vendredi, mars 29, 2024

Un premier groupe d’Afghans ayant travaillé pour les Américains arrive aux Etats-Unis

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Un premier groupe d’Afghans ayant travaillé pour les Etats-Unis en Afghanistan, accompagnés de leurs familles, est arrivé vendredi sur le sol américain pour échapper à de possibles représailles des talibans après la fin du retrait, quasi-achevé, des troupes internationales.

« Aujourd’hui est un jalon important, nous continuons de tenir notre promesse à l’égard des milliers d’Afghans qui ont servi main dans la main avec les soldats et diplomates américains ces 20 dernières années en Afghanistan », a déclaré le président américain Joe Biden en annonçant cette arrivée dans un communiqué publié tôt vendredi.

Ce premier vol a atterri dans la nuit de jeudi à vendredi aux Etats-Unis avec environ 200 personnes à bord, a précisé à la presse à Kaboul le chargé d’affaires américain en Afghanistan, Ross Wilson.

« Ces arrivées sont simplement les premières avant de nombreuses autres, nous travaillons rapidement pour mettre hors de danger » les Afghans ayant travaillé pour les Etats-Unis, a précisé M. Biden.

Ces premiers arrivés vont terminer leurs démarches administratives et les « examens médicaux nécessaires à (la base militaire) de Fort Lee », à environ 200 km au sud de Washington, « avant de poursuivre leur voyage et commencer leur nouvelle vie aux Etats-Unis », a poursuivi le président américain.

Ils seront relogés chez des proches s’ils ont de la famille aux Etats-Unis ou dans des logements fournis par le département d’Etat ou par l’agence de l’ONU chargée des migrations, l’OIM, a indiqué Tracey Jacobson, chargée du dossier au département d’Etat.

Russ Travers, un responsable du Conseil de la sécurité nationale de la Maison Blanche, a indiqué à la presse que les Afghans de ce premier groupe avaient « tous subi de rigoureux contrôles de sécurité ».

Quelque 700 Afghans ayant travaillé pour les Etats-Unis, notamment en tant qu’interprètes pour l’armée américaine, ont franchi toutes les étapes pour l’obtention d’un visa d’immigration spécial (SIV), a expliqué M. Wilson à Kaboul.

Avec leurs familles, c’est donc un total d’environ 2.500 personnes qui sont attendues aux Etats-Unis dans les prochaines semaines, a-t-il ajouté.

Il a précisé que le processus devrait être « un peu plus long » pour ceux – dont il n’a pas donné le nombre – qui n’ont pas terminé les démarches, notamment les procédures de sécurité.

Certains de ceux-là seront mis à l’abri « aux Etats-Unis, dans des bases américaines à l’étranger ou dans des pays tiers, le temps d’attendre en sécurité la fin du processus de visa », a expliqué le président Biden vendredi.

Il n’a pas précisé où ces candidats à l’émigration pourraient être évacués, mais le sénateur démocrate Tim Kaine a déclaré à la presse que le Qatar et le Koweït étaient « des sites qui seront utilisés ».

Le Kazakhstan, qui partage une frontière avec l’Afghanistan, et le Kosovo « ont été publiquement évoqués », a-t-il ajouté.

– « Aussi vite que possible » –

Quelque 20.000 Afghans ayant travaillé pour l’armée américaine ont demandé à être accueillis aux Etats-Unis, selon la Maison Blanche, mais leur nombre pourrait s’élever à 100.000 selon certaines estimations si l’on compte les membres de leurs familles.

Entamé début mai, le retrait définitif des quelque 10.000 soldats de l’Otan, dont 2.500 Américains, est désormais quasiment achevé. Il doit être terminé d’ici le 31 août, selon Joe Biden.

A la faveur de ce retrait, les talibans ont lancé une offensive tous azimuts et se sont emparés ces trois derniers mois de vastes zones rurales d’Afghanistan.

Les forces afghanes n’ont opposé jusqu’ici qu’une faible résistance et ne contrôlent plus pour l’essentiel que les capitales provinciales et les principaux grands axes, laissant entrevoir le spectre du retour au pouvoir des talibans, qui ont gouverné l’Afghanistan entre 1996 et fin 2001 à la tête d’un régime islamique ultrarigoriste.

Ils en ont été chassés par une coalition internationale menée par les Etats-Unis après leur refus de livrer Oussama ben Laden, dans la foulée des attentats du 11-Septembre.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a réaffirmé vendredi l’engagement de Washington à aider les Afghans « qui ont pris et fait prendre à leur famille des risques », en œuvrant aux côtés des Etats-Unis.

Vu le nombre important de candidats au départ vers les Etats-Unis, en pleine offensive des talibans et de flambée de Covid-19 en Afghanistan, les responsables américains ont prévenu que les évacuations prendraient du temps.

« Nous avons évidemment l’intention de poursuivre ce programme après le retrait total des troupes » internationales, a indiqué Mme Jacobson, « nous faisons aussi vite que possible ».

Elle a précisé que Washington envisageait « un éventail d’options » pour aider les Afghans qui n’ont pas travaillé pour les Etats-Unis mais risquent des représailles des talibans, tels des militants des droits humains ou des journalistes.

Le Congrès américain a approuvé jeudi un financement de 1,1 milliard de dollars pour l’accueil des auxiliaires afghans.

pmh-sl-fox-ayv/iba

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