vendredi, mars 29, 2024

Espagne: retour de trois journalistes séquestrés par Al-Qaïda en Syrie

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Trois journalistes espagnols free-lance enlevés en Syrie sont arrivés dimanche sur une base militaire proche de Madrid après avoir passé dix mois aux mains du front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda.

« Les journalistes José Manuel Lopez, Angel Sastre et Antonio Pampliega qui avaient été enlevés à Alep, dans le nord de la Syrie, il y a près de dix mois, sont arrivés à Torrejon », base aérienne militaire à 20 km à l’est de Madrid, a annoncé le gouvernement espagnol dans un communiqué.

Les trois reporters aguerris avaient été enlevés par des hommes armés le 13 juillet 2015 alors qu’ils circulaient en minibus dans cette ville où les combats n’ont pratiquement pas cessé. Des sources gouvernementales ont confié à l’AFP qu’ils étaient détenus depuis le début par le Front Al-Nosra, affilié à la nébuleuse Al-Qaïda fondée par Oussama Ben Laden.

Toujours selon ces sources, ils semblent avoir été mieux traités que leurs trois collègues espagnols libérés en mars 2014 après leur enlèvement par l’organisation rivale Etat islamique, qui a exécuté de nombreux otages.

Le gouvernement espagnol a diffusé les images de la descente d’avion des trois hommes, sous une pluie battante, souriants et apparemment en bonne santé. Antonio Pampliega y est accueilli par sa sœur Alejandra qui se jette dans ses bras. « C’est peu dire que nous pleurons de joie », avait-elle écrit quelques heures plus tôt sur Twitter.

La mère de Pampliega, María del Mar Rodriguez Vega, a déclaré à Reporters sans frontières qu’elle allait lui préparer « son plat préféré, des épinards à la sauce béchamel ».

“Quand je lui au parlé au téléphone, c’était merveilleux, a-t-elle dit à l’ONG. Il avait toujours la même voix, celle qu’il avait quand il était enfant, et me demandait sans arrêt pardon pour ce qu’il m’avait fait endurer ».

La libération des trois reporters aguerris avait été annoncée samedi soir par Madrid alors qu’ils se trouvaient en Turquie.

Dans un bref communiqué, le gouvernement espagnol déclarait que cette libération avait été rendue « possible grâce au travail de nombreux fonctionnaires et à la collaboration de pays alliés et amis », spécialement la Turquie et le Qatar.

Quand leur enlèvement avait été rendu public le 21 juillet, leurs familles avaient appelé les médias à la retenue. Les ravisseurs ont distribué au moins une vidéo des otages aux médias qui ont accepté de les passer sous silence à la demande du gouvernement espagnol.

« Le gouvernement a informé régulièrement les familles de façon rigoureuse et professionnelle pour que cette expérience soit la moins désagréable possible », a déclaré David Rubio, porte-parole de la famille de José Manuel Lopez à la radio nationale.

– ‘Vocation de fer’ –

La présidente de la Fédération des associations de journalistes en Espagne (FAPE), Elsa Gonzalez, a salué ces « journalistes free-lance aux salaires précaires mais à la vocation de fer ».

En partant en Syrie, ils savaient qu’ils se rendaient dans un des pays les plus dangereux du monde pour la presse selon l’organisation Reporters sans frontières (RSF), qui a recensé les morts de 139 journalistes et 47 internautes depuis le début du conflit en 2011.

Les trois reporters travaillaient pour divers médias espagnols, notamment les quotidiens ABC et La Razon, la chaîne de télévision Cuatro et la radio Onda Cero. Antonio « Toni » Pampliega, 33 ans, et le photographe Jose Manuel Lopez, 45 ans, avaient collaboré avec l’AFP.

Pampliega avait travaillé en Irak, au Pakistan et en Afghanistan entre autres. Jose Manuel Lopez, récompensé par plusieurs prix, notamment pour ses images très fortes des victimes de la guerre, en Syrie en Afghanistan et en Irak.

Le reporter d’images Angel Sastre, 35 ans, avait commencé sa carrière de grand reporter vidéo en Amérique latine et s’était déjà rendu plusieurs fois en Syrie.

Leurs trois collègues libérés le 29 mars 2014 après sept mois de séquestration par EI, Javier Espinosa du journal El Mundo, Marc Marginedas, du quotidien El Periodico et le photographe free-lance Ricardo Garcia Vilanova, avaient cotoyé en détention une vingtaine d’otages occidentaux dont plusieurs ont été exécutés.

Source: RTLInternational

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