Le rappeur Malal Talla alias Fou Malade inter-pelle les autorités sur la situation des jeunes en proposant le hip hop comme alternative. C’était jeudi, lors de l’annonce de l’ouverture d’une formation pour les jeunes qui veulent s’initier aux métiers des cultures urbaines.
Le clash entre les rappeurs, détracteurs de systèmes, est ramené à un niveau individuel voire institutionnel. «Nous ne sommes pas des adversaires. Il faut garder les jeunes. Il est important de les écouter. La culture peut absorber un taux important de chômage», chante Malal Talla, alias Fou Malade.
C’était jeudi, lors de la présentation d’une plateforme de formation pour les jeunes intéressés aux métiers dans les cultures urbaines. «Le hip hop, c’est de l’énergie positive, c’est des solutions, une alternative. Beaucoup de jeunes ont été sauvés par le hip hop, ne sachant où aller», soutient le rappeur engagé. Le ministre de la Culture, tutelle des rappeurs, de répliquer à l’interpellation lui étant faite en tant qu’«autorité». «On a un projet commun de construire chacun dans ce qu’il sait faire. Il n’est pas question de détruire ses concitoyens», répond Abdoulaye Diop. En tout cas, ce n’est pas une première que les clashes, dans le jargon hip hop, sont envoyés aux autorités pour dénoncer ou plaide rune cause. On se souvient encore de cette visite du ministre dans la banlieue, dans les districts des cultures urbaines. Les acteurs culturels avaient égrené un chapelet de doléances à l’attention de la tutelle qui, à son habitude, s’est empressé de rassurer les acteurs de la culture. Abdoulaye Diop a été interpelé en marge de la présentation d’une initiative de formation des acteurs dans les métiers des cultures urbaines. Cela pour, disent les initiateurs, combler le manque de formation d’une bonne partie des acteurs de la culture. Les formations ont l’avantage d’aider les intéressés à apprendre à se renforcer dans le domaine des arts urbains. Ils pourront contribuer au développement des entreprises, industries culturelles jusque dans les collectivités et créer des éléments d’exportation, selon Abdoulaye Diop. C’était en présence de son homologue, Dame Diop, de la Formation professionnelle. M. Diop laisse entendre qu’il faut sortir des formations classiques pour investir d’autres secteurs qui ne sont pas sociaux. En cela, reconnait-il, les cultures urbaines ont un rôle à jouer. Le maire de Dakar, Soham El Wardini, a, pour sa part, laissé entendre que le projet de formation trace un chemin d’espérance pour la jeunesse sénégalaise. Auteur d’une thèse sur la musique sénégalaise, Pr Ibrahima Wane indique que les formations s’imprègnent des besoins pour faire émerger un produit culturel. «Un projet pour partir de ce que nous sommes et de ce nous voulons être», dira Amadou Ba, de la maison des cultures urbaines. Ajoutant que la formation vise à combler la faiblesse de ressources humaines et le refus de la «folklorisation» à outrance.
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