vendredi, avril 19, 2024

La crise de l’eau dans le nord a atteint un « point de rupture »

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(Belga) Le manque d’accès à l’eau potable dans le nord de la Syrie a atteint un « point de rupture », mettant en péril la santé de plus de trois millions de personnes, avertit mardi Médecins sans frontières (MSF).

L’ONG a imputé cette situation « désespérée » à « une décennie de guerre ayant laissé les infrastructures d’eau et d’assainissement détruites et négligées ».  « Dans les camps, on retrouve des maladies qui se propagent dans l’eau telles que la diarrhée, l’hépatite, l’impétigo, ou encore la gale », a déploré Ibrahim Mughlaj de MSF.  Une partie de la province d’Idleb et ses environs, dernier bastion hostile à Damas, abritent plus de trois millions de personnes – la plupart déplacées par la guerre -, vivant dans le dénuement et la précarité.  La baisse substantielle cette année du financement des opérations d’assainissement et de distribution d’eau – à moins du tiers des fonds alloués l’an dernier – a contraint les organisations d’aide à stopper l’acheminement de l’eau par camions vers les camps de déplacés.  MSF a ainsi constaté en juillet une hausse des cas de diarrhée dans plus de 30 camps à Idleb ainsi que de fréquents cas de gale. « Depuis le début de l’année, 28% de l’ensemble des consultations (…) sont des cas de diarrhée aqueuse aiguë », indique l’ONG.  Cette crise rend, par ailleurs, d’autant plus ardue la lutte anti-Covid alors que la région est en proie à une flambée « alarmante » des cas de contaminations, déplore l’ONG.    La situation est également désastreuse dans le nord-est de la Syrie, dominé par les Kurdes, en raison des « perturbations répétées et soutenues » au niveau de la station d’Alouk, contrôlée par les Turcs, et de l’assèchement de l’Euphrate, principal fleuve de Syrie, selon MSF.    A Hassaké, plus d’un million de personnes souffrent d’un accès limité à l’eau depuis près de deux ans, tandis qu’à Raqqa, les cas de diarrhée ont augmenté de 50% à fin mai 2021, sur un an, selon MSF.  « Le manque de fonds ne fait qu’empirer avec le temps, la distribution de l’eau est parfois politisée, et MSF et les autres organisations ne peuvent pas combler toutes les lacunes », a mis en garde Benjamin Mutiso, coordinateur de terrain pour MSF. (Belga)

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