jeudi, avril 18, 2024

Damas accepte l’accord de cessez-le-feu, trêve, prévue pour débuter samedi à 00h00 locales

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Le régime de Damas a donné mardi son accord au projet américano-russe de cessez-le-feu en Syrie, dont l’entrée en vigueur pourrait buter sur de sérieux obstacles comme l’exclusion d’influents groupes jihadistes.

Cette trêve, prévue pour débuter samedi à 00h00 locales (22h00 GMT vendredi), exclut notamment le groupe Etat islamique (EI) et le Front Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda, qui contrôlent de larges pans du territoire syrien.

Sur le terrain, des rebelles et des civils ont exprimé leurs doutes sur ce cessez-le-feu, doutant de la bonne foi du régime et de ses alliés.

« La République arabe syrienne annonce qu’elle accepte la cessation des hostilités », a indiqué mardi le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué parvenu à l’AFP.

Le texte précise toutefois que le régime poursuivra les « opérations militaires pour lutter contre le terrorisme de Daech (acronyme en arabe de l’EI, ndlr), le Front Al-Nosra et les autres groupes terroristes qui leur sont liés conformément à l’annonce russo-américaine ».

« Le gouvernement syrien est prêt à coordonner avec le côté russe pour déterminer quelles sont les régions et les groupes armés qui feront l’objet de la cessation du cessez-le-feu », poursuit le ministère.

Depuis le début en 2011 du conflit en Syrie, qui a fait plus de 260.000 morts, le régime ne fait aucune distinction entre militants, rebelles et jihadistes, les qualifiant tous de « terroristes ».

Le Haut comité des négociations (HCN), qui rassemble des groupes clés de l’opposition syrienne, avait pour sa part annoncé lundi qu’il acceptait ce cessez-le-feu à condition que les dispositions de la résolution 2254 de l’ONU, adoptée en décembre, soient respectées, notamment celles prévoyant un accès aux civils dans les zones assiégées et la livraison d’aide humanitaire.

– Une ‘mascarade’ ? –

Après un entretien lundi avec son homologue américain, le président russe Vladimir Poutine avait assuré que son pays, allié militaire de Damas, « fera le nécessaire » pour que le régime respecte l’interruption des combats et disait espérer que les Etats-Unis « feront la même chose » avec les groupes rebelles.

« Si le scepticisme est toujours de mise, il semble y avoir aujourd’hui une coordination encore plus étroite entre Russes et Américains, qui semblent prêts à se porter garant de cette trêve et à influencer leurs alliés respectifs », explique à l’AFP Karim Bitar chercheur auprès de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). « Les obstacles de fond demeurent mais chacune des parties pourrait avoir intérêt à une trêve temporaire ».

« C’est une perte de temps, c’est un accord difficilement applicable », a affirmé à l’AFP un commandant de la faction rebelle « Brigade 10 » qui combat les troupes loyalistes dans l’ouest et le nord-ouest du pays.

« Qui peut garantir que le régime cesse ses frappes (contre les rebelles) ? », s’est demandé Abou Ibrahim.

Pour certains militants, c’est surtout l’exclusion du Front Al-Nosra, allié à des groupes rebelles dans plusieurs régions syriennes, qui est un obstacle majeur à l’entrée en vigueur de la trêve.

« Cet accord russo-américain, c’est une mascarade », écrit le militant Zein el-Basha, originaire de Damas, sur sa page Facebook. « Les milices alliées du régime (…) seront à l’abri de tout acte hostile mais eux auront le droit d’attaquer les zones contrôlées par Al-Nosra et l’EI », ajoute-t-il.

« Al-Nosra est une composante essentielle de l’opposition (armée). Celle-ci n’acceptera pas qu’Al-Nosra soit bombardé et si elle l’accepte, elle perdra une importante force sur le terrain », affirme Rana, une pharmacienne de Damas.

L’accord russo-américain intervient au moment où la rébellion est grandement affaiblie après une offensive d’envergure de l’armée appuyée par l’aviation russe dans la province septentrionale d’Alep.

En 2015, une coalition formée d’Al-Nosra et de rebelles avait chassé le régime de l’ensemble du nord-ouest syrien. Mais depuis le début de la campagne aérienne russe en septembre, le régime de Damas a repris l’initiative et semble plus confiant que jamais.

– Assad convoque des élections –

Quelques heures après l’annonce de l’accord, le président Assad, qui dirige la Syrie depuis 2000 et refuse de quitter le pouvoir, a d’ailleurs annoncé que des élections législatives seront organisées le 13 avril dans tout le pays. Le précédent Parlement avait été élu pour quatre ans en 2012.

Bachar al-Assad « veut montrer qu’il continue de maîtriser l’agenda, nonobstant les ballets diplomatiques », estime M. Bitar.

La proposition d’arrêt des combats intervient près de trois semaines après l’échec de négociations de paix intersyriennes à Genève et alors qu’une trêve censée entrer en vigueur vendredi dernier, conformément à un accord parrainé par Moscou et Washington, avait été complètement ignorée.

Le patron de l’ONU Ban Ki-moon a accueilli le nouveau projet américano-russe de cessation des hostilités comme un « signe d’espoir pour la population syrienne ».

Le nouveau chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a lui salué mardi une « une annonce positive ». « Mais, évidemment, nous sommes attentifs à sa mise en œuvre », a-t-il averti.

Source: RTLInternational

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