(Belga) Roger Bracco est décédé lundi à l’âge de 86 ans à l’hôpital Erasme de Bruxelles, emporté par le coronavirus, a-t-on appris mercredi auprès de sa famille. L’homme a été l’un des mercenaires employés par les services occidentaux dans les troubles années de la décolonisation.
Né à Verviers, Roger Bracco rejoint le Congo à l’âge de 5 ans. Il fait son service militaire chez les paracommandos avant de s’engager dans la Force aérienne et de devenir pilote. La crise qui suit l’indépendance de la colonie pousse ce jeune militaire à rejoindre la province du Katanga (sud-est) alors en sécession avec le soutien des puissances occidentales, à commencer par la Belgique. Il est l’un des membres de l' »Avikat », l’aviation de l’armée katangaise qui s’illustrera dans les combats contre les troupes de l’ONU. Il poursuivra sa carrière de mercenaire, principalement en Afrique mais également au Yémen et au Nicaragua avant de se retirer il y a une vingtaine d’années. Il a été le compagnon d’armes de quelques mercenaires célèbres, dont le français Bob Denard et le belge Jean Schramme. Les nouvelles enquêtes menées sous l’égide de l’ONU sur la mort en 1961 de Dag Hammarskjöld, deuxième secrétaire général de l’organisation, ont remis l’Avikat à l’avant-plan il y a peu. Le mystère demeure autour des causes de l’accident d’avion qui a coûté la vie du diplomate suédeois en Rhodésie du nord (actuelle Zambie). Parmi les thèses qui circulent, figure celle d’une attaque par un avion à réaction dont disposait l’armée katangaise – un Fouga Magister. Roger Bracco a toujours nié fermement ce scénario. L’appareil n’avait ni les capacités, ni l’équipement pour mener une telle mission. Politiquement, ce décès ne faisait pas non plus les affaires du Katanga puisque Dag Hammarskjöld s’apprêtait à rencontrer le leader sécessionnistes Moïse Tshombé, avait-il expliqué en juin 2019 dans un entretien accordé à l’Agence Belga. (Belga)