Un artiste talentueux, un régulateur social et acteur de développement. Voilà les maitres mots des témoignages des foukladounabé sur le Roi du Hoddu , inhumé vendredi dernier dans la cour de sa mosquée à Sikilo, un quartier populeux de la commune de Kolda.
Pour le Kalife Général de Saré Mamady, « c’est un homme multidimensionnel qui vient de partir. Le Fouladou a perdu un monument ».
Son talent force « l’admiration, le respect et l’estime » renchérit un acteur culturel trouvé dans la maison mortuaire.
Léhibe Aïdara de rappeler que Djengui s’est formé au Mali et que son instrument à quatre cordes lui a permis de voyager un peu partout dans la sous région et en Europe. Ainsi, a-t-il pu faire fortune pour « soutenir sa famille et ses proches parents, construire des maisons, sa mosquée, faire le pèlerinage à la Mecque et envoyer ses épouses au lieu Saint de l’islam » entre autres, précise le guide religieux.
En sa qualité d’acteur de développement, l’artiste a aussi marqué son temps dans le combat contre l’exode rural rural notamment le phénomène des « Dabobés ». Ceci en encouragent les jeunes d’émigrer en lieu et place d’être être employés comme saisonniers au nord du pays. Et quand le contexte est devenu difficile pour migrer, il a su sensibiliser les jeunes pour qu’ « ils restent et cherchent à réussir ici au Fouladou », a expliqué M Aidara.
En somme, les fouladounabhé retiennent de ce griot Bambado « sa générosité, son rôle de régulateur social, de messager de la paix » qui a procuré de « la joie et l’allégresse à des générations » qui pleurent leur artiste préféré. Tout en se posant des questions préoccupantes : « Quel est l’avenir du Hoddu au Fouladou ? Qui pour assurer la relève ? ».
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