samedi, avril 20, 2024

Contribution : Libération de Monsieur Khalifa Sall (Par Papa Waly DIOUF)

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L’on ne peut que se réjouir de la mise en liberté d’une créature humaine quel qu’en soit son rang social. Il est vrai que la grâce présidentielle est une prérogative du Président de la République.

Aucun reproche fût-il démagogique ne saurait priver cette décision de sa substance institutionnelle. Si vraiment nous demeurons tous attachés à notre Constitution.

Quand bien même sa révision, comme certains acteurs politiques le soutiennent, démange les lèvres. Sauf que l’intérêt d’une telle révision de la Constitution ne doit, en aucun cas, être dicté par l’opportunisme des ambitions narcissiques et politiciennes.  C’est hors périodes des enjeux électoraux que l’engagement moral et  citoyen des hommes politiques doit se manifester.

En invitant le président de la République et l’ensemble de la société civile à réfléchir sur l’intérêt d’amender la Constitution en vue des prochaines échéances. Une telle initiative à l’actif des partis d’opposition leur  donnerait davantage de crédit auprès des citoyens. La crispation qui règne dans l’arène politique aurait baissé en intensité.

En effet dans un contexte politique sapé par le déséquilibre des rapports de force, il a été reproché au candidat Macky Sall, dans le branle-bas des élections présidentielles de février 2019, de se débarrasser des opposants politiques susceptibles de lui faire ombrage.

La libération postélectorale de Monsieur Khalifa Sall amusera davantage la galerie de l’opposition. Un consensus sur le choix du leadership les  divise. Surtout que les traditionnels partis d’opposition (PS, PDS) ne tiennent que sur leurs pieds d’argile.

L’intrusion d’un parti naissant comme PASTEF bouscule les pronostics d’une logique des urnes.

La capacité de nuisance et de divertissement du candidat Macky Sall peut se poursuivre à l’aune de la ruse russe si bien menée par Vladimir Poutine. Si toutefois le président porte son choix sur un dauphin politique crédible !

L’équation politique pourrait se compliquer davantage au profit du président Macky Sall si celui-ci daignait gracier Monsieur Karim Wade. La cacophonie autour de son inéligibilité amusera si bien toute la galerie que les opposants passeront plus de temps à crier leur révolte qu’à se préparer à construire leur propre légitimité.

Au-delà de l’équation politique, il convient à juste de s’interroger sur la question de l’égalité de droit et de chance de tous les citoyens sénégalais. À en croire aux témoignages d’anciens détenus de la prison de Rebeuss, via les réseaux sociaux y compris dans des chaînes de télévision privée, des compatriotes qui ont enfreint la loi séjournent en milieu carcéral sans que leur cas ne soit étudié.

Et des fois pour des délits mineurs; contrairement aux délits d’escroquerie commis au préjudice du peuple sénégalais dont les présumés se retrouvent du jour au lendemain graciés !

Nous devons nous rendre à l’évidence que 《c’est la voix du peuple démocratique qui donne de la voix aux citoyens investis à la représentation nationale. 》

Les prérogatives de la  Constitution sénégalaise qui inspirent la trompette de la grâce présidentielle ne doivent point créer des mélodies contradictoires. Non plus laisser penser qu’il y a un Sénégal d’en haut et un Sénégal d’en bas.

Cet élan de grâce auquel sont habitués les sénégalais, à l’occasion de la fête de l’indépendance du pays nous semble-t-il, peut advenir à toute autre période de l’année !

Peut-être qu’un jour, cette  possibilité de recouvrer la liberté, à l’instar du cas de Monsieur Khalifa Sall, sera élargie de façon démocratique à l’ensemble des citoyens qui sont entre les mains de la justice du Sénégal ?

Papa Waly DIOUF

Consultant en Communication politique

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