La lauréate du prix Nobel de la Paix Malala Yousafzaï, en visite au Nigeria, a rencontré lundi des lycéennes de Chibok, libérées des mains de Boko Haram, et a appelé à la mise en place d’un plan d' »urgence » pour l’éducation dans ce pays.
Lors d’une rencontre à Abuja, la jeune icône de l’éducation des filles, a proposé au président nigérian par intérim Yemi Osinbajo de « déclarer l’état d’urgence dans l’éducation, car l’éducation des filles et des garçons nigérians est vraiment importante ». « Le gouvernement fédéral, les gouvernements locaux et des Etats (fédérés) devraient tous s’unir en ce sens », a dit Malala à la presse après sa réunion avec M. Osinbajo, qui assure l’intérim de la présidence en l’absence du président Muhammadu Buhari, soigné à Londres depuis le 7 mai. D’après la jeune fille, M. Osinbajo a réagi « de manière positive » à sa suggestion. Selon l’Unicef, quelque 10,5 millions d’enfants ne vont pas à l’école au Nigeria et 60% d’entre eux sont des filles. Au cours de sa visite au Nigeria, Malala a également rencontré certaines des 106 lycéennes de Chibok qui ont été libérées de la captivité dans laquelle les maintenaient le groupe jihadiste Boko Haram depuis avril 2014. « Je suis très heureuse de voir qu’elles vont retrouver leurs foyers et leurs familles et qu’elles puissent reprendre les études », a déclaré Malala, qui s’est mobilisée dès l’été 2014 pour leur libération. A l’heure actuelle, 113 lycéennes de Chibok sont toujours retenues otages par Boko Haram. Malala, 20 ans, a terminé début juillet sa scolarité dans un lycée de Birmingham, en Grande-Bretagne, où elle avait trouvé refuge avec sa famille en 2012 après avoir été grièvement blessée par les talibans au Pakistan, son pays d’origine. (Belga)