vendredi, avril 19, 2024

Psychose des examens ou anticipés de philosophie : voyage aux sources d’une problématique préoccupante chez les candidats au BAC

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« C’est devenue monnaie courante chez nous, affronter  les épreuves anticipées de philosophie et du BAC  ressemble beaucoup plus pour nos candidats à un combat du genre Yékini versus Balla Gaye 2. Conçue par le plus clair d’entre eux  comme l’épreuve de feu, un véritable étalon de mesure, la discipline de Socrate que beaucoup  disent pourtant apprécier ou le bac tout simplement  troublent  le sommeil de nos candidats les plus redoutables ».

Quels en sont les mobiles  et les conséquences ? Comment finalement bien préparer ces épreuves  et les subir avec le mental et les dispositions qu’il sied ?

Voici exposées les axes de cette réflexion qui ne prétend pas être une réponse exclusivement psychologique à la question, mais juste une problématique posée et à laquelle chacun de nous peut apporter son remède pour le plus grand bonheur des concernés.

7h 26 mn,  ne soyez pas surpris il ne s’agit pas de révéler ici une quelconque fourchette temporelle, mais c’est juste la durée moyenne que dorment nos jeunes âgés de 15-30ans selon une étude de « baromètre santé  2010». Pour le sociologue François Beck : c’est une évidence  bien triste : « Près d’un quart des jeunes sont aujourd’hui en  situation de dette chronique de sommeil » due  à un écart entre le temps de sommeil déclaré par cette frange très fragile et la norme qui tournerait aux environs de 9h.

Pur paradoxe, il semblerait qu’à la veille des examens, moment très stratégique où nos enfants ont besoin  d’assistance, nous ne savons pas toujours être à leur chevet.

Les acteurs de l’éducation, que ce soit la famille qui constitue le premier espace d’épanouissement et d’accompagnement, les enseignants  ou l’école censés inculquer la connaissance et dégager des stratégies méthodiques de révision et de préparation, les voisins attendus  quant à l’assistance sympathique, les pairs ect. Négligent  cette époque. Ainsi, la grande marge de liberté accordée aux candidats sous le prétexte qu’ils doivent se concentrer, incarne  un piège, celui du devoir moral de faire un bon  résultat  qui est attendu d’eux au final des examens.

Si vous observez nos candidats en cette fin d’année, nombreux sont  ceux qui pour échapper  à la dictature du sommeil, période de canicule oblige, s’entourent de toutes les boissons  avec un vocabulaire devenu très à la mode, « les traversées nocturnes » ; on sert de thé à peine sucré, de bonnes doses de café,  pour ne pas fermer les yeux une seconde dans la nuit.

Cette capacité de résistance au lit est vue comme un signe de résistance et un motif de courage par l’entourage qu’il soit proche ou un peu lointain.

En effet, la récurrence de tels comportements  que nous rechignons à bien décrypter, crée souvent comme cela  se révèle des états de stress prolongés, une fatigue quasi chronique, l’hypertension  ou des irritations fréquentes  avec l’air du téléphone portable et du Smartphone.

Par conséquent, le recours aux psychotropes et aux somnifères devient le seul moyen de retrouver et de combler le vide perdu toute la nuit créant un trouble psychologique, un déficit de concentration et de réels problèmes d’appétit.

Aussi, l’excès de vigilance et de concentration, la peur de l’échec sous la pression de la société et du groupe familial qui parfois faute d’informations assez rationnelles sur l’état d’impréparation ou non du candidat place une confiance souvent poussée en celui-ci face à des  épreuves fatidiques. Ce lourd fardeau sonne déjà le premier glas de la responsabilité et de la démission chez nos candidats.

Du coup, un tel  décor et cette kyrielle d’insuffisances relève d’un mauvais accompagnement familial et social alors même que le moindre suivi n’est pas assuré.

D’un autre côté, face au nombre jugé pléthorique des matières, des exercices à faire et des leçons à apprendre, nos candidats faute de démarche adaptée pour répondre à toutes ces exigences  préfèrent adopter le jeu de pile ou face élaguant  ou préférant se débarrasser de certains thématiques apparemment inessentielles. Ce  niveau d’analyse nous permet de livrer une première conclusion partielle ; en outre, si nous considérons la réussite comme l’effet combiné ou l’action intelligemment  coordonnée de toutes ces instances (famille, société, école), tout  échec doit aussi nécessairement être lu comme un manquement de ces dites instances. Une telle perception ne prétend pas évincer la responsabilité personnelle des candidats.

