Le vice-président de la Fédération des tradipraticiens du Sénégal (FETRAS), Moussa Nger, a déploré samedi à Dakar l’absence de cadre juridique légalisant la médecine traditionnelle, estimant que c’est facteur de blocage du développement de cette forme de médecine.
» Nous demandons à l’Etat de créer ce cadre juridique et de donner la possibilité aux tradipraticiens de s’épanouir en faisant tirer profit du savoir les populations sénégalaises, a affirmé M. Nger en marge d’une cérémonie marquant la célébration de la 11e Journée africaine de médecine traditionnelle, sur le thème : » Recherche-développement en médecine traditionnelle.
Les tradipraticiens sont détenteurs d’un savoir qu’ils sont prêts à enseigner aux étudiants des universités sénégalaises, a-t-il dit, soulignant que la FETRAS réunit des spécialistes du patrimoine thérapeutique traditionnel sénégalais.
» Ce savoir, nous en avons hérité de nos grands-pères. L’OMS a constaté que plus de 85% des Africains, avant d’aller voir un médecin, font recours à la médecine africaine, dont nous sommes les praticiens, a-t-il fait valoir.
» Nous dénonçons l’absence de cadre juridique, qui donne le courage à certaines personnes de faire du mal en s’adonnant à des pratiques nébuleuses, a ajouté Moussa Nger. L’existence au Sénégal d’un cadre juridique encadrant la médecine traditionnelle obligera tous les tradipraticiens à se mettre en règle, selon lui.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale s’est doté d’une division chargée de la médecine traditionnelle, a-t-il rappelé, estimant que les acteurs de cette médecine doivent se rapprocher de ce service mis en place par la tutelle.
» D’ici à décembre, a assuré M. Nger, le secteur sera assaini, avec la création d’une structure qui fonctionnera […] chargée, sur le plan national, de fédérer les actions de l’ensemble des tradipraticiens du Sénégal.
Aussi a-t-il dénoncé » le manque de volonté politique [empêchant] de dérouler un plan stratégique déjà élaboré par le ministère de la Santé et de l’Action sociale. » Nous évoluons dans un secteur un peu juteux, et tout le monde a envie de devenir tradipraticien. Et c’est dangereux, a affirmé le président de la FETRAS.
» Nous demandons au chef de l’Etat de créer, sous son magistère, ce cadre juridique devant encadrer la médecine traditionnelle, a-t-il poursuivi.
LTF/ESF