samedi, avril 20, 2024

Casamance : « …, les combattants de César Atoute Badiate demandent à l’Etat du Sénégal des aides en vivres et en médicaments »

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La paix en Casamance. C’est l’un des points qui est revenu dans les discussions lors la première rencontre annuelle de la conférence épiscopale inter territoriale des évêques. Cette organisation qui regroupe outre le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Cap-Vert. Débutée le 25 novembre 2013, elle a pris fin le 03 décembre 2013. Marquée par la présence du chef de l’Eglise catholique au Sénégal, le Cardinal Théodore Adrien Sarr s’est prononcé sur la question. Il révèle même que pour  » mettre fin aux braquages et attaques à mains des boutiques dans les villages, les combattants du chef rebelle César Atoute ont demandé à l’Etat du Sénégal des vivres et des médicaments. Entretien.

Eminence, vous venez de terminer cette rencontre de quelques jours en Casamance, marquée par la présence de plusieurs évêques de la sous région. Qu’est-ce qui a été évoqué dans vos discussions ?

 » Nous avons évoqué la situation dans nos diocèses et dans nos pays même si tout n’a pas été mentionné dans notre communiqué de presse. Je dois avouer que nous n’avons pas été indifférents aux difficultés que vivent les populations du Mali lors de ces retrouvailles

La paix en Casamance n’a pas été occultée lors de vos discussions. Qu’est-ce qui a été dit sur cette question ?

Concernant la paix, je le redis encore, je suis persuadé que nous sommes à une période très favorable à la paix en Casamance. Aujourd’hui, nous avons tous senti combien de fois les populations désirent cette paix. Les populations sont fatiguées de ce conflit d’une trentaine d’années avec toutes les conséquences négatives qu’il a entrainé dans les villages, dans les familles. Et ce désir des populations est un point important qui peut nous permettre de faire revenir cette paix. Du côté du MFDC et de ces combattants, ce désir est aussi exprimé.

Pour ce qui concerne celui qui nous a sollicités, César Atoute Badiate est clair. Dans la lettre qu’il nous a adressée, (l’imam ratib de Bignona et moi-même), depuis l’avènement du président Wade, il nous fait savoir qu’il acceptait la main tendue pour la paix en Casamance. Si les combattants ont exprimé cette volonté, on peut penser que c’est aussi clair.

Par ailleurs, le président Macky Sall nous a dit qu’il acceptait cette main tendue et qu’il était prêt pour des négociations. Un contexte qui fait nourrir d’espoir et qui pouvait nous faire croire qu’en 2013, on pouvait avoir cette paix tant voulue et souhaitée par tous en Casamance. Nous sommes certes en fin 2013, mais je garde un espoir qu’en 2014, nous pouvons y aboutir

Eminence Cardinal Théodore Adrien Sarr, au contact des combattants de César Atoute Badiate, on vous avait chargé de trouver une solution aux problèmes d’intendance du MFDC. Mais selon nos sources, il y aurait des blocages puisse que vous attendiez le feu vert de l’Etat du Sénégal. Où est-ce que vous en êtes exactement ?

Effectivement, cette demande a été formulée officiellement par les combattants du MFDC et nous l’avions transmise au président de l’époque Abdoulaye Wade et à nouveau à l’actuel président de la république Macky Sall. Pour éviter les braquages sur les gens qui voyagent et sur les boutiques dans les villages, ces combattants ont demandé à se qu’ils soient aidés en vivres et en médicaments afin qu’ils puissent rester tranquillement dans leurs cantonnements et attendre tranquillement les négociations. Mais malheureusement leur demande n’a pas encore trouvé satisfaction parce qu’il est évident que c’est complexe comme problème.

Le gouvernement du Sénégal ne dit peut être pas un non catégorique, mais force est de reconnaitre que les modalités ne sont pas faciles. C’est-à-dire est-ce que ces médicaments iront à qui de droit ? Comment le faire ? Du côté de l’Eglise, nous sommes prêts à apporter notre contribution pour qu’une fois les besoins répertoriés et la demande satisfaite, nous jouions notre partition afin que celle-ci parvienne à qui de droit. Nous sommes dans l’attente et nous espérons que cette demande sera satisfaite pour que les populations soient rassurées, pour qu’elles ne craignent plus des braquages par ci et par là.

Concernant la pertinence de l’aide, quand nous avions saisi le président Wade, il nous a dit es ce qu’on ne va pas lui reprocher de nourrir les combattants. Nous pensons qu’il faut regarder l’autre aspect c’est-à-dire si cette demande exprimée par les rebelles peut mettre fin aux braquages, cela peut favoriser un climat qui va permettre de croire que nous allons en direction de cette paix. J’ai toujours dit aux combattants que nous devons tout faire pour éviter des actes de guerre pour arriver à un seul objectif qui est celui de la paix. Si, nous, Eglise, on nous autorise à trouver ces médicaments et vivres, nous allons le faire et personne ne dira que c’est l’Etat qui nourrit le MFDC, ceux qui s’opposent à lui.

Je demande à tous de comprendre que ce n’est pas une manière d’encourager la rébellion, mais c’est tout simplement pour créer, pour favoriser ce climat de paix afin que le dialogue puisse se poursuivre, se renforcer pour qu’on arrive aux négociations. Tant que ces négociations n’ont pas eu lieu. En ce qui concerne Sant ‘Egidio, je connais cette organisation avant qu’on ne me demande de s’impliquer dans cette crise comme facilitateur. Nous nous concertons parce qu’elle travaille, elle aussi, avec Salif Sadio et progressivement, une jonction va se faire

Propos recueillis par ABDOURAHMANE THIAM / iGFM (Ziguinchor)

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