vendredi, mars 29, 2024

[VIDEO] Rv221 – Bercy2013 – Youssou Ndour : « Je n’ai jamais quitté la musique. Je viens d’une famille de griots,»

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Il redevient chanteur mais reste homme politique. Youssou N’Dour débarque en costume-cravate, sapé plus comme un ministre qu’un musicien. Pourtant c’est l’artiste que tout le monde attend ce soir à Bercy pour son traditionnel Grand Bal à guichets fermés. A 54 ans, le musicien sénégalais ex-ministre de la Culture et du Tourisme ces deux dernières années revient aux affaires… musicales.



Ce bal, c’est un retour à la musique?

Je n’ai jamais quitté la musique. Je viens d’une famille de griots, de conteurs qui égayaient les fêtes avant la télé, la radio. Je prépare un disque pour l’année prochaine. Et là, c’est le retour sur scène. Pendant mes fonctions ministérielles, je n’ai fait que deux concerts humanitaires. Là, le Grand Bal, que j’ai lancé en 1999, c’est un moment fort pour la communauté sénégalaise et pour les autres qui ne connaissent pas toujours le mbalax, cette musique très populaire au Sénégal. Il y aura mon orchestre, des danseurs, des jeunes artistes sénégalais. On sera 27 en tout.

Est-ce vrai que vous aviez demandé le soutien des chauffeurs de taxi sénégalais à Paris à vos débuts ?

Mon premier concert en France, en 1983, avait été organisé par les taxis parisiens sénégalais, c’est vrai. Ils se sont cotisés, m’ont fait venir et jouer à la mairie du XIVe. Ensuite, on a toujours fait appel à ce réseau pour promouvoir notre musique.

La scène a-t-elle manqué au ministre Youssou N’Dour ?

J’ai fait un choix patriotique en m’engageant. En 2011 l’ancien président voulait que le pays devienne une monarchie. La majorité des Sénégalais souhaitait que cela reste une démocratie. Ce qu’ils défendaient me correspondait. Alors je me suis présenté à la présidentielle.

Mais votre candidature a finalement été invalidée…
J’ai pris ça comme une injustice. Mes détracteurs pensaient ainsi m’évincer, mais j’ai mené le combat avec le mouvement M23 pour les droits de l’homme jusqu’à l’élection de Macky Sall, qui m’a demandé de venir l’aider. J’ai accepté pour connaître le fonctionnement de l’Etat et par patriotisme aussi. Il a fallu que j’arrête de me coucher à 3 heures du matin comme un artiste, pour me lever dès 6 heures afin d’assurer mes fonctions

Vous n’avez pas été reconduit ?

J’ai demandé à ne pas l’être. Je suis un créateur. Pendant ces dix-huit mois, j’ai notamment mis en place un plan de tourisme de 100 M€ sur cinq ans. L’ancien pouvoir ne croyait pas à cela, alors que le tourisme doit être un fondement de notre économie. Désormais, je suis conseiller du président chargé de l’image du Sénégal, de sa promotion.

Quelle vision avez-vous de l’Afrique aujourd’hui ?

C’est l’avenir. Ce n’est pas seulement le sida, la guerre et la pauvreté, comme vous pouvez parfois l’imaginer de manière caricaturale. Il y a du chômage en Afrique comme en France. Les jeunes n’ont pas de travail, alors ils prennent des bateaux pour l’Europe et ça donne des tragédies comme celle de Lampedusa, il y a quelques jours.

En tant que musulman, que pensez-vous de la montée de l’islamisme sur le continent ?

L’islam n’appelle pas à la violence. Il ne faut pas tout mélanger. Il y a des islamistes au pouvoir en Egypte, en Tunisie, parce qu’ils ont entretenu des relations avec leurs concitoyens. Quand des élections arrivent, ils gagnent parce qu’ils ont fait ce travail de fond auprès de la population. Si on ne veut pas de ça, il faut aller sur le terrain comme eux. La politique, ça ne se passe pas dans les bureaux.

Vous êtes patron d’un groupe de presse au Sénégal avec télé, radio, quotidien. Ces médias restent-ils indépendants ?
Oui. Ils l’ont toujours été. J’ai créé ce groupe de presse pour lutter contre le chômage au Sénégal et j’ai fait appel à des professionnels pour qu’ils puissent s’exprimer librement, même après mon entrée au gouvernement. Ça n’a pas changé malgré quelques critiques du genre : « La presse de Youssou est contre nous. » Mais, pour moi, c’est un haut-parleur à la disposition des gens. Suivez l’intégralité de cet entretien.

Leparisien.fr

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