vendredi, mars 29, 2024

Les trois leviers de El Hadji Ibrahima Sall pour réformer l’Etat

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La réforme de l’Etat est dans toutes les lèvres au Sénégal. Suffisant pour l’économiste El Hadji Ibrahima Sall de recommander, dans un entretien paru dans le journal Le Soleil de ce vendredi 11 janvier 2019, la combinaison de la loi de finances, des audits de qualité et des instruments du management public pour réussir cette mission.

« En effet, il existe trois leviers pour réformer l’Etat. Je recommanderais personnellement dans le cas du Sénégal : la loi de finances, les audits de qualité et les instruments du management public. Selon la pondération choisie entre les différents leviers, le pilotage de la réforme sera confié à un ministère technique ou alors au Premier ministre », a-t-il dit.

Sur la question du Budget, il rappelle que « c’est la mode actuellement en France, où depuis quelques années, la réforme de l’Etat est rattachée aux Comptes publics et au Budget ».

« Elle correspond, à une volonté de rendre le budget de la nation plus lisible et de l’orienter vers des objectifs de politiques publiques claires dont il faut rendre compte », dit M. Sall, président et fondateur de l’Université Polytechnique de l’Ouest africain.

Ainsi, ajoute-t-il, « la redéfinition des missions autour de programmes, rattachés chacun à une ligne budgétaire dédiée, permet de faire une budgétisation orientée vers les performances ».

« Le budget passe d’une logique de moyens à une logique de résultats, avec l’instauration d’une nouvelle liberté des gestionnaires des programmes et des responsabilités nouvelles conférées au management », soutient l’ancien ministre du Plan (1998-2000) sous le gouvernement socialiste d’Abdou Diouf.

Selon lui, « les responsables de programmes pourront donc définir une stratégie, s’engager sur des objectifs précis, rendre compte des performances par des indicateurs de résultats pertinents ».

« Dans une telle démarche, estime l’économiste, l’introduction d’un système de rémunération au mérite s’impose et la mobilité des emplois est facilitée pendant que la réingénierie des processus accompagne cette réforme de l’Etat. »

« A ce dispositif déjà opérationnel, pourraient se greffer des Stratégies ministérielles de réformes (SMR) et des Plans pluriannuels de modernisation (PPM) afin de programmer les changements de manière cohérente et lisible », préconise encore M. Sall, diplômé de plusieurs universités françaises et américaines et leader du parti « Demain la République ».

L’économiste relève par ailleurs que « la démarche par les audits constitue un apport essentiel pour moderniser les services publics », soulignant que ces audits sont effectués au niveau ministériel et interministériel sur des thématiques précises (…).

El Hadj Ibrahima Sall insiste aussi sur la nécessité de porter « une attention particulière », dans la future réforme, « à une politique systématique d’accueil et de service à l’endroit des usagers du service public ».

« Cette politique de service aux usagers devra être développée dans tous les services publics : structures hospitalières, police, gendarmerie, tribunaux, écoles, organisations publiques, guichets d’entreprises. Des Comités d’usagers des services publics (CUSP) pourront être mis en place au niveau de l’Etat central tout comme au niveau des collectivités », suggère-t-il.

« Les agents de la fonction publique doivent comprendre que le premier acte administratif constitue l’accueil. Et que tout usager qui se présente devant une administration est un citoyen désemparé qui a besoin d’assistance », insiste M. Sall.

APS

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