C’est dire qu’aujourd’hui, toute évaluation de la variable échec aux examens doit prendre en charge l’essentiel de ces segments sociaux et pour mieux affronter ce que nos candidats considèrent comme un casse-tête, nous ne prétendons pas donner des remèdes irréprochables mais juste quelques pistes  en tant que contribution :

Organisation du temps :

  • Faire du sport pour mieux réguler les états de stress passagers et bien programmer ses heures de sommeil sans forcer ni se conformer à des moments que notre organisme ne peut supporter ;
  • Bien aménager ses heures de coucher  et de réveil ;
  • Il fait très chaud, éviter les activités excitantes et se détendre la journée ;
  • Eviter les sommeils entrecoupés ou épisodiques qui troublent le rythme normal du cerveau (se lever à 4h du matin sans pouvoir retrouver son sommeil normal jusqu’à 6h ou 7h  car le cerveau fonctionne comme une boite noire, comme un processus de programmation, en tant que tel il ne résiste pas à certaines perturbations surtout brusques et sévères) ;
  • Le simple acte de dormir, quelque chose que nous considérons comme anodine  peut jouer sur nos capacités de réflexion, la qualité de nos concentrations et notre conscience en pâtissent ;
  • Dormir ne se ramène pas à fermer les yeux, il s’agit de reposer la mémoire, de la sécuriser de toutes perturbations d’ordre environnementales, sociales bref une mise en branle de tout l’organisme est requis pour  accompagner le sommeil ;
  • Dormir dans un endroit obscur en évitant la lumière et le salon de télévision où se retrouve la famille et certains téléphiles  se couchent à des heures tardives ;
  • En se couchant éteindre ses appareils électroniques et portable (en les activant par exemple la nuit, notre inconscient se met toujours en état d’alerte dans l’attente d’un mail, d’un SMS, d’un appel, tout cela pouvant créer un réveil précoce).

Encadrement familial et social :

  • Arrêter de considérer nos candidats comme des cobayes ou des « débrouilles-tout-seuls » l’examen est un tout et nos candidats ne peuvent  être performants ici que lorsqu’ils sentent  ce coup de main familial, des voisins, des amis grosso modo lorsqu’ils sont parfaitement intégrés au tissu social global ;
  • La fusion entre l’école et la famille ou la société doit être vécue par nos candidats comme une valeur ajoutée dans le renforcement de leur engagement et volonté ;
  • Mettre nos candidats à l’abri de querelles familiales, sociales en ces périodes sensibles.

Rapport à la connaissance et méthode de travail :

  • Le  processus d’acquisition des connaissances n’est pas un exercice d’un jour mais une dynamique évolutive inscrite dans le temps ; savoir donc déterminer un rythme qui  répond à nos besoins et capacités d’acclimatation et de réception ;
  • Initier souvent des travaux de groupes sur la base  d’affinités sociales clairement maîtrisées avec des débats fructueux, l’affrontement idéologique et la critique constituent des garanties pour s’essayer, s’exercer,  s’exprimer et semer l’esprit critique.

Etat de préparation psychologique :

  • Expurger toutes  les pensées négatives  pour affronter l’examen avec  philosophie (calme, maîtrise de soi) ;
  • Avoir une attitude très équilibrée et ne pas concevoir l’examen comme une œuvre de mort, ne pas non plus la banaliser ;
  • Positiver sa vie en ces moments pour échapper à tout état de sensibilité par rapport aux problèmes que nous vivons et les épreuves que nous affrontons en oubliant momentanément nos expériences douloureuses.

Divertissements et relaxations :

  • Se  frayer  des crénos horaires pour passer agréablement des moments de divertissements  très ponctuelles préalablement planifiés en fonction des disponibilités et des jeux préférés (musique, foot, hand, basket, assistance aux spectacles etc.) ;
  • Ces passerelles de temps permettent de garder un souffle de redéfinir les rapports à la connaissance, de reprendre d’ardeur et de garder une certaine haleine.

 « Que l’inspiration, la chance et l’intelligence fusionnent pour que nos vaillants candidats triomphent à l’issue de ces épreuves pour enfin voir se matérialiser la réussite pour tous ».

Bonne chance aux candidats de tous bords

Ghansou DIAMBANG,  Sociologue et travailleur social, Enda Santé Kolda

77 617 48 12 

gdiambang@yahoo.fr

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