jeudi, mars 28, 2024

Tabaski : à Saint-Louis, les marchés affichent une affluence timide

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Les marchés de la commune de Saint-Louis (nord) n’ont pas encore affiché leur affluence habituelle à une semaine de la célébration de la fête musulmane de l’Aïd el-Kébir, communément appelée Tabaski.

Les personnes interrogées évoquent la pandémie du coronavirus qui, selon eux, a fini d’affecter le « pouvoir d’achat de tous les Sénégalais », particulièrement les bourses faibles.

Daouda Fall, habitant au quartier populaire Pikine, dans la périphérie de Saint-Louis, ne cache pas ses ’’inquiétudes’’, par rapport à cette fête de tabaski célébrée en pleine pandémie du COVID-19.

Selon lui, les pères de familles ont un grand souci pour le mouton de sacrifice, car les béliers sont rares et les prix ont flambé, à des montants qui varient entre 150.000 francs à 200.000 francs Cfa. Les rares moutons qui coûtent moins de 100.000 francs Cfa et 50.000 francs Cfa, sont considérés comme « de petits ruminants ».

« J’ai déjà sensibilisé ma famille sur les dépenses pour cette fête de tabaski et les enfants pourront se contenter des habits utilisés durant la Korité, où presque personne n’a pu prier ou faire autre chose, car c’était l’état d’urgence et le couvre-feu », ajoute-t-il.

Bineta Faye, une mère de famille, souligne quant à elle la nécessité de s’adapter à toutes les circonstances.

« Mon mari faisait des dépenses pour toute la famille, aujourd’hui situation oblige, je vais essayer de faire moins de dépenses, car si on a le mouton, c’est déjà bon et les accessoires suivront », conseille-t-elle.

Selon elle, plusieurs femmes ont pu épargner avec les tontines ou d’autres astuces en vue d’ »assurer les petites dépenses pour soulager les pères de familles ».

Chez les tailleurs, ce n’est aussi pas le ’’grand rush », selon Mamadou Khouma. Tailleur complet et traditionnel au marché Ndar-Toute, il a évoqué la rareté de la clientèle en cette veille de la fête de la tabaski.

« Nous proposons des habits prêts à porter qu’on expose et que l’on propose aux clients’’, fait-il savoir.

Selon lui, plusieurs personnes préfèrent marchander les demi-saisons, grand boubous ou caftans déjà bien cousus avec toutes les tailles que d’acheter les tissus pour ensuite payer la couture. « Aujourd’hui, on s’adapte, car la situation l’exige », signale-t-il.

Son collègue Aly Seck souligne qu’il a une clientèle bien fidélisée, particulièrement des femmes qui amènent leurs tissus bien avant la célébration de la fête. Ce qui fait, a-t-il ajouté, qu’ils ont toujours du travail malgré cette pandémie du coronavirus.

Les tailleurs se sont engagés dans la confection des masques en réponse à la riposte contre cette maladie engagée par les autorités étatiques, note Seck, soulignant toutefois qu’ils n’ont pas gagné « grand-chose ».

Du côté des opérateurs de transfert d’argent, ils ressentent « durement la pandémie », car selon Ousmane Wade, la clientèle est surtout intéressée par de « petits dépôts ou retraits d’argent ».

Selon lui, leur chiffre d’affaires a terriblement baissé, car toutes leurs activités économiques étaient au ralenti durant le début de la pandémie et pendant 4 mois d’inactivité, face à toutes les mesures prises par les autorités administratives et sanitaires.

« Aujourd’hui, les activités ont repris, mais on note toujours les séquelles », se désole-t-il.

Il a noté qu’avant la pandémie, surtout en cette fête de tabaski, pour le transfert, comme pour le dépôt, les chiffres d’affaires s’évaluaient à des millions de francs Cfa.

« Les plus gros transferts venaient des émigrés de la diaspora, mais pour cette fête de tabaski prévue vendredi 31 juillet, les affaires ont subi une baisse énorme », ajoute-t-il.

Malgré la pandémie du coronavirus, certains marchands commencent à occuper les grandes artères de la ville pour proposer des articles comme des chaussures, des ustensiles, etc., à « des prix abordables ».

Certains sénégalais, plus optimistes, soulignent que malgré la pandémie, la tabaski sera célébrée dans la plus grande joie, car « c’est la seule grande fête pour les retrouvailles familiales ».

« Les musulmans vont sacrifier à la tradition, car c’est une recommandation divine et Dieu assistera tous les fidèles », soutient El Hadji Malick Dème, appelant à respecter les consignes sanitaires, comme par exemple, le port obligatoire de masque.

APS

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