vendredi, mars 29, 2024

Rétro-viseur : Le 23 juin, la « glorieuse » révolution sénégalaise

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Par Samba Ardo Ba
Un mouvement. Une manifestation populaire jamais vue. Une unité nationale sans faille. Mais surtout une date. Quand on regarde dans le rétroviseur,  tout semble si loin. On ferme les yeux. Flux et reflux d’images, un  jeudi noir de fumée, une  barricade policière qui a sauté sous la pression du Peuple, une procession coléreuse de manifestants désireux de changer un calcul politique, une tartufferie nourrie  par un président trop ambitieux. Un surf sur l’histoire politique du Sénégal ou le passé fécond, le présent pour paraphraser la romancière Mariama Ba. Si les mots ont un sens, le 23 juin aura été un jour historique. Une date gravée a jamais dans les annales, un grand coup de pied dans nos fourmilières mentales. Quand on regarde donc dans le rétroviseur,  tout semble si près, mais si loin. Pas trop certes,  mais assez loin quand même car cette riposte si elle avait été une fille, elle soufflerait ses neuf bougies  d’anniversaire et les invités diront   «  waaw mais elle a grandi  ». Et pourtant que n’a t-elle fait cette rispose pour que sa mémoire soit honorée comme une grande?
Vous vous rappelez du 23 juin  2011 ? Le Sénégal venait de vivre un tournant décisif de son histoire. Un nouvel ordre social venait de naitre, une nouvelle  organisation comme des « justiciers » pour remettre de l’ordre dans les rangs. Et comme on dit pour affronter « l’horreur », il ne faut pas avoir peur de la nommer, ni de la regarder en face. Et l’horreur avait pris la face humaine. Le  mouvement du 23 juin fut un combat pour exiger le retrait d’un projet de loi sur la vice-présidence. Un  combat pour dire non à l’adoption du  projet de réforme constitutionnelle d’un “ticket présidentiel” -comprenant un Président et un Vice-président susceptibles d’être élus au premier tour avec seulement 25% des suffrages exprimés.
La  « révolution citoyenne » avait été  organisée sur tous les fronts. Les manifestants par milliers avaient pris position devant le portail de l’Assemblée, dans un face à face tendu avec des policiers anti-émeutes qui avait fait des blessés. Partout la société civile et notamment le mouvement « Y’en a marre » mène la danse du guerrier.
Et l’affaire du « ticket présidentiel » qui a enflammé la rue sénégalaise a comme un aimant attiré d’autres  composantes de la société : jeunes, opposition,  syndicats, entre autres. Tous ont accordé leur violon pour ne pas dire leur énergie, leur temps pour porter ensemble un seul combat  sous le commandement d’un seul chef : la constitution et avec un seul mot d’ordre, libérer l’otage potentiel qu’est la démocratie. Des manifestations qui ont été violemment réprimées et ce dans différentes villes du pays avec une série d’interpellations. 
Cette mobilisation citoyenne avait contraint le Président Wade à renoncer à son projet dont beaucoup avaient compris le ruse avec une toile de fond tissée par un esprit stratège pour transmettre le  pouvoir au fils « prince » Karim qui occupait dans le gouvernement l’équivalent de 4 ministères. 
Les enseignements c’est que cette date du 23  juin 2011 avait balisé le terrain en créant les conditions d’un 25 Mars 2012. L’adage le malheur des uns fait le bonheur des autres s’est concrétisé et l’heureux élu s’était connu. Les Dieux de la victoire avaient choisi  le camp de Macky Sall gagnant de l’élection présidentielle. 
Et depuis les mentalités trop pacifistes ont reçu une dose d’adrénaline avec un format XXL qui éveille tous les sens et les met à rude épreuve. Dorénavant, le cri de guerre est connu. Rien ne sera plus jamais comme avant. Aujourd’hui, les esprits activistes veillent au grain et les faits déjà connus et vécus   enseignent qu’aucun Président n’est à l’abri de la  vindicte populaire. L’histoire nous rappelle constamment comme un marque page que si la mission républicaine est tripatouillée le peuple sera toujours là comme un bouclier et aucun Président,  oui aucun président ne sera épargné. Le rétroviseur dans la circulation de la gestion du pouvoir nous informe qu’en cas de mauvaise conduite, le président  ne pourra pas échapper à la vérité des urnes.

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