dimanche, juin 8, 2025

Comment expliquer ce nouveau séisme en Haïti? « L’île se trouve à la frontière entre la plaque tectonique caraïbes et américaine »

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Haïti a à nouveau été frappé par un puissant séisme, ce samedi. Le tremblement de terre de magnitude 7,2 sur l’échelle de Richter a fait au moins 304 morts et plus de 1.800 blessés. Ce n’est malheureusement pas la première fois que l’île est touchée par un tel événement. En 2010, le tremblement de terre avait fait plus de 200.000 morts. Comment expliquer ce phénomène ? Michel Van Camp, sismologue à l’Observatoire royal de Belgique, répond à nos questions.

Comment expliquer le l’île d’Haïti soit si exposée aux risques sismiques ?  

« L’île d’Hispaniola sur laquelle il y a Saint-Domingue et Haïti se trouve à la frontière entre la plaque tectonique caraïbes et américaine. Ces deux plaques coulissent les unes par rapport aux autres. Malheureusement, Haïti se trouve juste à cette interface. Donc, de temps en temps, ce mouvement provoque des avancées brutales, un peu comme un élastique que l’on relâche brutalement, et c’est ce qui produit les tremblements de terre. Je dirais que celui qui s’est produit maintenant n’est malheureusement qu’une suite et une conséquence du précédent de 2010. »

Ce risque est connu depuis longtemps, alors comment se fait-il que les dommages soient si importants ?

« A Haïti, on sait qu’il y a un risque d’avoir de gros tremblements destructeurs depuis longtemps. Le problème de cette île, c’est qu’elle fait face à beaucoup d’autres problèmes : politiques, des problèmes de bandes armées qui empêchent les déplacements faciles sur l’île, il y a aussi des cyclones et de manière générale l’extrême pauvreté. Alors dire aux gens de construire de manière à résister aux tremblements de terre, là où on n’est pas sûr d’avoir à manger tous les jours, ce n’est pas la priorité. 60% de la population vit sous le niveau de pauvreté à Haïti donc ils ont hélas d’autres priorité. Même si on essaie de faire bouger les choses. »

Le bilan déjà important de plus de 300 morts risque malheureusement de fort s’aggraver ?

« Oui, je crains que le bilan soit plus important parce que les nouvelles viennent encore très difficilement. C’est une zone, en temps normal qui n’est déjà pas spécialement facilement accessible, et encore plus avec les bandes armées. Donc je crains fort malheureusement que le bilan doive se compter en millier plutôt qu’en centaine. Mais bon, on verra dans les jours qui suivent… J’espère que j’ai tort. »

Est-ce que la République Dominicaine, voisine sur l’île, est exposée aux mêmes risques ?

« Oui, bien sûr. Les failles sismiques n’ont pas de frontières. La seule chose que l’on peut espérer, c’est que l’île Saint-Domingue étant plus riche, les bâtiments soient mieux construits. Mais il ne faut pas se leurrer, s’il y a un tremblement de terre comme celui de 2010 du côté de Saint-Domingue, cela causera aussi des soucis. Mais évidemment pas des 200.000 morts comme on a pu compter en 2010. »

 

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