jeudi, mars 28, 2024

Une série fait découvrir la catastrophe de Tchernobyl aux adolescents russes

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En prenant pour décor l’ancienne centrale de Tchernobyl, une série fait découvrir aux adolescents russes la pire catastrophe nucléaire de l’humanité, qu’ils n’ont pas connue et que Moscou a longtemps cherché à taire.

« Il était une fois, il y a si longtemps que plus personne ne s’en souvient, un pays qui s’appelait l’Union soviétique », explique une voix off dans le premier épisode.

Dans les épisodes suivants, un groupe d’adolescents erre dans des salles de classe abandonnées, grimpe dans une grande roue couverte de rouille et observe les environs du haut du toit d’un immeuble, dont les murs sont couvert de slogans communistes.

Bienvenue dans l’univers fascinant d’une nouvelle série russe pour adolescents: « Tchernobyl. La zone d’exclusion », créée pour une génération qui n’a pas connu la catastrophe survenue à Tchernobyl lorsqu’un réacteur de la centrale ukrainienne a explosé en 1986.

Depuis, son bilan humain suscite toujours la controverse: le culte du secret et le mauvais suivi des victimes dans les chaotiques années post-soviétiques sont montrés du doigt, mais aussi le lobby nucléaire.

Le comité scientifique des Nations unies sur les effets des rayonnements ne reconnaît que 31 morts d’opérateurs et de pompiers directement liés à la catastrophe, alors que Greenpeace parle d’au moins 100.000 morts imputables à la contamination radioactive.

Des estimations officieuses ont, elles, fait état de la mort de plus de 25.000 « liquidateurs » ayant participé au nettoyage du site et à la construction d’un sarcophage autour du réacteur accidenté.

A l’époque, Moscou a tenté de cacher, puis de minimiser l’accident. Malgré tout, la catastrophe a eu beaucoup d’influence sur la culture populaire russe, et la « zone d’exclusion » autour de l’ancienne centrale, où plane encore aujourd’hui une ambiance de fin du monde, a inspiré de nombreuses légendes, ainsi que des jeux vidéo et des films.

La série, dont la diffusion sur les petits écrans a débuté lundi, suit un groupe de cinq jeunes Moscovites partis en roadtrip jusqu’à Pripyat, le village ukrainien où logeaient les ouvriers employés à la centrale nucléaire, et abandonné après la catastrophe.

Leurs motivations sont diverses: des problèmes d’argent, des secrets de famille, mais aussi simplement l’envie de perdre leur virginité, comme l’exprime la timide Gocha, qui n’hésite pas à voler la vieille voiture Volga de son grand-père pour partir avec ses amis.

A l’aide d’images générées par ordinateur, les épisodes ont été réalisés par TNT, une chaîne de télévision qui vise les 18-30 ans et privilégie habituellement davantage les sitcoms et la téléréalité.

« Je voulais raconter cette histoire à une audience qui n’a pas forcément la capacité de développer de l’empathie », explique le coscénariste et coproducteur Evgueni Nikichov, qui avait 7 ans quand la catastrophe s’est produite.

– ‘Une série sur l’image de Tchernobyl’ –

Projetée en avant-première dans un cinéma de Moscou, la série a reçu un bon accueil, mais le public, composé d’adolescents, a avoué ne pas connaître grand-chose à Tchernobyl.

« Il y a eu une explosion nucléaire, c’est tout ce que je sais », lance Nikita, âgé de 13 ans, avant de se mettre à rire. « Je sais ce qui s’est passé: il y a eu une explosion nucléaire et tous les bâtiments… », commence Iana, 15 ans. « Il y avait des radiations », finit-elle.

La série saupoudre les épisodes de faits historiques. « Nous ne vous accablons pas non plus avec: d’abord il s’est passé ça, puis ça. Vous découvrez les choses à travers nous », explique l’actrice Kristina Kazinskaïa, qui tient le rôle d’une des adolescentes.

Dans une des scènes de la série, Pacha, à la tête du groupe, rappelle l’imprudence des habitants, qui lorsque la centrale a explosé n’ont pas tout de suite réalisé la gravité des événements.

« Ils sont juste restés sur ce pont et ont regardé (l’incendie dans la centrale) et le vent a soufflé vers eux des tonnes de combustible radioactif », raconte-t-il avec émotion.

« Je pense que nous avons traité les parties historiques de la série avec beaucoup d’attention et de respect », déclare Alexandre Dulerain, responsable des productions de TNT.

La série n’est pas supposée être un documentaire, rappelle M. Nikichov. « Il ne traite pas des vrais problèmes, des problèmes sociaux de la catastrophe ».

« C’est davantage (une série) sur l’image de Tchernobyl qu’ont les gens dans leur tête », conclut-il.

Source:RTLInternational

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