vendredi, mars 29, 2024

Meurtre de Lamine Koïta à Fatick  : les 5 policiers prennent six mois ferme

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L’affaire «Lamine Koïta», qui a tenu en haleine la capitale du Sine pendant un peu plus d’un an maintenant, a connu son épilogue hier. Les 5 policiers impliqués dans la mort de ce jeune conducteur de vélotaxi, le 10 février 2020, ont été reconnus coupables de coups mortels et d’abus d’autorité par la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Fatick (Tgi) qui les a condamnés à une peine de 2 ans dont 6 mois ferme, en plus d’une amende de 151 millions de francs à payer solidairement aux victimes.

Reconnus coupables de coups mortels et abus d’autorité, les policiers Sidy Mohamed Sidibé, Omar Lô, Demba Kébé, Birame Faye et Souleymane Ly, impliqués dans la mort du jeune conducteur de vélotaxi Lamine Koïta, le 10 février 2020, ont été condamnés, ce 6 mai 2021, à une peine de 2 ans dont 6 mois ferme par la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (Tgi) de Fatick. En outre, ces éléments de la Section de recherches du Commissariat urbain de Fatick vont devoir payer solidairement aux victimes la somme de 151 millions en guise de dommages et intérêts, bien en deçà des 500 millions que le conseil de la partie civile, Me Bassirou Sakho, avait demandés lors de l’audience du 1er avril dernier. Ainsi, Aïda Seck, la maman du défunt Lamine Koïta, recevra 150 millions tandis que Djibril Dabo alias Petit qui a été arrêté en même temps que Lamine Koïta aura 1 million de francs. Cependant, il faut faire remarquer que le Tribunal n’a pas suivi le procureur de la République qui, lors de la première audience, avait requis contre les policiers incriminés une peine de 2 ans dont 3 mois ferme. Mais ils n’ont pas comparu lors de ce délibéré. Le Tribunal, selon notre source, va décerner un mandat d’arrêt à l’encontre de ces 5 policiers qui, une fois en prison, vont certainement regretter l’acte qu’ils ont eu à poser le lundi 10 février 2020.

Réagissant à chaud par rapport à ce verdict, la tante de Lamine Koïta, Astou Baly Seck, a exprimé un sentiment de satisfaction pour toute la famille du défunt. «Nous sommes toujours en deuil et nous continuons de pleurer notre fils. Pour nous, l’argent qu’on va nous donner n’a pas une grande importance parce que même si on nous avait payé 1 milliard de francs, cela ne vaudrait pas la vie de notre fils que nous aurions souhaité avoir toujours à nos côtés», a soutenu Mme Seck. Qui, dans la foulée, n’a pas manqué de vivement saluer le travail de la justice. «Nous nous félicitons de cette décision de justice à laquelle nous nous attendions. Si ces policiers n’étaient pas condamnés, nous nous serions demandé si nous sommes bien au Sénégal, considéré comme un Etat de droit», a-t-elle laissé entendre.

Cette affaire remonte au lundi 10 février 2020. Aux environs de 12h, les éléments de la Section de recherches du Commissariat urbain de Fatick recevaient un appel anonyme les informant de la présence de jeunes en train de fumer du chanvre indien au niveau de l’arène sise au quartier Mbou­bane. A l’arrivée des limiers, certains jeunes étaient parvenus à s’échapper, mais Amadou Lamine Koïta et Djibril Dabo ont, eux, eu la malchance d’être appréhendés. Conduits à bord d’un véhicule particulier à la plage de Malango, ces deux jeunes auraient été rudement tabassés par les policiers. Très mal en point et saignant du nez et de la bouche, Lamine Koïta a été ensuite acheminé à l’hôpital régional de Fatick où il décéda quelque temps après. Dans les heures qui ont suivi l’annonce de la mort de Lamino, comme on l’appelait affectueusement, ses camarades conducteurs de vélotaxi étaient descendus dans la rue et avaient mis la cité de Mame Mindiss sens dessus-dessous pour réclamer justice. Surtout que le rapport d’autopsie qui avait conclu à une mort naturelle n’avait convaincu presque personne. Après cinq jours d’émeutes, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Fatick, Abdoul Aziz Danfakha, qui tenait à faire éclater la vérité dans cette affaire, avait annoncé l’ouverture d’une information judiciaire lors d’un point de presse le 15 février 2020. Le 12 mars 2020, le juge d’instruction chargé de cette affaire avait inculpé les cinq policiers incriminés avant de les placer sous contrôle judiciaire.

lequotidien.sn

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