jeudi, mars 28, 2024

Multimédia : Internet relance les mariages

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Joanie n’y croyait pas trop, mais elle s’est rendue au rendez-vous fixé par Mathieu après avoir consulté son profil. « Quand on s’est vus… Wow! Quelle surprise ! On ne se lâche plus depuis ce jour ! » écrit-elle.

Comme dans le cas de ces tourtereaux, des milliers de couples se sont formés grâce à Internet. « Chez les jeunes Américains de 21 à 30 ans, la large bande passante a contribué significativement à augmenter le taux de mariages », mentionne l’économiste Andriana Bellou dans un article paru en mars 2013 dans IZA, la revue de l’Institut de recherche sur le travail à Bonn, en Allemagne.

« Plus exactement, explique à Forum la professeure adjointe du Département de sciences économiques de l’Université de Montréal, la technologie a ralenti le déclin du mariage dans notre échantillon. En 1990, un peu avant le début de la diffusion massive d’Internet, environ 55 % des gens de 21 à 30 ans déclaraient avoir été mariés au moins une fois. En 2006, cette proportion était passée à 40 %. Sur la base de notre analyse, ce taux est de 14 % supérieur à ce qu’il aurait été sans le Web. »

Lorsque le Wall Street Journal a fait état de l’étude de Mme Bellou le 2 mai dernier, la nouvelle a été reprise par de nombreux médias. Et pas des moindres: le Washington Post, The Atlantic, The Week, sans compter les blogueurs du Huffington Post et d’autres, ont repris l’information ou l’ont critiquée, suscitant de multiples commentaires.

Bien que l’étude ait été réalisée aux États-Unis, le phénomène pourrait être similaire au Canada, à quelques nuances près, fait observer l’auteure. Difficile, par exemple, de calculer le nombre d’unions libres formées à la faveur d’Internet, alors que le taux de mariages est une donnée objective qui demeure encore fiable chez les américains.

Internet facilite les rencontres
Comment Internet peut favoriser le mariage ? La chercheuse émet l’hypothèse que la compatibilité des caractères pourrait être mieux définie quand on communique par courriel, par les réseaux sociaux et par les réseaux de rencontres en ligne que par les moyens traditionnels. Le nombre des rencontres virtuelles potentielles augmente aussi. En effet, si les soirées entre amis, les sorties dans les bars et autres rendez-vous à l’aveugle demeurent de bons moyens de rencontrer l’âme soeur, il est parfois difficile de savoir précisément à qui l’on a affaire. Par son intimité, l’échange écrit permettrait un accès plus intégral à la personne. Si la chimie n’opère pas, on jette. Au suivant !
C’est du moins l’impression que donne l’analyse de certains chiffres révélés par Mme Bellou. En 1994-1998, moins de 4 couples sur 100 devaient leur première rencontre à un contact en ligne. Cette proportion bondit à 11 % en 1999-2003 et atteint 20 % en 2004-2006. Un couple sur cinq !
« D’un point de vue théorique, Internet peut être perçu comme un mécanisme qui réduit les inconvénients liés à la recherche de partenaires [search frictions] et qui accroît l’offre », écrit l’auteure. Elle conclut que « l’analyse laisse fortement penser qu’Internet a un effet réel sur la formation des familles », mais que son travail ne saurait préciser la durée des unions. À l’ère des couples « technologiques », le nuage noir du divorce plane toujours…

« Mon article ne fait que comparer des statistiques sur les mariages dans des États américains entre 1990 et 2006, alors que les nouvelles technologies de l’information s’imposaient de façon marquante », commente Mme Bellou, qui s’est amusée de la couverture médiatique américaine.

En réalité, ce qui intéresse cette spécialiste de l’économie du travail, c’est l’influence des changements technologiques dans la vie quotidienne. L’article d’IZA constituait un volet de sa thèse de doctorat déposée à l’Université de Rochester, à New York, en 2009. Deux autres sujets y étaient explorés: les liens entre les inégalités salariales et le taux de divorces et l’effet d’Internet sur le chômage dans les populations blanche et afro-américaine des États-Unis.

Mme Bellou affirme ne jamais avoir eu recours à des agences de rencontres sur Internet pour ses propres besoins. Pourtant elle connait des couples qui se sont formés grâce à leurs échanges virtuels et constate que « ça pourrait fonctionner ».

En plus de donner les cours Commerce international, Économie du travail et Microéconomie, elle mène des recherches sur la microéconomie appliquée, particulièrement les conséquences sociales de l’inégalité des salaires, les répercussions des technologies de l’information chez les jeunes et la démographie économique. Née à Athènes, Mme Bellou a fait ses études supérieures à l’Université du Pirée, à l’Université d’Athènes et à l’Université de Rochester. Elle a appris le français à l’école grecque. Elle l’a perfectionné dans un cours intensif, suivi à son arrivée à Montréal en 2009.
Techno-sciences.net

Source: www.ferloo.com

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