ne peut pas faire du mal à Macky Sall. Parce qu’il l’aime trop.

En quoi l’Acte 3 de la décentralisation est-elle une bonne chose pour le Sénégal ?

Je suis un des premiers acteurs politiques à avoir déclaré que la réforme des collectivités locales était nécessaire et prioritaire, parce que c’est la base même de l’ensemble des réformes que le président doit initier. Depuis les indépendances, on n’a pas vraiment réussi à évaluer la décentralisation et en tirer des leçons, pour corriger et rendre cette décentralisation plus efficace. Je ne peux qu’apprécier cette décision.

Vous pensez qu’on peut y arriver ?

Bien entendu ! Le choix du Professeur Ismaël Madior Fall pour piloter ce dossier est judicieux. Parce que non seulement c’est sa matière, mais encore, ça l’intéresse. C’est un passionné de ces questions de décentralisation. Mais ce qui me désole aujourd’hui, c’est que les gens parlent dans tous les sens. Le ministre chargé de la Décentralisation devrait laisser la commission d’Ismaël Madior Fall finir son travail. Il pourrait aussi participer en douce par des contributions verbales au sein des rencontres, faire des contributions écrites si cela est nécessaire, ou alors, attendre que la commission termine et soumette le travail à l’autorité pour consultation, avis et observation. Mais, pour l’instant, il faut se limiter à la critique essentialiste. Je pense objectivement que si la réforme se termine, ce serait une très bonne chose.

Et vous pensez que cet Acte 3 devrait passer par un report des élections ?

Depuis le début, j’ai soutenu qu’on ne peut pas réformer sans reporter les élections locales. Parce que si on élabore une réforme, c’est pour l’appliquer. Donc, puisque la réforme a commencé, c’est à la commission de réforme de fixer la date d’applicabilité de cette réforme, après l’avoir soumis au président de la République et au Parlement. Ensuite, une fois que cette réforme sera adoptée, soit par référendum ou par voie législative, on pourra faire des élections.

Pourtant l’opposition exige le respect du calendrier républicain…

Il n’y a pas un calendrier préétabli depuis l’indépendance. On a plusieurs fois changé les dates des élections en fonction de la situation et des nécessités du moment. C’est l’Exécutif qui a l’initiative du calendrier. Une fois adopté, il devient le calendrier de la République. Et dans ce cas de l’Acte 3, je crois que même quatre mois sont insuffisants. Je pense qu’il ne faut pas bâcler les choses. Il faut prendre le temps, six mois, voire un an, voter, faire adopter la réforme et ensuite aller à l’élection. Je pense que cette commission doit même continuer jusqu’à l’élaboration d’une nouvelle Constitution. D’ailleurs, je pense qu’il ne faut pas seulement modifier la Constitution, mais il faut la changer.

Vous êtes à la tête d’un mouvement politique. Pensez-vous que ces mouvements sont nécessaires ?

Les partis politiques sont en perte de vitesse. Et on assiste aujourd’hui à la naissance de mouvements citoyens qui ont l’ambition d’occuper le terrain politique et de faire prendre conscience aux populations de la nécessité de faire de la politique autrement. Mon mouvement s’inscrit dans ce sens. J’ai déjà fait la politique dans le Pds. Il y a eu de très bonnes choses qu’on a réalisées, il y a eu quand même quelques points qui, de mon point de vue, doivent être revus, corrigés et réorientés, dans l’intérêt des populations. Il faut que les populations soient au centre des actions de tous les partis politiques. On ne les entend pas beaucoup parler des populations. C’est ce qui manque aux partis politiques que les mouvements citoyens doivent prendre en compte. Pour le départ de Wade, il y a eu des mouvements citoyens qui ont été créés et qui ont contribué à faire prévaloir certaines préoccupations des populations.

Et par rapport aux locales, est-ce que votre mouvement sera en lice ?

Oui, nous avons déjà identifié les partenaires avec lesquels nous irons aux locales, pour permettre à nos militants de s’investir dans les différentes localités.

La Tribune via ferloo.com

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