mercredi, avril 24, 2024

Gambie – Incidents de Faraba Banta : Cinq policiers arrêtés !

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24 heures après la journée sanglante de Faraba Banta, la machine judiciaire mise en branle, révèle ses premiers résultats. En effet, le Bureau de l’Inspection générale de la police (IGP) a annoncé qu’à la suite de cet incident du 18 juin 2018 qui a coûté la vie à deux jeunes écologistes et blessé plusieurs autres, l’enquête a permis de mettre la main sur des présumés responsables, rapporte une source proche du dossier.

Il s’agit de cinq officiers paramilitaires  de l’unité d’intervention policière (PIU), qui ont été arrêtés et leurs services suspendus. Ces officiers sont deux commandants de champ – le surintendant Baboucarr Cham, l’ASP Musa Fatty  – Nuha Colley, Momodou S. Jallow et Musa Badjie.

Six civils sont également interpelés : Ousman Jassey,  Sunkaru Jarju, Bakary Badjie,  Salifu Darboe et Modou Kujabi .

Le bilan officiel révèle que Bakary Kujabi alias Seffo et Ismaila Bah ont perdu la vie au cours des confrontations alors que six civils et seize policiers ont été blessés.

Le dégât matériel de ce conflit minier reste lourd.  

« Deux chenilles et cinq camions ont été vandalisés et incendiés. Le poste de garde de la police a été incendié et quatre bâtiments ont été incendiés tandis que trois autres ont été vandalisés », rapporte le journal en ligne Freedom.

Situé au sud de la Gambie, Faraba est dans la région de la côte ouest. Ses habitants sont mécontents de la présence d’une compagnie d’extraction de sable dans la localité, appelée Julakay Engineering and Construction Company (JEC). Julakay est accusé d’exploitation et de dégradation de l’environnement de surcroit leur terre de culture du riz.

. Fajara: Lundi 18 juin 2018 – La Gambia Press Union (GPU) condamne avec la plus grande fermeté l’agression du journaliste Pa Modou Bojang par le personnel de l’Unité d’intervention policière (PIU) du village de Faraba, Kombo East.

Un journaliste agressé, humilié, mis en taule  et son matériel confisqué

Témoin oculaire des violences policières à  Faraba Banta, le journaliste Pa Modou Bojang a frôlé la mort .Notre confrère qui est allé sur les lieux dans la matinée pour avoir des nouvelles  s’est retrouvé entre les griffes des policiers qui nourrissent une haine viscérale à l’endroit des journalistes. Comptant sa mésaventure, il déclare avoir été physiquement agressé avant d’être arrêté et  mis en détention pendant 6 heures au poste de police de Brikama.

« Je suis arrivé sur les lieux le matin. Il n’y avait pas de police à l’époque. J’ai fait mes interviews et rassemblé les faits. Pendant ce temps, j’ai vu le camion de la police accélérer vers le village. Le personnel de la CEP a commencé à tirer des balles. J’ai couru pour la couverture .Un membre du personnel m’a trouvé. Je me suis identifié en tant que journaliste. Il m’a conseillé de rester en sécurité. Un des villageois a été blessé à la jambe. J’en ai été témoin mais je n’ai pas pris de photos.

Un des membres de la police est venu par derrière et a demandé ce que je faisais là. Il m’a giflé au visage dès que je lui ai dit que j’étais journaliste. Il m’a abreuvé d’insultes de mère  et m’a dit que  les journalistes avez détruit ce pays et  que si Yaya Jammeh était là,  aurions tous été tués.

« Je leur ai dit que j’avais subi une chirurgie cardiaque; que j’ai un stimulateur cardiaque sur moi. Mais le passage à tabac devint encore plus brutal alors que plus de personnel le rejoignait pour me battre. J’ai été blessé dans ma tête et ma gencive ainsi que dans d’autres parties de mon corps. J’aurais pu mourir. J’ai de la chance d’être en vie.  »

Le journaliste Bojang a été libéré vers 18 heures sans inculpation. Il n’a cependant pas pu récupérer son enregistreur audio auprès de la police. Il subira un examen médical pour déterminer l’étendue et les complications de sa blessure.

Le syndicat des journalistes condamne : « ça suffit !»

Gambia Press Union (GPU) a fait des efforts pour parler au responsable des relations publiques de la police gambienne, mais ce dernier reste injoignable.

Le GPU se dit profondément préoccupé par recrudescence des attaques contre les journalistes en service ces derniers temps. Il appelle donc l’administration de Barrow à diligenter  une enquête complète sur cette affaire.

« Ça suffit », a déclaré le secrétaire général du GPU. Pour Saikou Jammeh, ces attaques représentent un pas en arrière pour la liberté de la presse en Gambie. « Nous prendrons toutes les mesures appropriées et nécessaires pour que les auteurs de cette attaque soient traduits en justice et que le journaliste soit dédommagé pour les préjudices  subis », ajoute le syndicaliste.

Engagé, le GPU se dit prêt et disposé à continuer à impliquer les autorités de l’Etat en vue de promouvoir un environnement favorable à la liberté de la presse, en particulier en ce qui concerne la sécurité des journalistes. (sedhiounews)

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