vendredi, avril 19, 2024

Irak: « La zone de Houssayba est sous contrôle total, et les forces (irakiennes) avancent »

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Les forces irakiennes appuyées par des milices chiites et des tribus ont repris samedi l’initiative face au groupe Etat islamique (EI) en lançant leur première contre-attaque depuis la capture de la ville clé de Ramadi par l’organisation jihadiste il y a six jours.

Le groupe jihadiste a remporté cette semaine une série de victoires en Irak mais aussi en Syrie voisine, en s’emparant de nouveaux territoires et d’un poste-frontière, qui lui ont permis d’élargir sa zone d’influence.

Fer de lance d’une coalition internationale qui mène depuis plus de neuf mois des frappes contre l’EI, les Etats-Unis ont du reconnaitre des « revers » et la nécessité de revoir leur stratégie.

Sur le terrain, dans leur première contre-attaque depuis la chute le 17 mai de Ramadi, la capitale de la plus grande province d’Irak située à 100 km à l’ouest de Bagdad, les forces irakiennes ont repris des positions de l’EI près de la cité.

« La zone de Houssayba (à 7km à l’est de Ramadi) est sous contrôle total, et les forces avancent pour libérer la localité voisine de Jweibah », a déclaré à l’AFP un colonel de police sur place.

Le chef de la principale force tribale dans le secteur, cheikh Rafeh Abdelkarim al-Fahdawi, a fait état d’une « large participation des combattants tribaux » à l’opération.

Celle-ci implique aussi la police locale et fédérale, la force d’intervention rapide du ministère de l’Intérieur, des soldats de l’armée régulière et des forces paramilitaires chiites, selon le colonel de police.

– Inquiétudes à l’ONU –

L’appel du Premier ministre Haider Al-Abadi aux puissantes milices chiites des Hachd al-Chaabi a été décidé après que les soldats ont été critiqués pour avoir abandonné la bataille à Ramadi.

« Ce qui s’est passé à Al-Anbar est très similaire à ce qui s’est passé l’année dernière à Diyala, Mossoul et Salaheddine », a déclaré le porte-parole des Hachd Al-Chaabi, Ahmed al-Assabi, en références à la fuite, dans ces régions, des forces armées devant l’EI.

Ces milices étaient jusque-là tenues à l’écart d’Al-Anbar pour éviter de s’aliéner la population majoritairement sunnite.

« En ce moment, les Hachd Al-Chaabi sont le meilleur pari pour Abadi. Je ne pense pas qu’il a plusieurs options », estime Ayham Kamel, directeur pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord du groupe Eurasia.

L’EI s’est emparé de Ramadi après trois jours de combats, et tente depuis d’avancer vers l’est de la capitale d’Al-Anbar, une province qui s’étire des limites de la région de Bagdad aux frontières jordanienne, saoudienne et syrienne.

C’est sur cette province, qu’il contrôle en grande partie, ainsi que sur d’autres régions en Irak et en Syrie que le groupe jihadiste a proclamé son « califat » en 2014.

Fort de dizaines de milliers d’hommes, ce groupe accusé de crimes contre l’Humanité a recours à de multiples exactions -rapts, viols, décapitations, nettoyage ethnique- dans les régions sous son contrôle.

Après la conquête jeudi de la ville syrienne de Palmyre, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est dit particulièrement préoccupé pour les femmes et les enfants, vu « la pratique connue de l’EI de les enlever et les exploiter ».

Le groupe ultraradical sunnite, qui a profité de la guerre civile en Syrie pour y prendre des territoires dès 2013, contrôle désormais la moitié de ce pays, selon une ONG.

– Milliers de réfugiés –

Les Nations unies ont aussi dit craindre pour le patrimoine de Palmyre, ville vieille de plus de 2.000 ans, alors que l’EI a détruit des trésors archéologiques en Irak.

Les jihadistes ont planté leur drapeau noir sur le toit de la citadelle mamelouk du XIIIe siècle qui domine la cité antique, selon le chef des Antiquités syriennes Maamoun Abdelkarim. Ils ont pénétré dans le musée de la ville, sans toutefois détruire les pièces archéologiques.

Les avancées de l’EI depuis une semaine ont provoqué l’exode de plusieurs dizaines de milliers de civils en Syrie et en Irak. Pour la seule ville de Ramadi, au moins 55.000 personnes ont fui depuis la mi-mai selon l’ONU.

Un homme politique irakien, Saleh Moutlak,s’est fait samedi l’écho des inquiétudes du monde humanitaire en demandant aux autorités d’ouvrir un pont permettant aux réfugiés de Ramadi de rejoindre la route de Bagdad.

L’EI est responsable également d’attaques en Libye, en Tunisie, en Egypte, au Yémen et en Arabie saoudite où il a revendiqué pour la première fois une attaque suicide vendredi dans une mosquée chiite (21 morts).

Ce groupe « doit être vaincu » et « l’intolérance, la violence et la haine qu’il manifeste doivent être écrasés », a affirmé le Conseil de sécurité en dénonçant cette attaque.

 

 

Avec Afp

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