jeudi, avril 18, 2024

Les Etats-Unis clouent au sol tous les Boeing 737 MAX

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Donald Trump a fini par céder à la pression en annonçant mercredi que tous les Boeing 737 MAX allaient être cloués au sol, se ralliant au consensus international sur ce nouvel avion du constructeur américain après deux accidents tragiques en moins de cinq mois.

« Nous allons décréter en urgence l’interdiction de tous les vols des 737 MAX 8 et 737 MAX 9 », a déclaré le président américain depuis la Maison Blanche. « La sécurité des Américains, et de tous les passagers, est notre priorité absolue », a-t-il assuré.

Le PDG de Boeing Dennis Muilenburg a réagi, renouvelant sa « confiance totale en la sécurité du 737 MAX » tout en affirmant que la recommandation d’immobiliser temporairement cette flotte d’avions était à l’initiative du constructeur pour rassurer le grand public.

La décision de clouer au sol les Boeing 737 MAX est justifiée par de nouvelles données satellitaires, collectées, analysées et fournies par le Canada montrant que la trajectoire de l’avion d’Ethiopian Airlines qui s’est écrasé dimanche présente des similarités avec celle de Lion Air, accidenté fin octobre, a annoncé la FAA, le régulateur aérien américain.

« J’ai pris cette décision (…) en toute indépendance », a affirmé Dan Elwell, responsable par intérim de la FAA, sur CNBC, assurant qu’il n’avait pas reçu de pression.

Washington a annoncé l’interdiction de vol peu après le Canada, qui, jusqu’à mercredi, était le seul pays à accompagner les Américains dans leur refus de suspendre des airs cet aéronef.

Plus tôt, les autorités canadiennes avaient elles-mêmes révélé la collecte de nouvelles informations laissant à penser que la tragédie d’Addis Abeba, qui a fait 157 morts, avait des points communs avec l’accident meurtrier de la compagnie indonésienne qui a tué 189 personnes.

Les experts ont comparé le profil des deux vols et constaté « des parallèles » dans leurs trajectoires dépassant « un seuil de ressemblance quant aux causes possibles de l’écrasement en Ethiopie », avait expliqué le ministre des Transports Marc Garneau.

L’enquête de l’accident de Lion Air a pour le moment mis en cause un dysfonctionnement sur le système de stabilisation en vol destiné à éviter un décrochage de l’avion, le « MCAS » (Maneuvering Characteristics Augmentation System). Le MCAS, conçu spécialement pour les 737 MAX afin de remédier à des moteurs plus gros et plus lourds que ceux équipant les 737 d’ancienne génération, met l’avion en « piqué » lorsque l’appareil est en décrochage afin de regagner de la vitesse — sur la base d’une appréciation erronée dans ce cas.

Le Canada a dévoilé ces informations alors que plusieurs pilotes américains ont eux-mêmes rapporté en octobre et novembre, sur une base de données anonymes de la NASA, avoir été confrontés à un dysfonctionnement du MCAS.

Ils ont toutefois réussi à éviter un accident car ils avaient été informés et entraînés à faire face à ce potentiel incident.

– Boîtes noires en France –

Depuis lundi, les pays et autorités aériennes en Asie, en Europe, au Moyen-Orient avaient refusé les uns après les autres l’accès à leurs couloirs aériens au 737 MAX. Le Chili a fait de même mercredi, en annonçant l’interdiction des vols de Boeing 737 MAX 8.

Tous les yeux sont désormais rivés sur les deux boîtes noires de l’appareil d’Ethiopian Airlines, qui seules, peuvent donner l’enchaînement précis des événements.

Retrouvées dès lundi, elles vont être transférées jeudi au Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) français pour y être analysées, à la demande de l’Ethiopie qui ne dispose pas de l’équipement nécessaire à leur lecture.

Le décryptage de ces boîtes contenant les paramètres du vol, pour l’une, et les conversations et alarmes du cockpit, pour l’autre, ainsi que l’interprétation de ces données, demande une grande expertise.

M. Elwell de la FAA a indiqué qu’elles avaient été « endommagées » pendant l’accident, le MAX 8 ayant été pulvérisé à son impact sur le sol.

En Ethiopie, des proches des victimes – kényanes, chinoises, américaines et canadiennes – de ce vol qui reliait Addis Abeba à Nairobi, se sont rendus mercredi sur le lieu de l’accident, un champ à 60 km à l’est de la capitale du pays.

Dans un entretien à CNN, le PDG d’Ethiopian Airlines, Tewolde GebreMariam, qui a lui aussi relevé les similarités avec la catastrophe de Lion Air, a assuré que les pilotes de l’appareil avaient reçu une nouvelle formation sur les particularités du 737 MAX 8 après l’accident de la compagnie indonésienne.

Comme dans le cas de Lion Air, la chute du Boeing d’Ethiopian Airlines a eu lieu peu de temps après le décollage et les appareils ont connu des montées et des descentes irrégulières juste après avoir décollé.

L’interdiction de vol pour un avion récent est un camouflet inédit dans l’histoire de l’aviation civile. Pourtant, elle ne devrait pas perturber sérieusement le trafic aérien mondial. Quelque 370 appareils de cette famille volent dans le monde aujourd’hui. Environ 19.000 avions d’au moins 100 passagers sont en service au niveau international, tous modèles confondus, selon des données d’Airbus.

Peu après l’annonce du régulateur aérien américain, les passagers de l’aéroport de Miami, qui devaient voler sur un 737 MAX, attendaient patiemment d’embarquer sur un autre avion. RTL

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