vendredi, avril 19, 2024

« J’ai la musique dans le sang… », dixit Abdourahmane Mansaly alias Oudji

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Les montagnes sont faites pour être gravis. Cette maxime, Abdourahmane Mansaly alias Oudji l’a bien assimilé. Pour lui, partir de rien pour devenir quelqu’un dans un monde où tout est en concurrentiel, c’est possible. Oudji, un jeune rappeur qui a quitté son village natal, Kounayan, vit à Dakar pour poursuivre sa passion. Il force la hiérarchie dans ce domaine. Dans la capitale Sénégalaise, Abdourahmane Mansaly n’hésite pas à remuer ciel et terre pour réaliser son rêve de grand artiste. Malgré les difficultés financières, son new single intitulé « Pabbi Litté » va être disponible, ce 17 mars et viendra s’ajouter à ses quatre singles, déjà sur le marché. Très courageux, ce porteur des sans voix s’est confié à nos confrères de Xalat.info.

Entretien : « Mon nom c’est Oudji. Je suis artiste chanteur. A l’état civil, je m’appelle Abdourahane Mansaly, natif de Kounayan. C’est un neveu qui m’a donné ce nom. Nous avions un groupe d’amis et en tant que jeunes rappeurs, tous mes amis avaient chacun un surnom, comme nom d’artiste, sauf moi.

De retour à la maison, j’ai interrogé mon neveu. Sans hésiter ce dernier qui arrivait fraichement de Ziguinchor, m’a dit désormais tu porteras le nom de « Oudji » lequel nom se trouve être le sien. Voilà, comment nous en sommes arrivés… » « …aujourd’hui, je suis le seul rescapé, tous les autres ont abandonné… » « J’ai commencé ma carrière musicale en 2009 avec des amis. Nous avions créé un groupe appelé « Casa Kambeng » de Kounayan. On a cheminé ensemble jusqu’en 2012. Je confirme qu’aujourd’hui, je suis le seul rescapé. Les autres ont abandonné sous les menaces de leurs parents. Alors j’ai décidé de faire une carrière solo. J’ai aussi décidé de quitter le village pour aller tenter ma chance dans les grandes villes comme Dakar. Ici, je travaille dur pour financer mes projets.

En 2016, j’ai remarqué une petite amélioration dans ma vie d’artiste. Aujourd’hui j’ai quatre singles dans le marché. J’ai même lancé un projet intitulé « DFF » (Diom Foulla akk Fayda) avec lequel on s’est engagé à produire un son tous les deux mois. On y travaille et on est presque à la fin du projet ». « Je rêvais d’être un écrivain… c’est inexplicable, j’ai la musique dans le sang… » « Ce qui m’a poussé à faire de la musique, c’est inexplicable. Car tout est arrivé naturellement comme ça.

Je peux dire que j’ai la musique dans le sang. Mes parents ne sont pas artistes bien évidemment, mais j’ai des grand frères et neveux musiciens. Pour moi, la musique est le seul moyen qui me permet de porter la voix des sans voix et de me faire plaisir bien sûr. Depuis tout petit, Je rêvais d’être écrivain mais Dieu en a décidé autrement. Je prépare même mon nouveau single qui va être disponible ce 17 Mars 2019 ». « …mon new single ‘Pabbi litté’, c’est pour rendre hommage à tous les travailleurs… »

« Le titre de mon nouveau single c’est « Pabbi litté », en Balante ou « door waarr » en Wolof. Le texte s’inspire des réalités que nous vivons au quotidien. Dans cette chanson, je rends hommage à tous les travailleurs. A tous ces gens qui se lèvent tôt pour aller travailler. Ils ont compris que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. Il ne faut pas tout s’attendre des autres. Surtout de nos frères et sœurs qui vivent à l’extérieur. On doit se battre pour obtenir ce qui nous appartient. Cela nous permettra de garder notre dignité ».

« … mon objectif dans la musique c’est revaloriser la culture et la langue Balantes… » « Je veux vraiment à travers la musique revaloriser la culture et la langue Balantes. Nous faire connaitre à travers tous les pays du monde. En quelque sorte, la musique sans frontière. J’aime mon ethnie. Pour preuve, mes premiers singles sont chantés, en grande parti, en Balante. Comme je l’ai dit je veux jouer le rôle de porteur de voix des sans voix. » « …Le groupe Njaama Niaaba nous relancés sans se rendre compte du bien qu’il a fait pour nous… »

« J’entretiens d’excellentes relations avec les artistes que je connais pour le moment. Le groupe Njaama Niaaba est pour nous, jeunes artistes, une référence. C’est un groupe qui nous a lancés sans le savoir. C’était en 2009, quand on a reçu leur appel nous informant que nous allions jouer la première partie de leur concert, organisé à Djibanar, Département de Goudomp. On était tous fous de joie. On se disait, voici l’occasion de se montrer à la face du monde. Un coup qu’on avait réussi. Le lendemain du concert tout le monde parlait de notre prestation. Je peux dire c’est cela qui avait poussé mes parents à me laisser faire de la musique. Au début ils opposaient à ce projet. Depuis lors, je participe à de grands concerts. J’ai joué un concert en Guinée Bissau ; à Rufisque également lors de leur 14ème édition du festival de Rufisque, et tant d’autres ».

« Trop de difficultés, le métier ne nourrit pas son homme. Je partage mon argent en trois… » « En tant que jeune artiste qui vient de se lancer dans la musique, je rencontre d’énormes difficultés. Pour le moment, je peux dire que c’est un métier qui ne nourrit pas son homme. Je me décarcasse avec mes faibles moyens. Je divise le peu d’argent que je gagne en trois : besoins personnels, besoins familiaux et pour mes productions musicales. A Goudomp qui est mon département, il n’y a pas de centres culturels. On n’a pas de locaux pour faire nos répétitions ; surtout lorsque vous avez un concert de renom. C’est ce qui a plus motivé mon déplacement sur Dakar. Les autorités locales doivent nous soutenir. J’appelle tous les labels, les bonnes volontés à venir en aide à ces jeunes artistes qui veulent exprimer leurs talents. »

« …Buzz Daddy et Siaka Mané me facilitent la voie… j’irai en Guinée Bissau… »« Je remercie ma famille, les amis et tous ceux qui me soutiennent et m’encouragent tous les jours. Mon jumeau, mon frère Buzz Daddy, qui est en train de tout faire pour me mettre dans de meilleures conditions de travail. Chapeau à Siaka Mané, il facilite ma voie dans la carrière musicale. A mes amis de la Guinée Bissau avec lesquels je travaille en parfaite collaboration. D’ailleurs je vais m’y rendre en Juin pour les besoins musicaux. Ma vision, c’est la musique sans frontière. Tous ces gens-là, croient vraiment en moi. A vous aussi les journalistes de Xalat.info, je vous souhaite pleins succès ».

Xalat.info

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