vendredi, mars 29, 2024

La tournée présidentielle a bien boosté la covid-19 : La preuve par les statistiques de la pandémie au Fouta

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La Tournée du chef de l’Etat à l’intérieur du pays a bien coïncidé avec la montée des cas, du moins dans certaines localités, même si le porte-parole de la présidence le nie fermement, demandant des statistiques en ce sens. Au Fouta par exemple, les statistiques qu’il n’a pas du consulter, montrent que le nombre de cas enregistrés avant l’arrivée du chef de l’Etat a triplé après sa visite.

Dans une séance d’explication laborieuse qui n’a convaincu que lui-même, le ministre conseiller, porte-parole de la présidence a tenté de nier tout rapport entre la tournée économique du chef de l’Etat qui a drainé des foules, dans plusieurs localités de l’intérieur du pays, et la recrudescence de la pandémie du Covid 19 dans lesdites localités. ‘’Il n’y a pas de paradoxe puisqu’au moment où les Sénégalais étaient réunis autour du Président ou autour d’autres activités, on avait des chiffres qui étaient lourdement à la baisse. Il ne peut pas y avoir de culpabilité ou d’accusation fondée ou même de présomption, puisque pour documenter ça, il faut peut-être s’appuyer sur l’évolution des statistiques de contamination dans les régions visitées’’, a défendu entre autres Seydou Guéye. Qui sans doute n’a pas eu le temps de visiter les statistiques. Mais soit, nous allons le prendre à ses mots, pour ne pas dire à son jeu, et démontrer que le retour de la pandémie, dans le cas précis du Fouta par exemple, coïncide avec la visite du Président Sall. Et les statistiques du ministère de la Santé, notamment les bulletins quotidiens, le démontrent clairement. Au 11 juin dernier, à la veille de l’arrivée du chef de l’Etat dans le Fouta (le 12 juin à Podor), aucun cas de coronavirus n’a été enregistré dans le département de Podor et la région de Matam.

De 8 cas et une localité touchée avant la visite du président, on est passé à 28 cas et 4 localités touchées

Le dernier cas a été enregistré le 10 juin à Matam; et durant les 15 jours précédents, la région n’avait enregistré que 8 cas (entre le 27 mai et le 10 juin). Et tous les 8 cas étaient répertoriés à Matam. Mais 4 jours, après son arrivée, le décompte des cas a repris. Entre le 15, date de parution du nouveau cas et le 28 juin, soit une quinzaine de jours, Matam a enregistré 14 cas, doublant presque ses cas. Podor qui n’avait pas enregistré de cas depuis longtemps, en a enregistré 5, Ourossogui 1 cas, Ranérou 3. Soit un total de 24 cas connus et officiels au Fouta. Ainsi, les cas qui étaient de 8, ont triplé dans le Fouta, à la suite de la visite du président. Non seulement les cas ont augmenté, mais les zones touchées ont aussi augmenté. En plus de Matam qui concentrait les cas, Podor, Ranérou, Ourossogui ont eu de nouveaux cas. Une simple coïncidence ? Dans les détails, c’est Matam qui a enregistré son premier nouveau cas le 15 juin. Le lendemain, il y a eu 2 autres cas et le surlendemain, un cas. Le 19 juin, il y a eu 4 nouveaux cas, suivi d’un cas le 22 juin, d’un cas le 23 juin, de 4 cas le 23 juin et d’un cas le 28 juin. Podor a enregistré ses 4 premiers nouveaux cas le 19 juin, avant d’enregistrer un 5ème le 25 juin. Ranérou a enregistré ses 3 cas le 19 juin, Ourossogui son premier nouveau cas le 18 juin et Pété un cas le 20 juin.

Ainsi, même si le porte-parole de la présidence minimise en soutenant qu’il «ne pense pas qu’il ait une flambée dans les zones visitées», c’est clair que le retour de la pandémie au Fouta est indissociable de la visite du chef de l’Etat. Maintenant qu’il y ait flambée ou pas, ça c’est autre chose. Ce qui est sûr, c’est que même s’il y avait un seul cas, avec la vitesse actuelle de propagation de la maladie, ce serait déjà très grave. Encore que quand on passe du simple au triple, ce n’est point un abus de parler de flambée. En outre, Seydou Guéye veut expliquer la recrudescence de la pandémie par le relâchement des populations. «Qu’il y ait une tendance générale au relâchement ici comme ailleurs, ça, on peut le concevoir, puisque ça fait un moment que nous sommes sous astreinte du respect de ces gestes barrières. Mais aujourd’hui, face au rebond, il faut engager à nouveau les mécanismes de responsabilisation individuelle et collective», dit-il. Heureusement qu’il a employé le «nous». Car la responsabilité de l’Etat et des autorités est fortement engagée dans ce relâchement. Quand celui qui doit indiquer la bonne direction prend le mauvais chemin et que le peuple le suive, il ne peut nier sa responsabilité dans ce qui leur arrivera en route. Et dans cette lutte contre la pandémie, c’est l’Etat qui a abdiqué en premier. En mettant fin à toutes les restrictions sous la pression populaire et en ouvrant la voie des rassemblements, meetings politiques, marches…, qui sont en contradiction avec le respect des gestes barrières, il a cautionné et parrainé le relâchement. Aujourd’hui que le mal est déjà fait, il ne sert à rien de nier l’évidence ou de se débiner. Que l’Etat reprenne de main ferme le bâton de la lutte qu’il avait relâché et trace la voie à suivre pour s’en sortir, avant que cette situation ne nous explose en pleine face.

L’info

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