jeudi, mars 28, 2024

Attaques chimiques en Syrie: Pas de consensus au Conseil de sécurité de l’ONU

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Le Conseil de sécurité de l’ONU a rejeté mardi, faute de voix suffisantes, un projet de résolution proposé par la Russie, qui visait à soutenir une enquête à Douma en Syrie de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Le texte n’a recueilli que cinq voix en sa faveur, alors qu’au moins 9 voix sont nécessaires. Quatre pays ont voté contre et six se sont abstenus. Précédemment, un texte américain (qui créait notamment un mécanisme d’enquête indépendant sur l’usage d’armes chimiques en Syrie) avait fait l’objet d’un veto de la Russie, et un autre texte russe avait, de la même manière, été rejeté par manque de voix favorables. Les trois votes prévus mardi au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite des attaques chimiques présumées de samedi à Douma et imputées au régime de Bachar al-Assad, n’ont ainsi rien donné.

Basée à La Haye aux Pays-Bas, l’OIAC a indiqué mardi qu’elle allait envoyer « sous peu » des enquêteurs à Douma, près de Damas. Cette instance, invitée par Damas qui nie l’existence de l’attaque chimique présumée, n’a cependant pour mission que de confirmer ou d’infirmer l’usage d’armes chimiques, sans en identifier les utilisateurs. C’est ce qu’a pointé le Royaume-Uni, justifiant ainsi son vote contre la proposition russe. « Il n’y a pas besoin d’une résolution de l’ONU pour soutenir une mission de l’OIAC en Syrie », a fait aussi valoir un diplomate occidental sous anonymat. Un déplacement de l’OIAC va prendre combien de temps? Quel accès sur le terrain? Comment garantir qu’un « nettoyage » ne sera pas fait avant sur le lieu des attaques?, s’est-il interrogé.

Annoncé mardi matin par le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, le texte russe est « précipité » et n’a donné lieu à aucune négociation, ont aussi relevé des diplomates occidentaux. Ce texte évoquait une « préoccupation profonde » du Conseil de sécurité, « alarmé » par les allégations sur un recours aux armes chimiques le 7 avril, dans des attaques qui ont fait au moins 40 morts.

La Russie, soutien du régime de Damas, continue toutefois de rejeter les accusations d’usage d’armes chimiques, qui n’aurait pu se faire, selon les Occidentaux, qu’avec le soutien ou au moins à la connaissance de Moscou.

Les représentants des Etats-Unis et de la Russie se sont mutuellement accusés lors des échanges verbaux au Conseil de sécurité: Nikki Haley est « très douée pour les menaces » et son pays se dirige dangereusement vers « la confrontation », a estimé l’ambassadeur russe, lui-même accusé par la première de « saccager la crédibilité du Conseil ». La session avait pourtant été précédée d’une longue et chaleureuse poignée de mains entre Vassily Nebenzia et son homologue américaine.

Les tractations au sein du Conseil de sécurité s’étant révélées stériles, une réponse militaire sous la forme de frappes occidentales visant les forces du régime syrien ou de ses alliés semble entre-temps de plus en plus probable. Signe possible d’une action imminente, le président américain Donald Trump a annulé un déplacement prévu en fin de semaine au Pérou afin de continuer à gérer le dossier syrien. Son ministre de la Défense Jim Mattis a fait de même, avec un déplacement en Californie et au Nevada qui était prévu le week-end. « Nous savons qu’un produit chimique a été utilisé » à Douma, « même si nous ne savons pas avec certitude lequel », a encore déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine Heather Nauert.

Au-delà du pouvoir syrien, ce sont aussi ses alliés russes et iraniens qui sont pointés du doigt. Ils pourraient « payer le prix fort », avait déjà averti Donald Trump. Plus prudent, son homologue français Emmanuel Macron a quant à lui précisé que d’éventuelles frappes françaises viseraient « à s’attaquer aux capacités chimiques détenues par le régime » et non pas aux « alliés » de ce dernier. « Nous ne souhaitons aucune escalade dans la région », a-t-il justifié. L’armée syrienne a en tout cas placé ses forces « en état d’alerte » pour les trois jours à venir dans les aéroports et les bases militaires du pays, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). RTL

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