vendredi, mars 29, 2024

RDC: « vive inquiétude » après l’arrestation d’un journaliste et appel à sa libération

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(Belga) Des organisations de défense de la liberté de la presse ont exprimé vendredi leur inquiétude et demandé la libération du journaliste congolais Sosthène Kambidi, détenu depuis lundi soir dans une enquête sur la mort d’experts de l’ONU en 2017 en RDC.

Reporters sans frontières (RSF) et son organisation partenaire congolaise Journaliste en danger (JED) « expriment leur vive inquiétude concernant le journaliste de @RFI @afpfr et @actualitecd détenu depuis quatre jours par la justice militaire » dans cette affaire, a tweeté RSF. Le journaliste, rappelle l’ONG, « est accusé de terrorisme et d’association de malfaiteurs pour avoir été en possession d’une vidéo de l’assassinat des experts, qu’il n’a jamais diffusée et qu’il avait transmise aux autorités ». « Il s’était également dit disposé à collaborer avec la justice », souligne RSF. Selon l’organisation, « la détention prolongée de ce journaliste est d’autant plus préoccupante qu’elle s’effectue sous le regard de l’ONU qui participe aux auditions dans le cadre d’un mécanisme mis en place pour assister la justice militaire congolaise ». Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a de son côté estimé que « les autorités congolaises devraient immédiatement libérer » Sosthène Kambidi et s’assurer que la presse peut « travailler sans crainte ni intimidation dans tout le pays ». Correspondant de l’AFP et du média congolais en ligne Actualite.cd à Kananga, le chef-lieu du Kasaï-central, Sosthène Kambidi, également collaborateur occasionnel de RFI, a été arrêté à son hôtel de Kinshasa dans la nuit de lundi à mardi.  Dans un premier temps, il a été interrogé à l’auditorat militaire en tant que « renseignant » (témoin) puis, depuis mercredi, en tant qu’inculpé. Son audition avait été suspendue dans la nuit de mercredi à jeudi. Son avocat, Me Godefroy Kabongo Nzengu, espérait qu’elle reprendrait vendredi mais il n’en a rien été. « Nous avons attendu en vain », a-t-il dit à l’AFP, décidé à se rendre samedi à l’auditorat militaire pour s’enquérir de la situation.  – Procès ouvert en 2017 –  Lors de son point de presse quotidien à New York, Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU, a précisé que le mécanisme de suivi de l’enquête mis en place par les Nations unies « suit l’enquête, prodigue des conseils au magistrat enquêteur », mais « ne conduit pas les investigations ni n’interroge directement les témoins ou suspects ». L’ONU s’assure notamment que les investigations sont menées conformément aux lois internationales. « Nous comprenons que M. Kambidi a maintenant accès à un avocat », a-t-il ajouté. Deux experts des Nations unies, la Suédoise Zaida Catalan et l’Américain Michael Sharp, avaient été tués le 12 mars 2017. Selon la version officielle des autorités de l’époque, ils ont été exécutés par des miliciens de la secte Kamuina Nsapu, alors en guerre contre l’armée régulière.  Le conflit a fait 3.400 morts et des dizaines de milliers de déplacés entre septembre 2016 et mi-2017 dans la région du Kasaï. Une trentaine de personnes sont accusées d’avoir participé à ce meurtre. Mais le procès ouvert le 5 juin 2017 piétine et l’ONU a désigné un expert judiciaire pour accompagner la justice militaire congolaise. (Belga)

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