vendredi, mars 29, 2024

Marche contre l’avancée de la mer à Bargny Guedj- Du rouge pour arrêter le … bleu

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Coincée à l’Est par la Sococim et rétrécie par l’avancée de la mer, la localité de Bargny risque d’être rayée de la carte, avec l’installation d’une centrale à charbon. Un impair que ses habitants ont dénoncté ce weekend.

Dans le cadre de la marche initiée par la Grande alliance patriotique (Grap), la localité de Bargny s’est parée de rouge pour alerter l’Etat face à l’avancée de la grande étendue bleue. Ce mouvement d’humeur qui a duré plus de 5 tours d’horloge, ce weekend, a regroupé toutes les couches des populations, lesquelles ont fait le tour de la ville, sous la chaleur dominicale.

«Qu’ils gardent leur riz»

Au moment où les médias annonçaient le limogeage du premier ministre Abdoul Mbaye et de son gouvernement, le seul bruit qu’on entendait à Bargny Guedj, était un mélange de cris de détresse «Wouyay Niou ngué raaw ! Niouy yaye Niou Ngué raaw» (Aux secours, on se noie ! Nos mamans se noient), ces hurlements plaintifs étaient une façon d’interpeller l’Etat face à l’avancée de la mer. «Ce phénomène qui hante le quotidien des populations de Bargny Guedj est pire que les inondations provoquées par les eaux de pluie», nous dit Ndèye Yacine Dieng qui a perdu la moitié de sa maison située à Ndiaga Samb, un quartier de Bargny Guedj. Depuis plus de 10 ans, des actions sont en train d’être menées, mais toujours pas de solutions. Le seul remède souvent proposé par l’Etat se limite à la distribution de vivres et de matelas. Une action qui n’est plus vue d’un bon œil par Ibrahima Ndiaye connu sous le sobriquet Pape Ndiaye. «L’assistance que l’Etat nous propose depuis plus de dix ans n’a jamais été efficace. Nous n’avons pas faim, ni soif. Qu’ils gardent leurs sacs de riz et leurs matelas. Nous voulons des terrains et exigeons le prolongement de la digue de protection qui s’arrête, pour le moment, à Rufisque. La mer a déjà englouti les cimetières et les pinthies. Maintenant, elle vient prendre les maisons», dira-t-il, avant d’être complété par un autre jeune, Weuz Seck. Ce dernier qui mène le combat dans les réseaux sociaux, estime que «la mer vient prendre son repas annuel et qu’il est temps que l’affaire soit prise au sérieux».

«Depuis Senghor…»

Le nom du maire de la commune de Bargny a été cité tout au long des manifestations. «Depuis le président Senghor, on a le même maire. On a toujours respecté ses choix et ses orientations politiques. C’est le seul maire qui a ce privilège au Sénégal. Il est temps qu’il se souvienne de ceux qui l’ont porté à la tête de cette institution. Il est grand temps qu’il se plie à nos préoccupations. Qu’on prolonge la digue et qu’on nous donne des parcelles», a confié Pape Ndiaye qui a arraché la parole aux initiateurs de la marche, ne voulant pas que ce mouvement d’humeur soit politisé. Selon son porte-parole, cette marche initiée par la Grande alliance patriotique (Grap) a eu l’effet escompté, grâce à la détermination et à la motivation des populations. Pour combler l’absence du maire, c’est un conseiller municipal originaire de Bargny Guedj qui s’est voulu rassurant. «C’est un appel citoyen. Il faudrait que les Bargnois le fassent. Tout Bargnois doit être là pour marquer sa solidarité. C’est un problème technique. Nous avons une mer qui est houleuse. Ce n’est pas comme à Rufisque et Yoff. Il nous faut une digue de protection. Et cela dépasse la compétence de la Mairie, c’est un problème d’Etat», a précisé Babacar Thiombane. Toujours est-il que les populations de Bargny Guedj sont déterminées et cette marche de solidarité qui s’est déroulée dans un cadre pacifique, est, selon elles, le début du commencement. Une deuxième manifestation se prépare activement pour mieux alerter l’opinion.

Aïssatou Doucouré NDIAYE

Source: http://www.rewmi.com/Marche-contre-l-avancee-de-la-mer-a-Bargny-Guedj-Du-rouge-pour-arreter-le-bleu_a82139.html

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