Craignant d’être coupées du reste du pays lors du prochain hivernage à cause de l’état de dégradation avancée de leur route, les populations de Salikégné, un village frontalier avec la Guinée-Bissau dans le département de Kolda, réclament le bitumage du tronçon kolda-Salikégné. Ces populations en colère ont tenu un point de presse dans leur village ce dimanche 26 février pour se faire entendre.
« Du goudron ! Du goudron ! Du goudron …. ». C’est le slogan scandé par des jeunes, foulards et brassards rouges arborés, en signe de mécontentement, à l’entame de ce face à face avec la presse. Un point de presse tenu sur la route à hauteur de l’école élémentaire sise presque à l’entrée du village, non loin de la gare routière. Emboitant le pas à ces jeunes, le porte parole des populations pose la doléance. « Nous demandons, le plus rapidement possible, le bitumage de l’axe Kolda-Salikégné. Nous sommes fatigués », a fait savoir Bambo Diaïté.
Avant de poursuivre : « les populations de Salikégné ont le sentiment d’être oubliées par les pouvoirs publics ». Alors que, « ce village se trouve à la porte d’entrée du Sénégal puisqu’étant frontalier à la Guinée-Bissau ». Pour lui, ce tronçon long d’une trentaine de kilomètres ne mérite pas « ce triste sort » car, « c’est un axe stratégique », considéré par certains comme étant « le cordon ombilical de l’intégration des peuples sénégalais et bissau-guinéens ». Au plan économique, cette route facilite la libre circulation des personnes et des biens entre les deux pays, mais aussi « l’évacuation des produits agricoles vers les marchés hebdomadaires situés de part et d’autre de la frontière ou les autres localités du pays ».
Toutes choses qui font que Bambo Diaïté invite l’Etat à inscrire cette route parmi ses priorités afin qu’elle soit bitumée dans le cadre du Programme d’Urgence pour la Modernisation des Axes frontaliers (PUMA) lancé par le Chef de l’Etat.
Les salikégnois espèrent que cet appel aura « un écho favorable ». Sans quoi, « les acteurs politiques seront déclarés persona non grata à Salikégné lors de la campagne pour les législatives et il n’y aura de votant dans ce village », ont-il menacé.
En attendant, les activités de sensibilisation en direction des autres villages situés le long de cet axe vont se poursuivre. Une marche est envisagée dans les prochains jours au cas où les choses n’évoluent pas dans le sens souhaité.
ismaila.mansaly@koldanews.com