jeudi, avril 25, 2024

Assassinat du journaliste Norbert Zongo : l’Etat burkinabè poursuivi

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Les proches du journaliste burkinabè Norbert Zongo, assassiné en 1998, ont demandé jeudi à la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples de condamner l’Etat burkinabè pour avoir manqué à ses obligations de rechercher et juger les coupables.

Créée par l’Union africaine (UA), la Cour, qui siège à Arusha, dans le nord de la Tanzanie, juge l’affaire ce jeudi et vendredi.

Norbert Zongo, journaliste d’investigation et directeur de publication de l’hebdomadaire L’Indépendant, avait été retrouvé mort calciné dans sa voiture avec trois de ses compagnons en 1998, à une centaine de kilomètres de Ouagadougou.

Il enquêtait sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur du frère cadet du chef de l’Etat, François Compaoré.

Six « suspects sérieux » avaient été identifiés par une Commission d’enquête indépendante (CEI) mise en place par le pouvoir. Mais seul l’adjudant Marcel Kafando, ex-chef de la garde rapprochée du président burkinabè, avait été inculpé, avant de bénéficier d’un non lieu.

En 2006, la justice burkinabè avait classé le dossier, officiellement pour manque de preuves.

« Nous demandons que l’Etat du Burkina Faso soit condamné pour violation » de la Charte africaine des droits d l’Homme et des peuples, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, a demandé jeudi Maître Brahima Kane, au nom des requérants, déplorant que l’auteur de l’assassinat ne soit toujours pas connu.

Les plaignants sont les proches de Norbert Zongo, dont son épouse Geneviève, présente à l’audience, et le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples.

La Cour n’a pas compétence criminelle, mais peut ordonner à l’Etat burkinabè de diligenter une enquête ou de verser des dommages et intérêts.

« Le Burkina Faso refuse de dire le droit. C’est nous, Burkinabè, qui exigeons vérité et justice. Ce que nous demandons c’est de rétablir les Burkinabè dans leurs droits » , a renchéri, également pour les requérants, Maître Bénéwendé Sankara.

Antoinette Ouedraogo, avocate du gouvernement burkinabè, a répondu que l’Etat avait « fait tout ce qu’il pouvait » dans cette affaire.

La Cour africaine des droits de l’Homme a été mise en place en 2006. Ses décisions ne sont pas susceptibles d’appel.

Seuls 26 Etats, dont le Burkina Faso, ont ratifié le protocole établissant la Cour. Une fois qu’un Etat a ratifié le protocole, il doit encore faire une déclaration spéciale acceptant la compétence de la Cour pour permettre aux citoyens de la saisir directement, ce que seuls sept pays, dont encore le Burkina Faso, ont fait.

AFP

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